Environnement

Le Yémen met en garde contre une catastrophe écologique en mer Rouge

Nabil Abdoullah al-Tamimi à Aden

Le 11 juin 2019, un pêcheur yéménite prend la mer depuis le port d’al-Hodeidah sur la mer Rouge. Dans une lettre adressée au Conseil de sécurité des Nations unies, le gouvernement yéménite a de nouveau averti que le terminal de stockage et de déchargement flottant Safer, corrodé et négligé, amarré au large, est une catastrophe environnementale en attente. [STR/AFP]

Le 11 juin 2019, un pêcheur yéménite prend la mer depuis le port d’al-Hodeidah sur la mer Rouge. Dans une lettre adressée au Conseil de sécurité des Nations unies, le gouvernement yéménite a de nouveau averti que le terminal de stockage et de déchargement flottant Safer, corrodé et négligé, amarré au large, est une catastrophe environnementale en attente. [STR/AFP]

Le gouvernement yéménite a réitéré son inquiétude que le terminal de stockage et de déchargement flottant Safer (FSO), qui est amarré en mer Rouge, coule, provoquant une catastrophe environnementale.

Le terminal FSO, extrêmement rouillé, renferme au moins 1,14 million de barils de pétrole brut, et est une catastrophe en attente si la cargaison qu’il transporte ne peut être retirée du navire avant qu’il ne coule.

Il est amarré au large des côtes dans une zone du Yémen contrôlée par les Houthis (Ansarallah) soutenus par l’Iran, et est devenu un moyen de pression politique entre les parties belligérantes, les Houthis en interdisant l’accès si leurs conditions ne sont pas respectées.

Le dernier avertissement du gouvernement a été donné dans une lettre adressée lundi 1er juin au secrétaire général des Nations unies, António Guterres.

Dans ce document, le ministre yéménite des Affaires étrangères, Mohammed al-Hadhrami, a noté que plus de deux ans se sont écoulés depuis que le gouvernement a mis en garde contre une catastrophe potentielle.

Il a également fait part d’un nouvel élément potentiellement catastrophique, indiquant qu’un tuyau sur le navire a été perforé, provoquant une arrivée d’eau de mer dans la salle des machines, précisant que cela pourrait faire couler le terminal.

Le gouvernement a demandé aux Nations unies d’intervenir, a-t-il déclaré, mais les Houthis refusent toujours d’autoriser cette équipe onusienne à accéder au terminal.

Il a souligné que le gouvernement yéménite « a accepté toutes les propositions et initiatives pour résoudre la question, y compris la dernière proposition de l’envoyé spécial des Nations unies présentée en avril dernier dans le cadre des mesures humanitaires et économiques ».

Accès immédiat requis

Al-Hadhrami a exhorté les Nations unies et la communauté internationale à faire pression sur les Houthis pour qu’ils accordent un accès immédiat et inconditionnel à une équipe technique de l’ONU.

Cette équipe doit être autorisée à effectuer l’évaluation et la maintenance nécessaires et à décharger le pétrole stocké afin d’éviter une catastrophe environnementale et économique massive, a-t-il déclaré.

« Je suis surpris que la communauté internationale ait été si lente à prendre des mesures pour empêcher une véritable catastrophe », a indiqué le politologue Faisal Ahmed à Al-Mashareq.

« Les conséquences sur l’environnement et l’économie des pays qui bordent la mer Rouge et sur le commerce du pétrole et le commerce mondial en général seraient nombreuses », a-t-il déclaré. « À quoi viendrait s’ajouter la destruction de l’environnement marin. »

« Le naufrage du terminal Safer entraînerait également la fermeture du port d’al-Hodeidah, ce qui signifierait une pénurie de carburant pour 80 % de la population du Yémen », a-t-il noté.

« Cela priverait les habitants des zones côtières de la pêche, dont ils dépendent pour leur subsistance », a ajouté Ahmed.

Il a confirmé que le gouvernement avait accepté de décharger le pétrolier, de vendre le pétrole et d’utiliser les recettes pour payer les salaires des fonctionnaires.

« C’était la première demande des Houthis, mais ils ont ensuite fait marche arrière », a-t-il déclaré. « Cela montre l’étendue des manipulations qu’ils exercent sur cette catastrophe. »

La milice tente d’utiliser la situation comme une monnaie d’échange, pour « faire pression et menacer les pays de la région afin de servir les intérêts de l’Iran », a-t-il conclu.

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