Les responsables libanais ont accueilli favorablement le don de 13,3 millions de dollars du gouvernement américain pour combattre la propagation de la pandémie du nouveau coronavirus (COVID-19), précisant que le montant nécessaire pour faire face à l’épidémie est « énorme».
Dorothy Shea, l’ambassadrice des États-Unis au Liban, a annoncé cette nouvelle aide lors d’une conférence de presse le 22 avril à l’Université américaine de Beyrouth (UAB).
Cette aide prévoit 5,3 millions de dollars d’aide internationale en cas de catastrophe de la part de l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) pour des activités visant à aider les Libanais les plus vulnérables », a-t-elle déclaré.
« Plus précisément, cette somme aidera les établissements de santé privés à gérer correctement les soins aux patients, à assurer la continuité des services de santé essentiels, à améliorer la communication et la sensibilisation de la communauté. »
« Elle permettra également d’améliorer l’accès des communautés vulnérables à l’eau, à l’assainissement et à l’hygiène», a-t-elle poursuivi.
Cette aide prévoit par ailleurs 8 millions de dollars alloués au Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) pour soutenir les communautés de réfugiés et d’accueil au Liban.
« Le gouvernement américain améliore la vie des gens, en permettant aux individus et à la société de faire face à cette pandémie », a déclaré Shea. « Nous avons également fait appel à des ressources supplémentaires de Washington, en adaptant cette assistance avec nos partenaires de confiance au Liban pour répondre aux besoins émergents. »
Fadlo Khuri, président de l’UAB, a salué le « soutien généreux du gouvernement américain face au fléau du COVID-19, un fléau qui touche les gens à travers le monde et qui affecte de manière disproportionnée et tue des personnes vulnérables ».
« Nous pensons que ce généreux investissement du gouvernement américain permettra de protéger, et peut-être même de sauver, plus de vies que cela ne serait possible sans cette aide », a-t-il ajouté.
Les besoins sont « énormes »
L’aide américaine fournie au Liban pour lutter contre le coronavirus « est la bienvenue», a déclaré Pierre Bou Assi, membre de la commission parlementaire de la santé publique, du travail et des affaires sociales.
La manière dont cette aide est allouée se fait « en accord avec la politique libanaise relative à l’aide étrangère, qui stipule que tout soutien aux réfugiés doit être assorti d’un soutien aux communautés d’accueil », a-t-il précisé à Al-Mashareq.
Les ministères de la Santé publique et des Affaires sociales coordonneront et géreront ce don américain, a-t-il fait savoir.
« Le ministère des Affaires sociales dispose de centres sociaux répartis dans tout le Liban, dont douze dispensaires classés comme centres de soins de santé primaires », a-t-il déclaré.
« Cela nécessite que les activités de sensibilisation, de contrôle et de test couvertes par l’aide soient menées en coordination avec le ministère de la Santé publique pour obtenir les meilleurs résultats », a-t-il ajouté.
La somme d’argent nécessaire pour contenir et faire face aux répercussions de la pandémie de coronavirus est « énorme », a déclaré le Dr Sharaf Abou Sharaf, chef du Syndicat des médecins libanais.
« Nous considérons toute l’aide financière que reçoit le Liban, en premier lieu l’aide américaine, comme cruciale pour acquérir le matériel de base nécessaire à la lutte contre le coronavirus », a-t-il expliqué à Al-Mashareq.
« L’éventail des besoins médicaux et hospitaliers et des mesures préventives est énorme, dans un contexte de situation économique difficile », a-t-il indiqué.
L’aide des États-Unis « complétera les efforts des municipalités avec lesquelles nous coopérons pour enrayer la propagation du virus grâce à une équipe composée d’un médecin, d’une infirmière et d’un pharmacien », a déclaré Abou Sharaf.
Le plus grand donateur du HCR
Le gouvernement des États-Unis « est le plus grand donateur du HCR dans le monde et le plus grand donateur en réponse à l’appel spécifique du HCR visant à lutter contre le COVID-19 », a fait savoir Lisa Abou Khaled, responsable de l’information publique du HCR.
« Ce don est crucial », a-t-elle affirmé à Al-Mashareq. « Les États-Unis et la communauté humanitaire sont solidaires des pays et des communautés hôtes et soutiennent les plans d’intervention nationaux. »
» Nous savons que cette épidémie touche tout le monde, en particulier les réfugiés et les citoyens les plus pauvres et les plus marginalisés dans les pays d’accueil. »
De nombreux Libanais pauvres et réfugiés « vivent au niveau du seuil de pauvreté ou en dessous, et les conséquences économiques de la crise du coronavirus vont probablement pousser [beaucoup] d’autres dans la pauvreté », a-t-elle poursuivi.
« À titre de mesure immédiate, le HCR fournit une aide d'urgence en espèces à 11 500 familles de réfugiés, en plus des 34 500 familles qui bénéficient du programme mensuel d’aide en espèces du HCR, pour les aider à satisfaire leurs besoins fondamentaux pendant cette période », a indiqué Abou Khaled.
« Un soutien en nature est également mis en place avec des organisations partenaires pour les groupes les plus vulnérables, quelle que soit leur nationalité », a-t-elle ajouté.
Le soutien des bailleurs de fonds permet au HCR de s’associer à de nombreuses organisations non gouvernementales locales pour travailler à cette réponse à apporter au coronavirus, a-t-elle précisé.
« Grâce à ce soutien, le HCR et ses partenaires ont pu atteindre les réfugiés et les informer sur le virus, [y compris] ses modes de transmission, ses symptômes, l’accès à l’aide et les manières de se confiner », a-t-elle déclaré.
Le HCR et ses partenaires « ont également pu mener des sessions de sensibilisation sur l’amélioration de l’hygiène et distribuer du savon et des détergents dans environ 5500 camps et abris collectifs improvisés, à plus de 300 000 réfugiés à ce jour », a conclu Abou Khaled.