Santé

Les réfugiés syriens au Liban prennent au sérieux le confinement du coronavirus

Nohad Topalian à Beyrouth

Un réfugié syrien reçoit le 20 mars des produits désinfectants et nettoyants d'un représentant du HCR dans la ville de Sidon, dans le sud du Liban. [Mahmoud Zayyat/AFP]

Un réfugié syrien reçoit le 20 mars des produits désinfectants et nettoyants d'un représentant du HCR dans la ville de Sidon, dans le sud du Liban. [Mahmoud Zayyat/AFP]

Les réfugiés syriens confinés dans leurs tentes dans les camps libanais suite aux mesures visant à prévenir la propagation du nouveau coronavirus (COVID-19) expliquent passer le temps avec leur famille et se sentir tranquilles.

Le gouvernement libanais a imposé un confinement national et a pris des mesures sanitaires de protection à la mi-mars pour empêcher la propagation de la maladie.

« Les journées passent vite »

Dans une modeste tente du camp de réfugiés de Majdal Anjar, près du poste-frontière de Masnaa, Mezyad al-Ali, un réfugié syrien de Homs âgé de 41 ans, a déclaré qu'il respectait la quarantaine.

« Je reste dans la tente avec ma famille depuis que le gouvernement a annoncé le confinement », a-t-il raconté à Al-Mashareq. « Le virus a imposé la tranquillité dans le camp, car tout le monde respecte la quarantaine et suit les instructions préventives sur la stérilisation et l'hygiène personnelle. »

Tout est calme dans le camp de Saadnayel, où le coronavirus a contraint les réfugiés syriens à limiter leurs déplacements et à ne pas sortir de leurs tentes. [Abou Suleiman Khaled/Al-Mashareq]

Tout est calme dans le camp de Saadnayel, où le coronavirus a contraint les réfugiés syriens à limiter leurs déplacements et à ne pas sortir de leurs tentes. [Abou Suleiman Khaled/Al-Mashareq]

Le calme règne dans le camp de Majdal Anjar, où les réfugiés syriens se conforment aux ordres du gouvernement de rester chez eux. [Mezyad al-Ali/Al-Mashareq]

Le calme règne dans le camp de Majdal Anjar, où les réfugiés syriens se conforment aux ordres du gouvernement de rester chez eux. [Mezyad al-Ali/Al-Mashareq]

« Les journées passent vite, je passe mon temps à enseigner et à jouer avec mes enfants, et à leur apprendre ce qu'il faut savoir sur le coronavirus et les moyens de l'éviter », a rapporté al-Ali, père de quatre enfants.

Une seule personne par famille est autorisée à quitter le camp pour acheter ce dont la famille a besoin, à condition qu'elle soit protégée par un masque et des gants et qu'elle respecte les instructions concernant le maintien d'une certaine distance avec les autres personnes, a fait savoir al-Ali.

Le confinement « a sévèrement limité nos déplacements et nos rassemblements à l'intérieur du camp », a-t-il ajouté. « Nous vivons dans un semi-isolement. »

Les rassemblements et les visites de courtoisie entre les familles et les proches à l'intérieur du camp ont diminué, a rapporté al-Ali. Les enfants ne se retrouvent plus dans les cours du camp, et leurs parents leur assurent les cours jusqu'à ce que l'enseignement à distance soit accessible à ceux qui fréquentent l'école publique.

Le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) fournit des mises à jour quotidiennes et des messages de sensibilisation du ministère de la Santé publique, « et nous les suivons », a-t-il indiqué.

« Il a également mis à notre disposition des lignes directes avec le ministère de la Santé et la Croix-Rouge pour signaler les urgences, et nous coordonnons quotidiennement les mesures avec les municipalités. »

Sensibilisation

Al-Ali travaille bénévolement avec Beyond, une organisation humanitaire locale, pour aider à sensibiliser le public.

« Je vais de tente en tente et je communique avec les familles pour les éduquer [sur le coronavirus] et je communique grâce à WhatsApp avec les autres camps pour déterminer leurs besoins », a-t-il fait savoir.

« Aucun symptôme n'a été observé dans aucun des camps », a déclaré al-Ali.

Depuis le début de la pandémie de COVID-19, Beyond a organisé une série de sessions éducatives pour environ 700 enfants et parents vivant dans les camps, en rencontrant chaque famille séparément, a indiqué Joe Aouad, directeur de l'organisation.

« Notre équipe utilise du matériel approuvé par le ministère de la Santé publique, l'Organisation mondiale de la santé et l'UNICEF, et nous dispensons une formation à la prévention pour les parents dans les camps », a-t-il déclaré à Al-Mashareq.

En coopération avec la Fédération des municipalités de Jabal El Sheikh, Beyond a formé 16 bénévoles syriens à la sensibilisation des familles de réfugiés.

En coopération avec les comités de crise dans les villages, l'association a également distribué 300 rations alimentaires et mis en place quatre centres de quarantaine à Kawkaba, al-Qaraoun, Baalul et Ansar, et est actuellement en train d'en créer quatre autres à Dahr al-Ahmar, Khirbet Qanafar, Ghaza et Zahle.

Les réfugiés des camps « respectent les mesures de confinement et ne quittent les camps que pour satisfaire leurs besoins médicaux et alimentaires de base », a déclaré Lisa Abou Khaled, chargée de l'information du public au HCR.

« Le HCR travaille en étroite collaboration avec les autorités locales sur la réponse au COVID-19, et plusieurs réfugiés ont passé des tests de dépistage du virus, dont les résultats sont revenus négatifs », a-t-elle précisé à Al-Mashareq.

Depuis le début de l'épidémie, « les équipes du HCR travaillent 24 heures sur 24 pour fournir l'aide nécessaire aux réfugiés », a-t-elle déclaré.

Les équipes travaillent « en coopération avec nos partenaires pour étendre l'aide financière afin d'atteindre les camps de réfugiés et les communautés libanaises les plus touchées pendant cette période difficile », a-t-elle conclu.

Aimez-vous cet article?

0 COMMENTAIRE (S)

Politique Commentaire * INDIQUE CHAMP NÉCESSAIRE 1500 / 1500