Le Yémen, déchiré par la guerre, a enregistré son premier cas du nouveau coronavirus (COVID-19) vendredi 10 avril dans une province sud sous le contrôle du gouvernement, suscitant des inquiétudes au sujet d'une éruption dans un pays avec peu de ressources pour y répondre.
L'annonce survient le deuxième jour d'un cessez-le-feu unilatéral de deux semaines annoncé par la coalition arabe soutenant le gouvernement dans ce qu'elle a qualifié de mesure pour aider à lutter contre la pandémie.
La trêve a été rejetée par les Houthis (Ansarallah) soutenus par l'Iran.
« Le premier cas confirmé de coronavirus a été recensé dans la province de Hadramout», a annoncé la commission suprême nationale d'urgence pour le COVID-19 au Yémen.
La commission, dirigée par le gouvernement reconnu internationalement du Président Abd Rabbo Mansour Hadi, a affirmé que les équipes médicales et les autorités compétentes avaient pris toutes les précautions nécessaires, et a promis de fournir plus de détails bientôt.
Les groupes d'aide avaient mis en garde que lorsque le coronavirus frappe le système de santé effondré du pays, l'impact serait probablement catastrophique.
Pour compliquer davantage les défis confrontés par le Yémen, le pays a toujours une présence extrémiste considérable, avec le réseau de longue date d'Al-Qaïda défié ces dernières années par les combattants de « l’État islamique en Irak et en Syrie » (EIIS).
Le contrôle de la province de Hadramaout, où le premier cas de coronavirus a été recensé, a été depuis longtemps divisé. les forces yéménites soutenues par la coalition arabe contrôlent les villes côtières, mais des parties de l'inétrieur restent entre les mains d'Al-Qaïda.
Offre de cessez-le-feu saluée
La coalition a annoncé mercredi qu'elle observait un cessez-le-feu unilatéral pour aider les efforts visant à empêcher une éruption du COVID-19 au Yémen, en vigueur jeudi.
L’offre de trêve a été saluée par les USA, les EAU, le chef de l'ONU Antonio Guterres et la Ligue Arabe.
Le secrétaire-général de la Ligue Arabe Ahmed Aboul Gheit a salué l'offre de cessez-le-feu la qualifiant de « rare opportunité pour arrêter l'effusion de sang au Yémen ».
« L'annonce est une réponse constructive à l'appel du secrétaire-général de l'ONU aux parties de se concentrer sur la lutte contre l'épidémie de COVID-19», a fait savoir le secrétaire d'état américain Mike Pompeo.
« Nous exhortons les Houthis à répondre de la même façon à l'initiative de la coalition», a-t-il ajouté.