Sécurité

Le soutien militaire américain au Liban est essentiel, affirment des experts

Nohad Topalian à Beyrouth

L'armée libanaise a reçu le 28 mars des États-Unis un nouvel envoi d'armes, de matériels militaires et de munitions. [Photo fournie par la Direction de l'orientation du commandement de l'armée libanaise]

L'armée libanaise a reçu le 28 mars des États-Unis un nouvel envoi d'armes, de matériels militaires et de munitions. [Photo fournie par la Direction de l'orientation du commandement de l'armée libanaise]

L'aide militaire des États-Unis aux forces armées libanaises a été essentielle pour assurer leur capacité à maintenir la stabilité dans le climat de turbulences politiques et économiques que traverse le pays, ont indiqué des responsables militaires et des spécialistes.

Selon l'ambassadrice des États-Unis au Liban Dorothy Shea, ce soutien se poursuivra « parce qu'il s'agit d'un partenaire de confiance ».

L'armée libanaise est très respectée pour son caractère « professionnel et apolitique, et je pense que l'on peut dire que le Hezbollah est l'opposé de cela », a-t-elle déclaré lors d'un entretien avec la chaîne LBCI en avril.

Une source proche du commandement de l'armée a indiqué à Al-Mashareq que le soutien américain « se poursuit, comme en témoigne le fait que nous ayons reçu des armes et des munitions des États-Unis à la mi-avril et que nous recevrons un nouvel envoi le mois prochain ».

Le soutien des États-Unis à l'armée représente encore 90 % du total de l'aide militaire au Liban, et cette année, il a représenté près de 250 millions de dollars pour les ministères de la Défense, de l'Intérieur et des Affaires étrangères, a-t-elle ajouté.

Les exercices conjoints se poursuivent également, bien qu'à un rythme moins soutenu en raison de la pandémie du nouveau coronavirus (COVID-19), a-t-il indiqué.

Cette source a décrit la relation entre les deux pays comme étant « basée sur le respect mutuel et le professionnalisme ».

Les demandes d'aide des militaires « sont parfois très modestes et tiennent au fait que l'État et l'armée ne peuvent supporter le coût d'armes très sophistiquées dont nous ne pouvons assurer l'entretien », a-t-il poursuivi.

Le gouvernement américain voit le rôle de l'armée comme « crucial pour protéger le Liban », a-t-il expliqué, notamment parce que le pays a dû affronter des manifestations récentes dans tout le pays, dont l'armée a aidé à contenir le caractère pacifique.

Plus récemment, l'armée a également joué un rôle essentiel dans la mise en œuvre d'un confinement dû au coronavirus.

Ce soutien américain « est la raison pour laquelle l'armée reste loyale et disponible, car 90 % du budget de l'armée passent dans les salaires », a-t-il ajouté.

« Sans ce soutien, comment les soldats seraient-ils entraînés et d'où viendraient leurs armes et leurs munitions ? »

« Le soutien américain nous offre la possibilité de protéger l'unité du Liban et de son peuple. »

L'aide américaine est une bouée de sauvetage

Dans le contexte de la crise financière actuelle au Liban et de la faillite de l'État, le soutien américain est pour l'armée la seule source d'acquisition de nouveaux matériels militaires, de munitions et de pièces détachées, a ajouté Riyad Kahwaji, directeur exécutif de l'Institut d'analyses militaires du Proche-Orient et du Golfe.

D'autres pays apportent certes également un soutien à l'armée libanaise, « mais leur soutien est maigre comparé à celui que fournissent les États-Unis », a-t-il ajouté pour Al-Mashareq.

L'assistance américaine joue « un rôle essentiel pour assurer la continuité de l'armée et des autres institutions de sécurité, qui connaissent toutes une crise financière », a-t-il ajouté.

Kahwaji a souligné que l'aide américaine est pour l'essentiel logistique et destinée à l'armée de l'air, qui a été revigorée par la modification des hélicoptères UH-1H et Huey et la livraison à l'armée de l'appareil d'attaque Super Tucano.

Des négociations sont en cours pour accroître le nombre d'appareils à la suite de la signature d'un accord pour l'acquisition d'hélicoptères d'attaques MD 530G à partir de l'année prochaine, a-t-il ajouté.

Kahwaji a souligné qu'avant et pendant l'opération Fajr al-Juroud (Al-Juroud Dawn) qui a permis de chasser « l'État islamique en Irak et en Syrie » (EIIS) d'Arsal, le Liban avait reçu des canons, des drones et des appareils Cessna qui avaient joué un rôle essentiel dans la défaite du groupe.

De plus, des discussions sont en cours « pour renforcer et moderniser les capacités des forces navales pour protéger les opérations de forage offshore, et pour renforcer les capacités de renseignement de l'armée dans la lutte contre le terrorisme », a-t-il ajouté.

Lutter contre le terrorisme

L'assistance militaire américaine à l'armée libanaise, notamment la formation, les munitions et la maintenance, « est de 75 millions de dollars par an », a indiqué à Al-Mashareq le général de brigade Khalil Al-Helou.

Le soutien qui a été apporté a permis à l'armée de remporter la bataille contre le terrorisme, a-t-il poursuivi.

Les États-Unis voient ce soutien permanent à l'armée comme une situation gagnant-gagnant pour les deux parties, parce que la culture de l'armée libanaise n'est pas favorable au Hezbollah, a-t-il précisé.

Le soutien américain a dépassé 2,5 milliards de dollars entre 2008 et aujourd'hui, a-t-il ajouté.

Al-Helou a conclu en indiquant que la confiance envers l'armée dont a parlé l'ambassadrice Shea « est reprise en écho par des diplomates étrangers, et résulte des victoires enregistrées par l'armée dans la lutte contre le terrorisme et de sa gestion civilisée des manifestations ».

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