Politique

Selon certains responsables, le respect de l'Accord de Riyad est primordial pour le Sud du Yémen

Nabil Abdoullah al-Tamimi à Aden

Un combattant du Conseil de Transition du Sud aux commandes d'une mitrailleuse à bord d'un véhicule qui passe le 26 avril devant la succursale de la compagnie pétrolière Yemen Petroleum dans la ville d'Aden, dans le sud du pays, après que le CTS a déclaré l'auto-administration dans le Sud. [Saleh al-Obeidi/AFP]

Un combattant du Conseil de Transition du Sud aux commandes d'une mitrailleuse à bord d'un véhicule qui passe le 26 avril devant la succursale de la compagnie pétrolière Yemen Petroleum dans la ville d'Aden, dans le sud du pays, après que le CTS a déclaré l'auto-administration dans le Sud. [Saleh al-Obeidi/AFP]

La mise en œuvre d'un accord de partage de pouvoir signé à Riyad entre le gouvernement yéménite et le Conseil de transition du Sud (CTS) est le meilleur moyen pour résoudre les conflits dans le sud du Yémen, ont déclaré des responsables mardi 28 avril.

La coalition arabe a rejeté lundi une déclaration d'autonomie du CST séparatiste, publiée la veille, et a exigé « la fin de toute escalade », soulignant la nécessité de « mettre en œuvre rapidement l'Accord de Riyad ».

Le CTS a publié sa déclaration d'auto-administration et d'état d'urgence dans les provinces du Sud après que les services se sont détériorés dans ces régions suite aux inondations dévastatrices qui ont fait des dizaines de victimes et ont détruit des maisons et des propriétés.

La coalition arabe dirigée par l'Arabie saoudite, dont les Émirats arabes unis sont un partenaire essentiel, a évité cette escalade et a exhorté toutes les parties à reprendre immédiatement l'application de l'Accord de Riyad.

Cela nécessite la formation d'un gouvernement de technocrates et la reprise du travail du gouvernement yéménite à Aden, la capitale intérimaire, pour faire face aux défis économiques et du développement.

Le gouvernement yéménite a déclaré qu'il considérait la déclaration du CTS comme une rébellion armée qui va à l'encontre de l'Accord de Riyad.

Appel à un « dialogue global »

Le secrétaire général des Nations unies António Guterres a exhorté lundi toutes les parties à mener un dialogue global pour résoudre les différends relatifs à l'application de l'Accord de Riyad.

Il a demandé que tous les efforts soient concentrés sur la prévention de la propagation du nouveau coronavirus (COVID-19) au Yémen.

Martin Griffiths, envoyé spécial des Nations unies pour le Yémen, s'est également dit préoccupé par cette déclaration, appelant à accélérer la mise en œuvre de l'Accord de Riyad, a rapporté l'AFP.

« L'Accord de Riyad prévoit la participation du CTS aux consultations sur la solution politique finale pour mettre fin au conflit au Yémen et servir les intérêts des Yéménites dans tout le pays », a-t-il précisé dans un communiqué.

« Les récentes évolutions sont décevantes, d'autant que la ville d'Aden et d'autres régions du Sud ne se sont pas encore remises des inondations et sont confrontées aux risques du COVID-19 », a déclaré Griffiths.

« Maintenant et plus que jamais, tous les acteurs politiques doivent coopérer de bonne foi, s'abstenir de toute escalade et faire passer les intérêts des Yéménites en premier. »

Engagement envers l'Accord de Riyad

Mouammar al-Eryani, ministre de l'Information, a déclaré que le gouvernement yéménite a accueilli favorablement la déclaration de la coalition arabe, qui a exprimé une position claire et a appelé à accélérer la mise en œuvre de l'Accord de Riyad.

Dans un message publié sur les réseaux sociaux, al-Eryani a confirmé l'engagement total du gouvernement légitime envers l'Accord de Riyad et sa mise en œuvre immédiate.

Il a souligné que le gouvernement ne sera pas attiré par les provocations du CTS, et « tient à préserver les intérêts supérieurs du pays et à unifier les efforts pour faire face à la menace réelle qui pèse sur la sécurité et la stabilité du Yémen et de la région ».

Le gouverneur adjoint d'Aden, Ghassan al-Zamki, a déclaré à Al-Mashareq que les habitants d'Aden veulent de la stabilité, et sont las de la violence et des conflits armés.

« La mise en œuvre de l'Accord de Riyad est la solution la plus appropriée pour normaliser les conditions, accélérer les efforts de secours et rétablir les services après les inondations à Aden », a-t-il affirmé.

« Les citoyens soutiennent le gouvernement légitime et ne veulent pas voir de nouveaux cycles de violence », a-t-il ajouté.

Alors que des manifestations en faveur de la déclaration du CTS ont eu lieu à al-Moukalla, la capitale provinciale de l'Hadramaout, les gouverneurs des provinces de l'Hadramaout, d'al-Mahrah, de Shabwa, de Socotra et d'Abyan ont publié des déclarations rejetant cette déclaration.

Trouver une solution pacifique

Le porte-parole du CTS, Nizar Haitham, a déclaré que le CTS soutient la coalition arabe.

La déclaration d'auto-administration et d'urgence a été faite, a-t-il fait savoir, en raison de la détérioration des conditions suite aux inondations d'Aden et de l'incapacité du gouvernement à jouer son rôle et à mettre en œuvre l'Accord de Riyad.

« Les pressions internationales continuent de s'intensifier sur le gouvernement légitime pour qu'il mette en œuvre l'Accord de Riyad et trouve une solution pacifique qui garantirait les droits politiques du Sud », a déclaré Haitham à Al-Mashareq.

« Les erreurs que le gouvernement légitime a commises dans la gestion d'Aden et des provinces du Sud ont créé des sentiments de rancœur », a expliqué à Al-Mashareq le politologue Abdoulmalik al-Youssefi.

Cela a « poussé le CTS à déclarer ses démarches, surtout après les inondations catastrophiques d'Aden », a-t-il poursuivi, notant que la déclaration du CTS pourrait servir de catalyseur pour un retour à l'application de l'Accord de Riyad.

« L'auto-administration n'est pas l'auto-régulation », a déclaré al-Youssefi. « Elle fait partie de l'État fédéral et non de la séparation, bien qu'ils y aient droit par le biais d'un référendum d'autodétermination, une fois que l'État aura été restauré. »

« Former un gouvernement de technocrates, conformément à l'Accord de Riyad, serait la solution la plus rapide pour revenir à la situation antérieure, et mettre fin à toute escalade de la part de n'importe quelle partie », a-t-il conclu.

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3 COMMENTAIRE (S)

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Merci. Nous espérons accorder plus d'attention aux choses qui profitent à la société yéménite et à la communauté internationale.

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Je veux des informations locales.

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Nous devons connaître les dispositions de l'Accord de Riyad afin de pouvoir connaître le mal et le bien. L'accord doit être publié dans son intégralité parce que nous sommes des gens dignes et nous n'acceptons pas l'humiliation et l'insulte. Il est trop tard pour les mercenaires et les lèche-bottes; Aden sera victorieuse pour toujours. Cette nation ne peut pas être gouvernée par une seule tribu. Le tribalisme ne va pas bien avec la modernité, et l'histoire n'aura pitié de personne. La poubelle de l'histoire est pleine de ceux qui sont damnés chaque fois qu'ils sont mentionnés.

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