Au lieu de travailler pour assurer des conditions de vie décentes aux résidents du camp d'al-Rukban en Syrie, la Russie et le régime syrien ont propagé de fausses informations conçues pour discréditer les forces soutenues par la coalition internationale.
Une série d'articles répandant des rumeurs et publiés par la presse syrienne prétend que les forces soutenues par la coalition internationale ont commis un « massacre » dans le camp d'al-Rukban, près de la base d'al-Tanf, et que ces forces retiennent des habitants du camp contre leur gré.
Mais ces rumeurs sont « manifestement fausses », selon Mohammed Ahmed Derbas, président du conseil local du camp d'al-Rukban, et selon d'autres habitants et militants du camp s'étant entretenus avec Diyaruna.
Ils ont réfuté ces allégations, déclarant que le camp d'al-Rukban est en fait assiégé par les forces du régime syrien, lesquelles empêchent la nourriture et le ravitaillement médical d'entrer.
Pendant ce temps, ont-ils fait savoir, Jaish Maghawir al-Thawra, une faction de l'Armée syrienne libre (ASL) soutenue par la coalition internationale, aide à assurer la sécurité des civils dans les camps de réfugiés non officiels et les alentours.
Jaish Maghawir al-Thawra apporte une aide aux résidents du camp et à d'autres déplacés internes (DI) de la zone et garantir leur sécurité contre les poches de « l'État islamique en Irak et en Syrie » (EIIS) qui représentent encore une menace dans la région.
« Le commandement central des États-Unis se tient toujours prêt, avec ses partenaires en Syrie, à assurer la sécurité dans la zone de désescalade d'al-Tanf aux convois humanitaires de l'ONU destinés aux 40 000 DI d'al-Rukban, comme nous l'avons fait à plusieurs reprises par le passé », a indiqué le capitaine et porte-parole Bill Urban dans un communiqué.
« Malgré le fait que la propagande syrienne et russe prétende le contraire, les États-Unis ne restreignent pas les déplacements des DI vers ou depuis le camp d'al-Rukban », a-t-il affirmé.
« Les États-Unis soutiennent pleinement un processus permettant aux DI de se déplacer librement sans coercition, et permettent le départ sûr, volontaire et digne de ceux qui souhaitent quitter al-Rukban », a-t-il ajouté.
Rumeurs et désinformations
« Certains médias ont récemment fait circuler beaucoup de rumeurs sur le camp », a indiqué Derbas à Diyaruna.
Parmi elles se trouve une allégation selon laquelle un « vaste cimetière » existerait près du camp, contenant les corps des civils tués par les forces de l'ASL, ce qui est « manifestement faux », a-t-il affirmé.
« La réponse à ces rumeurs est très simple », a-t-il ajouté. « Oui, le cimetière existe, mais c'est un cimetière ordinaire, comme celui de n'importe quelle autre ville».
Plus de 40 000 personnes habitent dans le camp, a-t-il fait savoir, et lorsque des décès surviennent par cause naturelle, âge ou maladie, les corps y sont enterrés.
En ce qui concerne l'accès au camp, Derbas a déclaré que le régime syrien avait annoncé l'ouverture de seulement deux points de passage.
« Certains habitants du camp ont tenté de partir, mais ils en ont été empêchés par les forces de sécurité du régime sous prétexte que leurs dossiers de sécurité devaient être vérifiés avant qu'ils ne puissent obtenir l'autorisation de partir », a-t-il rapporté.
Ces habitants « sont revenus au camp, refusant de retourner dans ces bureaux de sécurité », a-t-il ajouté.
Protection des habitants d'al-Rukban
Derbas a indiqué que les groupes armés présents dans le camp, principalement Jaish Maghawir al-Thawra, « n'empêchent absolument personne de partir ».
« Ils font tout ce qu'ils peuvent pour maintenir la sécurité dans le camp et protéger la vie des civils », a-t-il déclaré, ajoutant que cela inclut le fait de « repousser des éléments de l'EIIS qu'ils ont affronté [le 7 mars] aux abords du camp ».
Plusieurs éléments de l'EIIS ont été tués lors de ces affrontements, quatre d'entre eux ont été faits prisonniers, et le colonel Mohannad al-Talaa de Jaish Maghawir al-Thawra a été blessé, a-t-il précisé.
La situation à l'intérieur du camp est en effet tragique, « mais cela est dû au siège du camp imposé par le régime syrien », a expliqué à Diyaruna le travailleur humanitaire du camp d'al-Rukban Tareq al-Nuaimi.
Le régime empêche l'aide alimentaire, les médicaments et l'eau d'entrer, cédant à la pression internationale une fois tous les quelques mois, a-t-il fait savoir.
Jaish Maghawir al-Thawra, qui est chargé de la sécurité du camp, « n'empêche pas du tout l'arrivée de l'aide », a souligné al-Nuaimi.
Au contraire, a-t-il poursuivi, cette faction de l'ASL « distribue régulièrement une partie des vivres allouées à ses éléments aux DI », et a gagné « le soutien total des habitants du camp ».
Les DI sont utilisés comme pions politiques
« Les fausses informations disséminées ont pour but de faire des civils du camp des pions politiques utilisés par les régimes russe et syrien », a expliqué al-Nuaimi.
Prendre le contrôle du passage d'al-Tanf avec l'Irak, qui est utilisé par la coalition internationale comme base pour la coordination des frappes aériennes et l'entraînement des forces locales à la lutte contre l'EIIS, semble également être un objectif du Corps des Gardiens de la révolution islamique (CGRI) et de ses affiliés.
Ceux qui répandent des rumeurs cherchent à « salir l'image des États-Unis et des groupes d'opposition qu'ils soutiennent, alors qu'ils pourraient œuvre pour assurer des conditions de vie décentes pour les habitants du camp », a-t-il déploré.
Les habitants d'al-Rukban vivent dans des conditions très difficiles, a ajouté al-Nuaimi, « surtout à cause du temps turbulent, du froid glacial et des tempêtes de sable ».
Quitter le camp n'est actuellement pas une solution que la plupart des habitants envisagent, car cela impliquerait de revenir dans des régions contrôlées par le régime que la majeure partie d'entre eux ont fui, a indiqué à Diyaruna Raheef al-Khaledi, habitant du camp d'al-Rukban.
La plupart des résidents d'al-Rukban ont fui Palmyre et l'est rural de la province d'Homs, a-t-il fait savoir, « ces zones étant actuellement contrôlées par les CGRI et ses milices ».
D'autres zones que les DI ont fui sont désormais sous le contrôle de la Russie ou du régime syrien « et ont été totalement désertées et dépourvues de tous les services de base », a conclu al-Khaledi.