Santé

L'Arabie saoudite et l'ONU organiseront une conférence virtuelle pour le Yémen

Par Sultan al-Barei à Riyad et l'AFP

Un travailleur du Centre d'aide humanitaire et de secours du roi Salman (KS Relief) distribue de l'aide au Yémen. [Photo fournie par l'Agence de presse saoudienne]

Un travailleur du Centre d'aide humanitaire et de secours du roi Salman (KS Relief) distribue de l'aide au Yémen. [Photo fournie par l'Agence de presse saoudienne]

L'Arabie saoudite et l'ONU tiendront une conférence virtuelle des donateurs mardi 2 juin pour lever 2,4 milliards de dollars pour le Yémen alors que le nouveau coronavirus (COVID-19) se propage dans ce pays ravagé par la guerre.

Jeudi dernier, de hauts responsables de plusieurs agences des Nations Unies ont appelé à un soutien financier international urgent.

"Nous sommes de plus en plus alarmés par la situation au Yémen", ont déclaré des responsables du Département des affaires humanitaires des Nations Unies, de l'UNICEF, du Programme alimentaire mondial et de l'Organisation mondiale de la santé dans un communiqué conjoint.

"Nous manquons de temps", ont-ils déclaré.

Des responsables yéménites et saoudiens supervisent l'acheminement de l'aide médicale du royaume pour lutter contre la nouvelle pandémie de coronavirus au Yémen. [Photo fournie par l'Agence de presse saoudienne]

Des responsables yéménites et saoudiens supervisent l'acheminement de l'aide médicale du royaume pour lutter contre la nouvelle pandémie de coronavirus au Yémen. [Photo fournie par l'Agence de presse saoudienne]

L'ONU affirme que COVID-19 s'est probablement déjà propagé dans la majeure partie du Yémen, qui était déjà plongé dans la pire crise humanitaire du monde en raison d'une guerre qui ne montre aucun signe de ralentissement.

Les responsables de l'ONU ont indiqué qu'ils avaient actuellement "des compétences, du personnel et des capacités" suffisants.

"Ce que nous n'avons pas, c'est l'argent. Nous demandons aux donateurs de s'engager généreusement et de verser rapidement des promesses", ont-ils déclaré.

Mark Lowcock, le sous-secrétaire général aux affaires humanitaires, a déclaré que 2,4 milliards de dollars deveraient être levés d'ici la fin de l'année pour le Yémen, dont 180 millions pour lutter contre la pandémie de COVID-19.

"Le Yémen a désespérément besoin d'assistance", a déclaré Mohannad Hadi du Programme alimentaire mondial, tandis que la directrice de l'UNICEF, Henriette Fore, a mis en garde contre une "catastrophe majeure".

Officiellement, 80 personnes sont mortes du nouveau coronavirus au Yémen et des infections ont été signalées dans 10 des 22 gouvernorats du pays.

"Mais les tests et les rapports restent limités et il est probable que la plupart des régions du pays sont déjà touchées, sinon toutes", rapporte l'ONU.

Aider le Yémen est 'la priorité absolue' pour l'Arabie saoudite

S'attaquer aux conditions tragiques auxquelles est confronté le peuple yéménite est une "priorité absolue pour l'Arabie saoudite", a déclaré Abdoullah al-Dakhil, professeur à la faculté des sciences politiques de l'Université roi Saud.

La conférence intervient à un moment où l'intérêt mondial diminue pour la situation critique du Yémen en raison de la pandémie de coronavirus, a-t-il dit à Al-Mashareq.

La conférence, qui débutera à 16 heures Mardi, se concentrera sur la collecte de fonds pour lutter contre la pandémie et renforcer le secteur de la santé au Yémen, a déclaré al-Dakhil.

Le royaume a "mis de côté les divergences politiques et tourné son attention vers la situation humanitaire [du Yémen]", a souligné al-Dakhil, notant que l'ONU mettra en œuvre les programmes d'aide sur le terrain.

L'organisation "a déclaré que ses équipes médicales, de secours et logistiques étaient prêtes à commencer ses opérations dès qu'elle recevrait un soutien financier", a-t-il déclaré.

Il a noté que la conférence, si elle réussit, servira également à empêcher le Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) iranien d'exploiter les difficultés financières du Yémen, une tactique sur laquelle l'Iran s'appuie pour étendre son influence et recruter des combattants.

Cela s'applique également aux groupes terroristes opérant au Yémen, y compris Al-Qaïda et "l’État islamique en Irak et en Syrie" (EIIS), a-t-il ajouté.

Aimez-vous cet article?

0 COMMENTAIRE (S)

Politique Commentaire * INDIQUE CHAMP NÉCESSAIRE 1500 / 1500