Vendredi 22 mars, les nations musulmanes ont appelé à des mesures « sincères » contre l'islamophobie après l'attentat meurtrier contre deux mosquées de Nouvelle-Zélande.
Pour répondre à la violence causée par l'islamophobie, il faut « des mesures sincères, globales et systématiques », ont indiqué dans un communiqué des ministres de l'Organisation de coopération islamique (OCI) après une réunion d'urgence à Istanbul.
L'OCI a déclaré que les attaques contre les mosquées et les meurtres de musulmans montraient les « résultats brutaux, inhumains et horribles » de la haine de l'islam.
L'organisation a appelé les pays ayant des communautés, des minorités ou des migrants musulmans à s'abstenir « de déclarations et de pratiques qui associent l'islam au terrorisme, à l'extrémisme et aux menaces » envers la société.
Vendredi, la Nouvelle-Zélande a rassuré les musulmans vivant dans le pays qu'ils seront « en sécurité ».
« Assurer la sécurité des communautés musulmanes de Nouvelle-Zélande est une priorité », a fait savoir le ministre néo-zélandais des Affaires étrangères Winston Peters à l'OCI.
« Je vois l'amour et la compassion »
Dans le même temps, en Nouvelle-Zélande, Gamal Fouda, l'imam de la mosquée Al-Noor où un suprémaciste blanc armé a commencé le massacre, s'est adressé à des milliers de personnes, musulmans et non-musulmans, rassemblés pour les prières de vendredi une semaine après l'attaque.
« Vendredi dernier, j'étais dans cette mosquée et j'ai vu la haine et la rage dans les yeux du terroriste qui a tué cinquante innocents, faisant d'eux des martyrs, en a blessé 42 et a brisé le cœur de millions d'autres dans le monde », a-t-il déclaré.
« Aujourd'hui, au même endroit, je vois l'amour et la compassion dans les yeux des milliers d'autres Néo-Zélandais et humains du monde entier, qui remplissent le cœur de millions d'autres qui ne sont pas ici physiquement mais en esprit », a-t-il indiqué.
« Ce terroriste a cherché à diviser notre nation avec une idéologie maléfique qui a divisé le monde », a-t-il poursuivi. « Mais au lieu de cela nous avons montré que la Nouvelle-Zélande ne peut pas être brisée, et que le monde peut voir en nous un exemple d'amour et d'unité. »
Partout en Nouvelle-Zélande, des femmes ont porté vendredi des hijabs improvisés en signe de solidarité.
Des foulards ont également été portés en signe de respect par des policières et des bénévoles non musulmans dirigeant la foule autour du site de Christchurch où se sont déroulées les prières communes vendredi.
Un prince jordanien en Nouvelle-Zélande
Quatre Égyptiens, un Saoudien, un père de famille syrien réfugié et son fils, ainsi que quatre Jordaniens font partie des personnes tuées.
Le prince jordanien Hassan a entamé jeudi une visite en Nouvelle-Zélande avec une équipe diplomatique envoyée par le ministère des Affaires étrangères, en coordination avec les familles des victimes.
Il a rencontré la Première ministre néo-zélandaise Jacinda Ardern, a transmis les condoléances du roi Abdallah et a exprimé la condamnation de la Jordanie face à de tels actes, a rapporté l'agence de presse jordanienne Petra.
Pendant la rencontre, à laquelle ont participé la princesse Rahma et le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, Zaid Lozi, Hassan a salué l'approche de la Nouvelle-Zélande pour sa réponse aux répercussions de l'attentat.
Il a passé en revue les efforts de la Jordanie pour défendre l'islam et son message, qui appellent à la modération et au pardon, soulignant les initiatives jordaniennes qui visent à encourager le dialogue interconfessionnel et l'harmonie religieuse, et à combattre l'extrémisme.
Conformément aux souhaits des familles, les victimes jordaniennes seront enterrées en Nouvelle-Zélande lors de funérailles communes, a indiqué Sufian Qudah, porte-parole du ministère des Affaires étrangères.
L'équipe a également signalé que les cinq Jordaniens blessés durant cette attaque, dont une fille de quatre ans blessée par balles, sont en voie de guérison.
Nabila Makram, ministre égyptienne de l'Immigration et des Affaires des expatriés, s'est rendue en Nouvelle-Zélande dans la semaine pour rendre visite aux onze Égyptiens blessés, a rapporté Ahram Online.