Terrorisme

Les chefs religieux et politiques condamnent l'attaque du Caire

Mohammed Mahmoud au Caire

Des Égyptiens marchent devant l'Institut national du cancer au Caire le 5 août, où une explosion meurtrière a eu lieu la veille, juste avant minuit. [Khaled Desouki/AFP]

Des Égyptiens marchent devant l'Institut national du cancer au Caire le 5 août, où une explosion meurtrière a eu lieu la veille, juste avant minuit. [Khaled Desouki/AFP]

Les dirigeants politiques et religieux égyptiens ont fermement dénoncé les auteurs de l'attentat meurtrier perpétré dans la soirée du dimanche 4 août devant l'Institut national du cancer au Caire, et tous les groupes extrémistes qui menacent la société.

Vingt-deux personnes ont été tuées et 70 autres blessées dans l'explosion survenue dans le centre du Caire, dans le quartier Al-Manyal, que le président Abdel Fattah al-Sisi a qualifié « d'incident terroriste ».

Cette explosion a été causée par une voiture roulant à toute allure et chargée d'explosifs qui s'est écrasée sur trois autres véhicules alors qu'elle roulait en sens inverse de la circulation, ont déclaré des responsables.

Le ministère de l'Intérieur et la police ont accusé le groupe Hasm d'être derrière cette attaque, survenue quelques jours avant l'Aïd al-Adha.

Des Égyptiens passent devant l'Institut national du cancer au Caire le 5 août, où 22 personnes ont été tuées la veille lorsqu'une voiture remplie d'explosifs s'est écrasée à toute vitesse contre trois autres véhicules. [Khaled Desouki/AFP]

Des Égyptiens passent devant l'Institut national du cancer au Caire le 5 août, où 22 personnes ont été tuées la veille lorsqu'une voiture remplie d'explosifs s'est écrasée à toute vitesse contre trois autres véhicules. [Khaled Desouki/AFP]

Le véhicule impliqué dans l'explosion, qui avait été déclaré volé plusieurs mois auparavant à Menoufiya, « transportait des explosifs préparés en vue d'une attaque terroriste », a déclaré le ministère de l'Intérieur.

Les chefs religieux condamnent l'attaque

« Ces groupes terroristes ne respectent pas le caractère sacré du sang ou du mois sacré », a déclaré le grand mufti Shawki Allam dans un communiqué. « Leur but est plutôt de répandre le sang d'innocents, de terroriser les gens et de provoquer des troubles civils. »

L'al-Azhar a également condamné l'incident dans une déclaration officielle.

« Commettre un tel crime dans un lieu peuplé d'innocents, dont des femmes, des enfants et des patients, quelques jours à peine avant l'Aïd al-Adha et en ce mois sacré, révèle le vrai visage des groupes terroristes et la fausseté de leur affiliation à l'Islam », a indiqué le communiqué.

« Tous les actes que ces groupes barbares et brutaux commettent violent les enseignements de l'islam et vont à l'encontre de ses objectifs, dont le plus important est la préservation des âmes », a ajouté la déclaration.

De telles actions constituent une « violation flagrante » du Coran et des enseignements de toutes les religions, a-t-elle affirmé.

Dans une déclaration faite mardi, l'Observatoire des fatwas de Dar al-Ifta a fait savoir que les groupes terroristes embrassent l'idéologie radicale et publient de fausses fatwas « qui posent les bases de la violence dans le but d'atteindre leurs objectifs malveillants ».

Des groupes extrémistes, dont « l'État islamique en Irak et en Syrie » (EIIS) et al-Qaïda, « cherchent à usurper le pouvoir au nom de la religion », a-t-elle averti.

Dans le même temps, le pape orthodoxe copte égyptien Théodore II a présenté ses condoléances aux familles des victimes et a déclaré que l'Église « prie pour tous les patients ».

L'Église copte orthodoxe contribuera à la rénovation du bâtiment de l'institut, qui a été gravement endommagé par l'attentat, a-t-il fait savoir.

Elle offrira cette contribution « avec toutes les institutions et tous les individus qui ont offert des contributions pour cela », a-t-il indiqué.

Les législateurs soulignent l'unité égyptienne

« Ces actes de traîtrise sont catégoriquement rejetés par les Égyptiens et ne feront que renforcer leur solidarité contre le terrorisme et l'extrémisme », a affirmé le député égyptien Motaz Mohammed Mahmoud.

« Nous dénonçons l'insistance de ces groupes de mercenaires à mettre fin à la vie de notre peuple et à cibler des innocents », a-t-il déclaré.

« L'Égypte sera toujours un État fort, et ces actes lâches n'affecteront ni sa détermination ni la détermination de son peuple », a-t-il ajouté.

« Le terrorisme n'a pas de religion », a souligné Mahmoud. « Ceux qui commettent de tels actes sont des mercenaires dont le but premier est de détruire des États, de terroriser des civils et de répandre l'extrémisme et la violence. »

Le député égyptien Tariq Metwally a lui aussi condamné l'incident terroriste.

« Il est contraire à toutes les valeurs religieuses et humanitaires », a-t-il affirmé. « Il vise à saper la stabilité et la sécurité de l'Égypte et à entraver son développement. »

Il a cependant noté que les groupes extrémistes n'ont pas réussi à affaiblir l'unité du peuple égyptien « contre les forces de l'extrémisme et du terrorisme ».

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