Le ministère yéménite des Affaires étrangères et d'autres ministères du gouvernement ont annoncé dimanche 10 novembre avoir repris le travail après avoir pris les dispositions nécessaires pour rétablir l'ensemble de leurs fonctions.
Cela s'est fait après la signature le 5 novembre de l'accord de Riyad entre le gouvernement yéménite et le Conseil de transition du Sud (CTS).
Le président yéménite Abdrabbo Mansour Hadi a ordonné samedi à toutes les agences et institutions de l'État de commencer immédiatement à mettre en œuvre l'accord de Riyad et ses dispositions sur le terrain, ont rapporté les agences de presse locales.
Le Premier ministre Moeen Abdoul Malak doit revenir à Aden mardi avec une petite équipe du cabinet, conformément à l'accord, qui prévoit que le gouvernement retourne à Aden dans les sept jours suivant sa signature.
Ceci doit permettre au gouvernement de superviser le paiement des salaires des fonctionnaires et la fourniture des services essentiels, ont fait savoir les médias locaux.
Reprise des services
Le ministère des Affaires étrangères a annoncé dimanche qu'il avait repris toutes ses activités depuis la capitale provisoire d'Aden.
D'autres ministères et institutions, dont le Département de l'immigration, de la nationalité et des passeports, ont indiqué avoir pris les dispositions nécessaires pour reprendre leurs services au public.
« Des dispositions sont en cours pour reprendre le travail aux ministères des Finances et de la Fonction publique en préparation du retour des ministres », a fait savoir à Al-Mashareq Radhawan Farie, journaliste à Aden.
« Certains ministères, dont ceux des Finances et des Ressources en eau, ont déjà repris leurs travaux par le biais de vice-ministres », a-t-il poursuivi.
« Le ministère de la Santé a travaillé avec des vice-ministres, et les directeurs généraux s'occupent de leur travail », a-t-il ajouté.
Les hôpitaux, les centres de santé, les écoles et les universités sont restés ouverts malgré les événements récents, a-t-il fait remarquer, et continuent de fournir des services.
Après la signature de l'accord de Riyad, le rythme s'est accéléré à Aden, a déclaré Farie.
« Certaines agences avaient cessé de travailler pour des raisons de sécurité après les affrontements armés d'août entre le CTS et l'armée nationale », a-t-il poursuivi.
Les responsables ont promis que le ministère de l'Immigration, de la Nationalité et des Passeports reprendra la délivrance de passeports dès la semaine prochaine, a-t-il déclaré.
Cela sera bienvenu pour les patients qui ont besoin de se rendre à l'étranger pour recevoir un traitement, a fait savoir Farie.
La fermeture de l'agence « a contraint ceux qui ont des ressources financières à aller dans les provinces voisines, y compris l'Hadramaout et Shabwa, pour recevoir des passeports », a déclaré à Al-Mashareq Hussein Salem, habitant d'Aden.
En plus des difficultés que cela représente, de nombreuses familles ne peuvent pas payer le coût supplémentaire, a-t-il indiqué, « et l'arrêt de la délivrance des passeports et la fermeture de l'aéroport ont aggravé les souffrances des patients et de leurs familles ».
La mise en œuvre prendra du temps
Le gouvernement yéménite avait fermé l'aéroport et d'autres institutions gouvernementales lorsque les forces séparatistes avaient pris le contrôle d'Aden duant le mois d'août, forçant le gouvernement à quitter Aden pour Riyad, la capitale saoudienne.
Il ne sera probablement pas facile de mettre en œuvre l'accord sur le terrain, a expliqué le politologue Faisal Ahmed à Al-Mashareq, et toutes les parties vont devoir faire preuve de souplesse.
« Certaines dispositions de l'accord pourraient nécessiter plus de temps pour être mises en œuvre, comme le retour du gouvernement », a-t-il déclaré, soulignant qu'un retour complet des services prendra probablement plus de temps que les sept jours alloués.
« Les dispositions en matière de sécurité et les préparatifs pour la reprise des travaux dans certains ministères et institutions prendront plus de temps, car certains ont été pillés » lors des récents combats, a-t-il ajouté.
« Les difficultés sur le terrain nécessiteront la pleine compréhension des deux parties et l'intervention directe de l'Arabie saoudite, qui a parrainé l'accord », a-t-il fait savoir.
« Les forces saoudiennes devront également se déployer dans la ville pour palier les obstacles qui pourraient entraver la mise en œuvre de l'accord sur le terrain », a conclu Ahmed.