Des responsables et des intellectuels yéménites ont fermement condamné un attentat meurtrier perpétré vendredi 3 mai par al-Qaïda dans le district d'al-Qatn de la province de l'Hadramaout.
Des éléments d'al-Qaïda ont posé un baril rempli de 25 kg d'explosifs portant le drapeau noir du groupe à une intersection d'al-Enein dans le district d'al-Qatn. L'explosion a tué six civils et en a blessé huit autres.
Al-Qaïda a commis ce crime, a affirmé le général de division Faraj Salmeen al-Bahsani, gouverneur de l'Hadramaout, jurant de donner une « réponse douloureuse » aux coupables.
« C'est une attaque terroriste menée par des criminels qui ont posé un engin explosif improvisé (EEI) à cause d'une fontaine d'eau potable », a-t-il rapporté.
« Les agences de sécurité traquent les criminels », a-t-il fait savoir, exhortant les civils à coopérer avec elles et à leur fournir toute information pouvant mener à l'arrestation des coupables.
« Les habitants de l'Hadramaout dénoncent le terrorisme et en condamnent tous les actes », a-t-il indiqué, soulignant que la plupart des habitants de la province cherchent la paix et la sécurité.
Cheikh Abdoul Hadi al-Tamimi, vice-gouverneur de l'Hadramaout, a déclaré à Al-Mashareq que les terroristes avaient posé le baril d'explosifs contre une cible inconnue.
« Le baril a été découvert et signalé, et des gardes de la sécurité ont été positionnés autour, en attente de la décision prise pour agir », a-t-il rapporté.
« Cependant, un jeune homme a soudainement essayé de sortir le baril de la route, et celui-ci a explosé », a-t-il ajouté. « Je pense que l'explosion baril a été déclenchée grâce à une télécommande».
Un plan pour affronter al-Qaïda
Une approche double, comprenant les autorités religieuses et de la sécurité, est nécessaire pour affronter al-Qaïda et l'extrémisme en général, a affirmé al-Tamimi.
D'un côté, les agences de sécurité ont « mis en œuvre un plan de sécurité selon lequel nous avons augmenté le niveau d'alerte et les mesures de sécurité pour faire face aux attentats terroristes d'al-Qaïda et d'autres groupes », a-t-il expliqué.
D'autre part, a-t-il poursuivi, les intellectuels et guides religieux ont entrepris de lutter contre l'extrémisme au début du mois sacré du ramadan en faisant l'apologie de la modération et de la renonciation au terrorisme et à la violence.
Al-Tamimi a souligné que lui-même et les habitants de l'Hadramaout « rejettent tous les actes terroristes qui visent des victimes innocentes ».
De tels actes « salissent l'islam et ont un impact négatif sur la société », a-t-il déclaré.
Cheikh Ahmed al-Saadi, directeur général du Bureau des dotations religieuses et de l'orientation à Wadi Hadramaout, a déclaré à Al-Mashareq qu'il rejette ces actes terroristes et les condamne avec la plus grande fermeté.
« Cependant, mon rôle et celui des intellectuels et guides de l'Hadramaout ne se résument pas à la condamnation », a-t-il ajouté, soulignant que son bureau « ne fait pas qu'émettre des déclarations de condamnation ».
« Nous organisons des conférences, des leçons et des cours pour corriger les mauvaises interprétations et pour instiller le principe de modération dans le discours religieux », a-t-il déclaré, ainsi que pour s'assurer que les jeunes hommes comprennent la vraie signification du Coran.
« Une réunion sera organisée dans les jours qui viennent, et plusieurs institutions et associations religieuses y participeront, afin de coordonner les efforts et répondre au problème de l'extrémisme », a fait savoir al-Saadi.