Politique

Il est temps que les Houthis acceptent la paix, affirment des observateurs

Nabil Abdoullah al-Tamimi à Aden

Des prisonniers houthis yéménites sont accueillis le 28 novembre à leur arrivée à l'aéroport de Sanaa après leur libération par la coalition arabe. [Mohammed Huwais/AFP]

Des prisonniers houthis yéménites sont accueillis le 28 novembre à leur arrivée à l'aéroport de Sanaa après leur libération par la coalition arabe. [Mohammed Huwais/AFP]

Il est temps que les Houthis (Ansarallah) agissent dans l'intérêt du peuple yéménite et profitent d'un récent dégel des relations avec le gouvernement yéménite et la coalition arabe qui le soutient, ont déclaré des observateurs et des politiciens.

La milice devrait rompre ses relations avec le Corps des Gardiens de la révolution islamique (CGRI) iranien, ont-ils conseillé, et consacrer son énergie à la conclusion d'un accord de paix.

Il y a récemment eu des signes de rapprochement, comme la libération le 28 novembre dernier de 128 prisonniers houthis qui étaient détenus en Arabie saoudite.

Ces prisonniers ont été transportés à Sanaa à bord de trois avions du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et ont été accueillis à l'aéroport par des commandants des Houthis et quelques membres de leur famille, a rapporté l'AFP.

La coalition arabe a également déclaré qu'elle permettrait aux patients ayant besoin de soins médicaux de quitter l'aéroport de Sanaa, qui est fermé aux vols commerciaux depuis 2016.

« Le CICR considère cette libération comme une étape positive et espère qu'elle encouragera d'autres libérations et rapatriements de détenus liés au conflit », a déclaré l'organisation mondiale.

L'envoyé des Nations unies Martin Griffiths a lui aussi salué la décision de libérer les prisonniers et d'ouvrir l'aéroport de Sanaa « aux vols de secours qui permettront aux Yéménites de bénéficier des soins médicaux dont ils ont besoin à l'étranger ».

Invitations au dialogue

Le Koweït a réitéré le 23 novembre sa volonté d'accueillir une nouvelle série de pourparlers sous l'égide des Nations unies entre les belligérants du Yémen.

Le délégué koweïtien Mansour al-Oteibi a déclaré au Conseil de sécurité que cette ouverture était encouragée par les récentes « indications positives et constructives » pour résoudre la crise yéménite.

Le ministre d'État saoudien des Affaires étrangères, Adel al-Jubeir, a ensuite évoqué la possibilité d'une trêve suivie d'un accord au Yémen dans un discours prononcé le 6 décembre lors des Dialogues méditerranéens à Rome.

Al-Jubeir a noté que les mesures de confiance de Griffiths ont joué un rôle important dans les progrès effectués, notamment l'ouverture de l'aéroport de Sanaa, l'entrée de navires dans le port d'al-Hodeidah et les récents échanges de prisonniers.

La libération des prisonniers et la réduction des attaques de missiles par les Houthis contre l'Arabie saoudite semblent indiquer « que des consultations se font en secret entre l'Arabie saoudite et les Houthis à Oman », a déclaré l'analyste politique Waddah al-Jalil.

Ces consultations pourraient bien aboutir à un accord entre les Houthis et l'Arabie saoudite dans un premier temps, ouvrant la voie à un accord global, a-t-il expliqué à Al-Mashareq.

Un signe positif qu'un accord de paix sera conclu au Yémen serait que les deux parties fassent des concessions, a-t-il précisé.

Il est dans l'intérêt de l'Arabie saoudite de mettre fin à la guerre, a-t-il poursuivi, et, dans le même temps, les souffrances endurées par le peuple yéménite devraient inciter les Houthis à faire des concessions et à abandonner leur soumission au CGRI.

Oman a tenté de préparer le terrain pour que les deux camps entament des négociations accueillies par le Koweït, a indiqué à Al-Mashareq le diplomate yéménite Abdoul Wahab Tawaf.

Des concessions sont nécessaires

Il est important que « le prochain accord de paix soit juste, acceptable pour tous les Yéménites et conforme à leurs intérêts, car ils ont énormément souffert de la guerre », a déclaré Tawaf.

« La guerre a déplacé des millions de Yéménites, les privant de leur foyer et entraînant un appauvrissement qui a provoqué la fuite des entreprises étrangères et des capitaux yéménites hors du pays », a-t-il ajouté.

Elle a également détruit les institutions gouvernementales, y compris le système éducatif, a-t-il poursuivi, laissant les enfants yéménites vulnérables face à divers problèmes sociaux.

Après près de cinq ans de guerre, il est temps que les Houthis abandonnent leur soumission à l'Iran et fassent la paix avec leurs compatriotes et leurs voisins, a déclaré le politologue Faisal Ahmed à Al-Mashareq.

Il est dans leur intérêt de faire des concessions afin de faciliter un accord de paix mettant fin à la guerre au Yémen tant qu'ils sont en mesure de le faire, plutôt que d'attendre après une défaite militaire, où leur position sera plus faible.

Si les Houthis ne rompent pas leur allégeance au CGRI, qui poursuit les intérêts de l'Iran aux dépens du peuple yéménite, « la coalition et les forces armées nationales n'auront d'autre choix que de vaincre les Houthis militairement », a-t-il conclu.

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1 COMMENTAIRE (S)

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"... la coalition n'aura d'autre choix que de les vaincre militairement." Hehehehehehe! Ils ont essayé plusieurs fois, mais ils ont échoué!

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