Médias

Les Houthis en tête de liste des violations en 2019 contre les médias selon un rapport

Nabil Abdullah al-Tamimi à Aden

Un yéménite portant sur son épaule un fusil automatique PK lors d'une réunion tribale organisée à Sanaa détenue par les Houthis le 21 septembre, 2019 alors que les hommes de tribus distribuent les rations et argents aux combattants loyaux aux Houthis sur les fronts. [Mohammed Huwais/AFP]

Un yéménite portant sur son épaule un fusil automatique PK lors d'une réunion tribale organisée à Sanaa détenue par les Houthis le 21 septembre, 2019 alors que les hommes de tribus distribuent les rations et argents aux combattants loyaux aux Houthis sur les fronts. [Mohammed Huwais/AFP]

Les institutions médiatiques et les journalistes n'ont pas été épargnés par les attaques dans la guerre en cours au Yémen, avec les Houthis (Ansarallah) soutenus par l'Iran enregistrant le plus grand nombre de violations contre la liberté des médias en 2019, d'après un rapport récent.

Le rapport, publié le 1er janvier par l'Observatoire pour la liberté des médias du centre d'études des médias et économiques (SEMC), a affirmé qu'au total 143 violations de la liberté des médias ont été commises au Yémen l'année dernière, dont 75 ont été commises par les Houthis.

Les violations comprennent deux cas de meurtre, neuf blessures, six enlèvements, 15 arrestations, 30 attaques, 20 menaces, une suspension du travail et 11 violations contre des institutions médiatiques, a signalé le rapport.

Ont également été documentés 49 autres cas qui comprennent le renvoi de journalistes devant les procureurs publics et la saisie de propriétés de 25 journalistes et organes de presse, en préparation à leur confiscation.

Sanaa, qui est contrôllée par les Houthis, est classée première avec 72 violations enregistrées en 2019.

Elle a été suivie par Taiz avec 31 violations; 16 à Aden; sept à Hadramaout; six à al-Dhale; quatre à al-Jawf; deux à Hajja, Shabwa et al-Mahrah, et une à Abyan.

Environnement hostile

« Les journalistes travaillent dans un environnement hostile au Yémen à cause du nombre croissant de pratiques systématiques et répressive contre eux par toutes les parties au conflit», a souligné le rapport.

Les pratiques illégales contre les journalistes, y compris les incarcerations sans procès, étaient en hausse en 2019, a-t-il précisé, notant que 16 sont toujours détenus dans les prisons Houthis, certains ont été détenus pendant plus de quatre ans.

De même, le journaliste Mohammed Ali est toujours détenu par le gouvernement légitime à Mareb, et aucune information n'est disponible sur le destin de Mohammed al-Muqri, qui a été enlevé par Al-Qaïda à la fin de 2015, a indiqué le rapport.

« Cela fait partie d'une campagne systématique contre les [journalistes] libres qui refusent d'être guidés par ou être affiliés à une entité particulière qui cherche à dicter les informations et les nouvelles qu'ils couvrent, » a-t-il ajouté.

L'activiste des droits de l'homme Abdoul Rahman Barman a affirmé qu'il était prévu que les Houthis seraient à la tête de liste des violations, vu qu'ils sont « un groupe armé répressif qui maintient une relation hostile avec la presse qui démasque ses pratiques au monde ».

Les journalistes cherchent à révéler la vérité sur les violations pendant la guerre au monde, a-t-il affirmé, et « c'est pourquoi les Houthis ont cherché à réprimer les journalistes et à fermer tous les médias, y compris les organisations indépendantes ».

« Les Houthis ont été impliqués dans le meurtre, la torture, l'enlèvement, la disparition forcée et les formes les plus horribles de répression contre les journalistes», a-t-il fait savoir à Al-Mashareq.

Ils veulent garder seulement les voix qui leur sont fidèles dans les zones sous leur contrôle pour empêcher la couverture médiatique des souffrances des résidents locaux dans ces zones, a-t-il confié.

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