« L'État islamique en Irak et en Syrie » (EIIS) a confirmé la mort de son chef Abou Bakr al-Baghdadi dans un communiqué, jeudi 31 octobre, et a désigné son successeur comme étant « Abou Ibrahim al-Hashemi al-Qurashi ».
Ce communiqué, transmis par l'intermédiaire d'un enregistrement audio diffusé par Amaq, l'agence de propagande de l'EIIS, a été lu par le nouveau porte-parole du groupe, « Abou Hamza al-Qurashi ».
Il a annoncé que le successeur d'al-Baghdadi se nommait « Abou Ibrahim al-Hashemi al-Qurashi », et a confirmé la mort de l'ancien porte-parole de l'EIIS, Abou Hassan al-Muhajir.
Être membre de la tribu Quraysh, la même que celle du prophète Mahomet, est considéré comme une condition préalable pour diriger l'EIIS.
Al-Baghdadi, qui dirigeait l'EIIS depuis 2014 et était l'homme le plus recherché au monde, s'est fait exploser lors d'un raid des forces spéciales américaines dans la nuit de dimanche lancé contre son repaire dans la localité de Barisha, dans la province syrienne d'Idlib.
Selon ce communiqué de sept minutes, l'instance législative et consultative du groupe s'est réunie après la mort du chef de l'EIIS, un natif irakien âgé de 48 ans, et a nommé son successeur.
On sait peu de choses sur al-Hashemi, dont le nom avait rarement été mentionné comme un possible successeur d'al-Baghdadi ces dernières années,alors même que les spéculations s'étaient intensifiées ces dernières semaines.
« Nous savons peu de choses sur lui, si ce n'est qu'il est le principal magistrat de l'EIIS et qu'il dirige la commission de la "charia" », a ajouté Hisham al-Hashemi, un spécialiste irakien de l'EIIS.
Selon les analystes, il est probable qu'il s'agisse d'un nom de guerre, et ils suggèrent que la mort d'al-Baghdadi devrait entraîner une scission du groupe en dépit de la désignation d'un successeur.
« Une tentative désespérée de reprendre l'initiative »
Après que l'EIIS eut perdu la dernière parcelle de territoire qu'il contrôlait encore en mars dans le village reculé d'al-Baghouz, dans l'est de la Syrie, le groupe était entré dans la clandestinité et avait recours à des tactiques de guérilla.
L'EIIS a une structure très horizontale, expliquent les analystes, et l'impact d'une attaque au sommet pourrait être plus symbolique qu'opérationnel.
Yahya Mohammed Ali, spécialiste des groupes terroristes, a expliqué à Diyaruna que la désignation par l'EIIS d'un successeur est purement « une tentative désespérée de reprendre l'initiative après la série de lourdes pertes qu'il a subies, culminant avec la mort de son chef ».
Cette annonce est la première faite par l'EIIS depuis la mort d'al-Baghdadi, a-t-il souligné.
Le successeur d'al-Baghdadi est inconnu des médias, a poursuivi Ali, ajoutant qu'il est peu probable qu'il soit l'un des noms qui avaient déclenché les récentes spéculations.
Les noms récemment mentionnés étaient ceux d'Abou Saleh al-Jazrawi, Abou Othman al-Tunisi et Abdoullah Qardash, surnommé « le Professeur ».