Réfugiés

Les réfugiés d'Arsal demandent une aide d'urgence pour l'hiver

Nohad Topalian à Beyrouth

Des enfants se blottissent sous une couverture dans un camp de réfugiés à Arsal. De nombreuses familles vivant dans les camps n'ont que des couvertures pour rester au chaud, à cause d'une grave pénurie de mazout. [Photo extraite de la page Facebook de Voice of Syrian Refugees in Lebanon]

Des enfants se blottissent sous une couverture dans un camp de réfugiés à Arsal. De nombreuses familles vivant dans les camps n'ont que des couvertures pour rester au chaud, à cause d'une grave pénurie de mazout. [Photo extraite de la page Facebook de Voice of Syrian Refugees in Lebanon]

Dans une tente du camp d'al-Shuhada près de la ville d'Arsal, dans le nord-est du Liban, Samar Rashid et ses deux enfants, Mohammad et Hasna, âgés de 14 et 12 ans, se blottissent sous des couvertures de laine pour se tenir chaud.

Sans source de chauffage, les couvertures sont leur seul moyen de se protéger du froid glacial et de la neige qui s'est accumulée sur le toit en plastique de leur tente.

Rashid et sa famille, réfugiés syriens d'al-Qusayr, ne sont pas les seuls à souffrir cet hiver, alors que les températures baissent.

Il existe 143 camps improvisés à Arsal, où environ 54 000 réfugiés vivent dans près de 7300 tentes, et 24 000 autres vivent dans des logements loués dans la région.

Un réfugié syrien enlève la neige du toit en plastique d'une tente dans un camp improvisé près d'Arsal. [Photo extraite de la page Facebook de Voice of Syrian Refugees in Lebanon]

Un réfugié syrien enlève la neige du toit en plastique d'une tente dans un camp improvisé près d'Arsal. [Photo extraite de la page Facebook de Voice of Syrian Refugees in Lebanon]

Un garçon porte un jerrycan dans la neige dans un camp de réfugiés syrien à Arsal. [Photo extraite de la page Facebook de Voice of Syrian Refugees in Lebanon]

Un garçon porte un jerrycan dans la neige dans un camp de réfugiés syrien à Arsal. [Photo extraite de la page Facebook de Voice of Syrian Refugees in Lebanon]

La plupart de ces réfugiés sont confrontés à des conditions très difficiles, car il y a une grave pénurie de produits de fournitures d'hiver essentielles, comme le fioul de chauffage, les vêtements et les médicaments.

« Je suis veuve, j'ai deux enfants et je vis dans le camp d'al-Shuhada qui héberge des veuves, des orphelins, des personnes âgées et des personnes ayant des besoins particuliers », a fait savoir Rashid.

Sans mazout ni bois de chauffage, a-t-elle raconté, ses enfants et elle doivent affronter le froid glacial « avec les quelques couvertures dont nous disposons ».

« Notre situation nous a poussée à lancer un appel à la communauté internationale, par l'intermédiaire de Voice of Syrian Refugees in Lebanon, pour qu'elle nous aide jusqu'à ce que nous puissions retourner dans notre pays en toute sécurité », a-t-elle déclaré.

« Nous voulons vivre dans des tentes avec un minimum de dignité », a-t-elle ajouté.

Appel à l'aide d'urgence

Voice of Syrian Refugees in Lebanon fonctionne à travers deux centres à Arsal : un centre d'urgence et de coordination géré en partenariat avec des organisations internationales, et un centre qui distribue l'aide aux réfugiés.

Le 9 janvier, l'organisation a lancé un appel à l'aide internationale pour les réfugiés d'Arsal, car la forte baisse des températures et les intempéries qui l'accompagnent ont laissé les personnes dans les camps improvisés dans un besoin urgent d'aide.

Elle a demandé de l'aide d'urgence, telle que du mazout pour le chauffage, ainsi que de la nourriture, du lait maternisé, des fournitures médicales et des médicaments, en particulier pour les enfants et les personnes ayant des besoins particuliers.

« J'espère que l'appel que nous avons lancé parviendra aux autorités compétentes », a indiqué à Al-Mashareq Khaled Mohammed al-Mutawaa, un réfugié de 60 ans, ajoutant que les réfugiés veulent « retrouver [leur] pays et [leur] honneur ».

Al-Mutawaa a rapporté qu'il vit avec sa femme et plusieurs petits-enfants dans une tente « dont le toit recouvert de neige menace de s'effondrer sur nous à tout moment ».

« Le froid mordant pénètre nos corps, car nous n'avons ni mazout ni bois pour nous chauffer », a-t-il fait savoir.

« La seule aide que nous recevons du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) est de 27 dollars par mois pour le chauffage, ce qui ne paie que deux jours de mazout », a-t-il indiqué.

Il a expliqué qu'il n'avait pas pu trouver de travail pour subvenir aux besoins de sa famille, « parce qu'il n'y a pas de possibilités d'emploi pour les Libanais eux-mêmes, et encore moins pour moi ».

L'approvisionnement manque

« Arsal est exposé à une basse pression atmosphérique pendant l'hiver, étant une zone montagneuse qui devient très froide pendant la saison hivernale », a fait savoir Abou Ahmed Sabia, de Voice of Syrian Refugees in Lebanon.

« Arsal abrite la plus grande concentration de camps du Liban », a-t-il déclaré à Al-Mashareq, notant que les tentes sont « juste une bâche en plastique sous laquelle vivent des enfants, et qu'elles ont besoin de matériau de chauffage, notamment du mazout », pour rester au chaud.

« Des organisations opèrent au service des camps, mais la quantité de mazout fournie est insuffisante », a-t-il déclaré, soulignant que les 7300 tentes nécessitent entre 70 000 et 80 000 litres de mazout par jour.

« L'approvisionnement est faible, alors que les besoins sont forts », a-t-il déploré, ajoutant que le HCR fournit de l'aide, « mais pas dans les quantités nécessaires ».

« Il y a beaucoup de souffrance en raison du fort écart entre la quantité d'aide fournie et la quantité nécessaire, surtout cet hiver », a-t-il déclaré, parlant de la situation générale au Liban, qui est confronté à une crise politique et financière.

L'appel vise à combler cet écart, a-t-il précisé.

Le mazout et le bois de chauffage sont « une priorité afin d'assurer le chauffage pour les enfants des camps », a-t-il déclaré. « Mais il y a aussi beaucoup d'autres besoins, comme les vêtements d'hiver pour les enfants », les matelas, les couvertures de laine, la nourriture et les médicaments.

Les réfugiés vivant dans les camps d'Arsal sont reconnaissants au gouvernement et au peuple libanais de les avoir accueillis pendant plus de sept ans, a-t-il déclaré, ajoutant qu'ils « ne nous ont pas déçus ».

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