Un convoi militaire de la coalition arabe et des forces d'opérations spéciales a été attaqué dans la province yéménite orientale d'al-Mahrah, entraînant la mort d'un officier et de quatre soldats, ont fait savoir des responsables provinciaux mardi 25 février.
« La coalition [arabe] et les forces du bataillon d'opérations spéciales effectuaient une mission de recherche quotidienne de routine pour évaluer la situation sécuritaire au passage de Shahn », a indiqué le bureau de presse de la province d'al-Mahrah dans un communiqué.
« Mais avant d'arriver à la jonction de Fujit, ils ont subi une attaque perfide impliquant un missile thermique qui a visé l'un des véhicules », a-t-il déclaré.
Le missile a tué un officier et quatre soldats et en a blessé un autre, a précisé ce communiqué.
L'attaque a eu lieu deux jours après que le président Abdrabbo Mansour Hadi a nommé Mohammed Ali Yasser comme nouveau gouverneur de la province, en remplacement de Rajeh Bakreet.
Les forces du gouvernement yéménite et de la coalition arabe se sont déployées au point de passage de Shahn, à la frontière omanaise, pour aider à mettre fin à la contrebande d'armes iraniennes à destination des Houthis (Ansarallah).
L'une des routes principales de la contrebande d'armes iraniennes vers la milice houthie passe par des territoires d'Oman, selon un récent rapport des Nations unies.
L'autorité locale d'al-Mahrah a condamné cette attaque « terroriste » dans les termes les plus forts et a déclaré qu'elle représentait un développement sérieux qui « perturbe l'atmosphère de sécurité et de stabilité à Al-Mahrah, qui a toujours été loin du chaos et des conflits ».
« Les forces armées et de sécurité, en coopération avec la coalition arabe dirigée par l'Arabie saoudite, ne ménageront aucun effort pour préserver la sécurité et la stabilité et s'attaquer fermement aux hors-la-loi et aux perturbateurs de la paix et de la sécurité publiques dans la province », a-t-il affirmé.
Dans le même temps, les tribus d'al-Mahrah et le comité pacifique d'al-Mahrah ont nié toute implication dans l'attaque et ont exprimé leur inquiétude face au « chaos sécuritaire ».
La commission a imputé cette attaque au gouverneur renvoyé, déclarant qu'il avait « formé des milices armées qui agissaient au-delà de l'armée et des forces de sécurité et qui étaient derrière de tels incidents ».
Lutte contre le trafic d'armes
Divers rapports indiquent que le passage de Shahn est devenu l'une des principales voies pour la contrebande d'armes à destination des Houthis.
« Le déploiement prévu des forces de la coalition arabe au point de passage de Shahn à la frontière entre le Yémen et Oman a alimenté les tensions à [al-Mahrah] [...], car cela limitera la contrebande d'armes iraniennes vers les Houthis », a expliqué l'analyste politique Faisal Ahmed à Al-Mashareq.
« Le rapport des experts onusiens a noté que les armes iraniennes semblent avoir été envoyées aux Houthis par un itinéraire de contrebande par voie terrestre depuis Oman et via la mer d'Arabie », a-t-il déclaré.
« Les forces de sécurité et de l'armée dans la province de Marib [à l'est de Sanaa] ont saisi plusieurs cargaisons d'armes de contrebande en route vers les Houthis en provenance de l'est du Yémen », a-t-il ajouté.
La présence des forces de la coalition arabe au point de passage de Shahn contribuera à réduire l'influence de l'Iran et ses opérations de contrebande qui servent à prolonger le conflit au Yémen, a-t-il affirmé.