Les experts des droits de l'homme de l'ONU ont accusé l'Iran de violation du droit international mardi 21 avril pour l'exécution d'un prisonnier âgé à peine de 17 ans lorsqu'il a commis le crime.
Shayan Saeedpour, qui aurait commis un meurtre en août 2015, a été pendu mardi, ont annoncé les rapporteurs spéciaux de l'ONU Javaid Rehman et Agnes Callamard dans un communiqué.
Il a été reconnu coupable et condamné pour meurtre en octobre 2018, et la Cour Suprême a confirmé la peine en février 2019.
« Nous sommes choqués que les autorités iraniennes ont à nouveau défié leurs obligations internationales en exécutant un enfant délinquant», ont précisé les experts de l'ONU.
« Nous avons à plusieurs reprises rappelé le gouvernement et le corps judiciaire iraniens que le droit de l'homme international est clair: l'application de la peine de mort à des mineurs délinquants est strictement interdite et sa pratique est une violation flagrante du droit à la vie».
Rehman est le rapporteur spécial sur les droits de l'homme en Iran, alors que Callamard est le rapporteur spécial sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires.
Les experts indépendants ne parlent pas au nom de l'ONU mais présentent un rapport sur leurs conclusions à l'organisation internationale.
'Vengeant et cruel'
Ils disent que le procureur général a mis la pression sur la famille de la victime du meurtre pour demander l'application de la peine de mort.
Sous la loi iranienne, ils peuvent soit choisir la peine capitale soit accepter l'argent du sang et pardonner le contrevenant.
« Nous sommes choqués que dans ce cas les responsables iraniens auraient promu l'application de la peine de mort à un enfant délinquant», ont-ils martelé.
Les deux experts ont indiqué que cette action aurait pu être provoquée par la fuite de Saeedpour de la prison pendant les manifestations le 27 mars face à la pandémie du nouveau coronavirus.
Le groupe des droits de l'homme Amnesty International a affirmé que Saeedpour était condamné pour avoir poignardé à mort un homme dans une dispute.
Son exécution était « pleine de vengeance et cruelle », a fait savoir Diana Eltahawy, le sous-directeur régional d'Amnesty pour le Moyen-Orient.
« L'usage de la peine de mort contre Shayan -- un enfant avec un long historique de maladie mentale-- était strictement interdit».
« C'est abominable et doit se terminer».
Amnesty a présumé qu'il y avait au moins 90 jeunes délinquants en attente de l'exécution de la peine de mort en Iran.
L'ONU a exprimé son indignation le 3 avril suite à la mort d'un jeune délinquant qui a reçu des coups suite à une émeute dans la prison de Mahabad dans la province iranienne d'Azerbaijan Ouest le 18 mars.