Les Houthis (Ansarallah) soutenus par l'Iran ont transformé les centres de quarantaines accueillant les gens qui cherchent à retourner aux zones sous le contrôle de la milice à des plateformes pour la promotion de leur idéologie, selon les résidents de Sanaa et les rapports des médias.
Les Houthis mettent en quarantaine les voyageurs rentrant de l'étranger ou de zones sous le contrôle du gouvernement pendant 14 jour comme mesure préventive contre la propagation dunouveau coronavirus (COVID-19) au Yémen.
Les médias yéménites ont rapporté que certains voyageurs sont mis en quarantaine dans un immeuble du gouvernement à Sanaa où ils reçoivent des cours d'endoctrinement sectaire, avant de leur demander de rejoindre les Houthis sur les lignes de front.
Les leçons encouragent l'idéologie Houthie -- qui soutient la doctrine de Wilayat al-Faqih (Tutelle du Juriste) -- en diffusant des exposé sur le fondateur du mouvement Houthi Hussein Badr al-Din al-Houthi, et des discours du chef Houthi Abdoul Malik al-Houthi et le chef du Hezbollah libanais Hassan Nassarallah.
Mansour Ali, qui est revenu récemment au Yémen de l'Arabie saoudite, a confié qu'il avait été détenu dans un centre de quarantaine pendant deux semaines.
« Le voyage de retour à la maison était très long», a-t-il affirmé à Al-Mashareq.
Pendant la quarantaine, Ali a précisé qu'il devait écouter des « leçons promouvant le règne houthi et les incitant à rejoindre le jihad ».
'Inquiétude au sujet des efforts d'endoctrinement'
Même si les Houthis détiennent les voyageurs dans des sites de quarantaine pour empêcher la propagation du coronavirus, aucun examen n'est effectué, vu que les capacités de faire des examens ne sont pas disponibles sur ces sites, a expliqué l'analyste politique Faissal Ahmed à Al-Mashareq.
« Les gens sont inquiets à moins que les efforts houthis [d'endoctrinement] réussissent à attirer leurs enfants mineurs et les envoyer sur les champs de batailles», a-t-il dit.
A travers ses médias, les Houthis incitent aussi les résidents dans les zones sous leur contrôle à signaler les voyageurs rentrant, a indiqué Ahmed, ajoutant que plusieurs sont détenus avec leurs familles.
« Cela expose les voyageurs à l'extorsion financière», a-t-il signalé.
Pendant ce temps, le sous-ministre de la Santé, Ali al-Walidi, a annoncé que les examens effectués sur un cas soupçonné de coronavirus à Aden dimanche 19 avril sont négatifs.
« Le seul cas confirmé de coronavirus au Yémen est celui qui avait été recensé à al-Shahr dans la province de Hadramaout», a-t-il expliqué.