Économie

Les Houthis cherchent un statut et des fonds avec de faux procès

Nabil Abdoullah al-Tamimi à Aden

Le secrétaire général de l'ONU António Guterres rencontre le président yéménite Abdrabbo Mansour Hadi à l'ONU à New York le 27 septembre. [Don Emmert/AFP]

Le secrétaire général de l'ONU António Guterres rencontre le président yéménite Abdrabbo Mansour Hadi à l'ONU à New York le 27 septembre. [Don Emmert/AFP]

Un tribunal contrôlé par les Houthis (Ansarallah) soutenus par l'Iran a récemment rendu des jugements sévères contre de hauts responsables yéménites, comprenant la confiscation de leurs fonds, ont rapporté les médias locaux.

Le 31 décembre, un tribunal de Sanaa a prononcé une condamnation à mort contre le président Abdrabbo Mansour Hadi, le Premier ministre Moeen Abdoulmalik et l'ancien ministre des Affaires étrangères Khaled al-Yamani, les accusant de « haute trahison ».

Outre les condamnations à mort, le tribunal a ordonné la « confiscation de leurs propriétés et avoirs au Yémen et à l'étranger », ont fait savoir les médias locaux.

Des experts ont expliqué à Al-Mashareq que cette démarche manque de fondement juridique et n'est qu'un stratagème des Houthis pour justifier leur appropriation des ressources.

En prenant cette mesure, les Houthis cherchent à piller les biens et les propriétés de ces responsables, et à montrer qu'ils sont une « autorité légitime » au Yémen, a déclaré à Al-Mashareq le militant des droits de l'homme Abdoul Rahman Barman.

Les Houthis n'ont pas le droit de rendre de tels jugements, a-t-il affirmé, car leurs tribunaux « n'ont pas de statut juridique ni de compétence » et comptent sur l'usage de la force.

Ces procès, le pillage systématique des fonds de l'État et le pillage de l'aide humanitaire, appauvrissent le Yémen et entravent les efforts internationaux visant à porter secours au peuple yéménite et à alléger ses souffrances, a-t-il ajouté.

Ces actions n'ont aucun fondement juridique et ne servent qu'à « enrichir les dirigeants et les partisans du groupe », a déclaré Barman.

Elles font partie « d'un effort organisé pour appauvrir les Yéménites et placer les rênes du pouvoir entre les mains des [Houthis], de sorte que quiconque veut sortir du cycle de la pauvreté et de la souffrance doit travailler pour eux », a-t-il indiqué.

Action en justice arbitraires

Ce genre d'action juridique arbitraire montre clairement que les Houthis « ne comprennent pas la constitution et les lois », a déclaré à Al-Mashareq le vice-ministre des droits de l'homme Nabil Abdoul Hafeez.

« Les Houthis n'ont pas la capacité juridique de mener ces procès », a-t-il affirmé, notant que leur principal objectif semble être de s'approprier de l'argent et des propriétés.

« Sans ces propriétés et ces fonds, les peines n'auraient pas été prononcées et ces procès n'auraient jamais eu lieu », a-t-il déclaré.

La prononciation de ces peines contre des dirigeants de l'État fait partie d'un processus de pillage des biens « pour aggraver le différend avec le gouvernement légitime », a expliqué à Al-Mashareq l'analyste politique Faissal Ahmed.

En contrecarrant les efforts pour mettre fin au conflit, la milice soutenue par l'Iran a réussi à élargir le segment de la population qui vit dans la pauvreté, profitant ainsi de l'aide fournie par les organisations humanitaires et la distribuant à ses partisans et ses combattants.

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