Les forces yéménites ont saisi des roquettes et des drones à destination de la ville de Sanaa, contrôlée par les Houthis (Ansarallah) soutenus par l'Iran, dans la banlieue des provinces de Marib et d'Al-Jawf, a annoncé samedi 2 février le ministère de l'Intérieur du Yémen.
"La saisie de ces quantités [de roquettes et de drones] est le résultat d'informations reçues par les agences du ministère", a déclaré au journal Asharq al-Awsat, le premier adjoint du ministère de l'Intérieur, le général Mohammed bin Abboud al-Sharif.
Plusieurs hommes impliqués dans la contrebande d'armes ont été arrêtés et immédiatement poursuivis en justice, a-t-il indiqué.
Des roquettes, des explosifs et des drones ont été livrés via la côte est du Yémen, qui est sous le contrôle du gouvernement légitime, a-t-il fait savoir.
"Les milices houthies se procurent de telles armes auprès de [passeurs] qui les livrent dans des zones placées sous leur contrôle [des houthis]", a dit al-Sharif.
Les forces de sécurité ont saisi les articles dans les banlieues des provinces de Marib et d'Al-Jawf avant qu'ils puissent atteindre Sanaa, a-t-il ajouté.
Les armes ont été chargées dans des camions de taille moyenne pour donner l’impression d’être des objets personnels appartenant au conducteur du camion et pour faciliter les déplacements sur des terrains accidentés et dans des régions montagneuses, a-t-il déclaré.
"Les Houthis importent intentionnellement ces armes via la côte est pour détourner des opérations de surveillance", a poursuivi al-Sharif, ajoutant que la milice continuait de faire passer des armes en contrebande sur la côte ouest sous contrôle houthi.
Les drones sont une "menace régionale"'
La possession de drones et de roquettes par les Houthis "menace la paix et la sécurité locales et régionales, ainsi que la navigation internationale dans la mer Rouge", a déclaré le journaliste Mounir Talal à Al-Mashareq.
"Les drones sont devenus une menace majeure entre les mains des milices armées", a-t-il souligné, citantl'attaque par un drone Houthi le mois dernier sur la plus grande base aérienne du Yémen.
Le 10 janvier, les Houthis avaient déclaré avoir mené une attaque aérienne sur la base aérienne d'Al-Anad, dans la province de Lahj, contrôlée par le gouvernement, à une soixantaine de kilomètres au nord d'Aden.
Le ministre yéménite de l'Information a déclaré dimanche 3 février que le chef d'état-major adjoint était mort des suites de ses blessures.
"Le général de division Saleh al-Zandani, chef d'état-major adjoint, est tombé en martyr alors qu'il se faisait soigner suite à ses blessures dans l'attentat à la bombe perpétré à la base d'Al-Anad", a écrit Moammer al-Eryani sur Twitter.
Zandani faisait partie des 11 blessés dans l'attaque du drone. Sept autres loyalistes - dont un haut responsable des services de renseignement - ont été tués.
"L'armée nationale et les forces de la coalition arabe doivent bloquer les voies de contrebande afin d'empêcher que de nouvelles armes parviennent aux Houthis", a déclaré Talal.
Il a appelé la communauté internationale à exercer des pressions sur l'Iran, qui est "le principal fournisseur d'armes de ce type pour les Houthis, ce qui menace la sécurité intérieure et régionale".
La paix 'fragile' d'al-Hodeidah
Dans le même temps, le chef de la mission des Nations Unies au Yémen a averti dimanche le gouvernement légitime et les Houthis qu'un cessez-le-feu de sept semaines dans la ville d'al Hodeidah, une ville très animée, était fragile et les a exhortés à ordonner à leurs commandants sur le terrain de maintenir la trêve.
Le général néerlandais à la retraite Patrick Cammaert a rencontré dimanche des représentants du gouvernement et des Houthis à bord d'un navire ancré dans le port d'al-Hodeidah pour des entretiens visant à renforcer le cessez-le-feu, a rapporté l'AFP.
Les pourparlers doivent se poursuivre lundi, a déclaré un communiqué de l'ONU, qualifiant la réunion de "cordiale et constructive".
La réunion devait traiter des problèmes liés à la mise en œuvre d'un accord conclu en Suède en décembre, qui prévoyait un cessez-le-feu à al Hodeidah, tenu par les Houthis, un retrait des forces de la ville portuaire et l'ouverture de corridors humanitaires.
Cammaert "a mis en garde les parties sur la fragilité du cessez-le-feu et les a exhortées à donner instruction à leurs commandants sur le terrain de s'abstenir de toute nouvelle violation susceptible de compromettre l'accord de Stockholm et le processus de paix plus large du Yémen", indique le communiqué.