Politique

La coalition arabe rejette la déclaration d'autonomie du Sud du Yémen

Nabil Abdoullah al-Tamimi à Aden et AFP

Un convoi de véhicules militaires saoudiens patrouille le 26 avril dans la ville d'Aden, dans le sud du Yémen, après que le Conseil de transition du Sud du Yémen, un organisme séparatiste, a déclaré l'autonomie du sud du pays. [Saleh al-Obeidi/AFP]

Un convoi de véhicules militaires saoudiens patrouille le 26 avril dans la ville d'Aden, dans le sud du Yémen, après que le Conseil de transition du Sud du Yémen, un organisme séparatiste, a déclaré l'autonomie du sud du pays. [Saleh al-Obeidi/AFP]

La coalition arabe a rejeté lundi 27 avril une déclaration d'autonomie des séparatistes du Sud du Yémen et a exigé « la fin de toute action d'escalade ».

La déclaration de sécession faite dimanche complique considérablement le conflit plus large au Yémen entre le gouvernement du Yémen, soutenu par la coalition arabe, et les Houthis (Ansarallah), soutenus par l'Iran et qui contrôlent une grande partie du nord.

Les séparatistes du Sud, qui était à une époque un pays indépendant, ont à plusieurs repris les agitations visant à faire de nouveau sécession, une campagne qui a été temporairement arrêtée grâce à un accord de partage du pouvoir signé à Riyad en novembre dernier.

Mais dimanche, le Conseil de transition du Sud (CTS) a déclaré l'autonomie du Sud du Yémen, accusant le gouvernement de ne pas remplir ses devoirs et de « conspirer » contre la cause du Sud.

Des combattants du Conseil de transition du Sud yéménite fouillent une voiture le 26 avril à un poste de contrôle à Aden, ville touchée par les inondations. [Saleh al-Obeidi/AFP]

Des combattants du Conseil de transition du Sud yéménite fouillent une voiture le 26 avril à un poste de contrôle à Aden, ville touchée par les inondations. [Saleh al-Obeidi/AFP]

Les habitants d'Aden ont signalé des déploiements importants des forces du CTS, et une source séparatiste a fait savoir qu'elles avaient mis en place des points de contrôle « dans toutes les installations gouvernementales, y compris la banque centrale et le port d'Aden ».

Le gouvernement yéménite a condamné cette initiative et a averti qu'elle pourrait mener à un résultat « catastrophique et dangereux ».

La coalition arabe a réitéré la nécessité « d'appliquer rapidement l'Accord de Riyad », selon la Saudi Press Agency.

« La coalition exige la fin de toute action d'escalade et appelle les participants à revenir à l'accord », a annoncé la coalition.

Les Émirats arabes unis, un partenaire important de la coalition qui soutient le CTS, a également souligné l'importance de respecter le pacte de Riyad.

« La frustration liée au retard dans la mise en œuvre de l'accord n'est pas une raison pour changer unilatéralement la situation », a déclaré sur les réseaux sociaux Anwar Gargash, ministre d'État des Affaires étrangères des Émirats arabes unis.

« Nous avons pleinement confiance dans la volonté de l'Arabie saoudite d'appliquer cet accord. »

Le ministre d'État saoudien des Affaires étrangères, Adel al-Jubeir a déclaré que le royaume et les Émirats arabes unis « croient fermement que l'Accord de Riyad soutenu par la communauté internationale a garanti une opportunité pour le peuple frère yéménite de vivre en paix ».

« Nous rejetons toute hostilité qui mettrait en danger la sécurité et la stabilité du Yémen. »

Conséquences des crues soudaines

Le gouvernement yéménite a déclaré Aden « zone sinistrée » le 21 avril dernier, suite aux inondations soudaines qui ont fait quatorze morts, dont cinq enfants, et au moins 45 blessés. Ces inondations ont également détruit des maisons, des voitures et des biens.

Le gouvernement a alloué un milliard de riyals (4 millions de dollars) en aide d'urgence pour permettre à Aden d'ouvrir les routes, d'enlever les débris et d'indemniser les habitants touchés, a indiqué la semaine dernière le vice-Premier ministre Salem al-Khanbashi.

Le Comité national suprême d'urgence a envoyé des équipes sur le terrain pour retirer les débris et pomper l'eau afin d'empêcher la propagation des maladies portées par l'eau et des moustiques porteurs de malaria, a déclaré al-Khanbashi, président du comité.

« Le ministère s'inquiète de la propagation d'épidémies telles que la dengue et d'autres fièvres liées à l'eau de pluie stagnante », avait alors déclaré le vice-ministre de la Santé Abdoul Raqeeb al-Haidari à Al-Mashareq.

« L'ampleur de la catastrophe qui s'est abattue sur Aden dépasse de loin les ressources disponibles », a expliqué à Al-Mashareq Jamal Belfaqih, coordinateur du comité d'urgence.

« La situation à Aden exige que toutes les agences officielles joignent leurs forces à celles des organisations de la société civile et reçoivent l'aide des organisations internationales et de la coalition arabe pour atténuer les dégâts causés à la population », a ajouté Belfaqih.

Le comité d'urgence avait pris des dispositions la semaine dernière pour fournir un soutien financier urgent et un abri aux familles dont les maisons ont été endommagées.

Le Centre d'aide humanitaire et de secours du Roi Salmane (KSRelief) s'est également engagé à fournir des colis alimentaires à 10 000 familles, et le Programme saoudien de développement et de reconstruction pour le Yémen a retiré les gravas dans certaines rues.

Prolongation de la fermeture des frontières

Parallèlement, le gouvernement yéménite a prolongé la semaine dernière la fermeture des points de passage frontaliers terrestres, maritimes et aériens jusqu'à nouvel ordre dans le cadre des mesures de précaution prises pour lutter contre la pandémie du nouveau coronavirus (COVID-19).

Le Yémen a signalé son premier cas de coronavirus le 10 avril dans la province de l'Hadramaout.

Lors d'une réunion le 20 avril destinée à répondre à la situation, le Comité national suprême d'urgence a convenu de renforcer les mesures préventives aux postes-frontières et de faciliter l'entrée des cargaisons commerciales et de secours.

« Le Yémen ne peut pas fermer complètement ses passages terrestres, maritimes et aériens, car le pays importe ses denrées alimentaires », a fait savoir l'économiste Abdoul Aziz Thabet à Al-Mashareq.

Le Premier ministre Moeen Abdoulmalik a déclaré que le gouvernement yéménite n'hésitera pas à prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger les citoyens yéménites contre le coronavirus.

« Certaines entreprises du secteur privé ont annoncé qu'elles allaient aider à équiper les hôpitaux », a déclaré à Al-Mashareq le vice-ministre de la Santé Abdoul Raqeeb al-Haidari.

Ces efforts soutiendront le ministère de la Santé, qui a travaillé avec l'Organisation mondiale de la santé (OMS), KSRelief et la Banque mondiale, a-t-il déclaré.

Dans la province de l'Hadramaout, un confinement total a été imposé aux districts d'al-Shahr et d'al-Ghayl, avec un verrouillage partiel du reste de la province.

Al-Haidari a indiqué que les provinces voisines de Shabwa, al-Mahrah et Wadi Hadramaout avaient fermé leurs points de passage avec la côte de l'Hadramaout, à titre de « mesure de précaution pour bloquer l'épidémie dans la zone géographique la plus étroite ».

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5 COMMENTAIRE (S)

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La meilleure solution est la séparation. Dans ce cas, chacun prendra son propre chemin.

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Libérons d'abord notre propre terre et parlons ensuite de la libération de la Palestine.

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Nous et tous les yéménites libres vous répondent et vous disent que le gouvernement légitime, les Houthis, le Mouvement et certains avec des agendas secrets qui travaillent avec des agents arabes et étrangers qui détestent le Yémen. Ils sont des chefs de guerre qui exploitent l’honnête peuple du Yémen; ils les sacrifient comme des boucs émissaires pour l'argent et leurs propres intérêts et partisans. J'invite tout le peuple honnête du Yémen à s'insurger contre eux tous. Un homme libre du Yémen.

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Souvent, je vois des nouvelles que les milices ont pillé la Banque centrale. Que font le président et les ministres? Ils devraient intervenir et leur couper les mains et les jambes; sinon, je me plaindrai contre eux auprès de Dieu le jour du dernier Jugement, qu'ils n’ont pas rempli leurs fonctions.

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Merci pour l'article. Nous espérons en voir davantage dans l'intérêt public.

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