Réfugiés

Un projet de recyclage change des vies à Sidon

Nohad Topalian à Beyrouth

Ce cadre de miroir en plastique a été créé à partir de matériaux recyclés dans la cadre du projet Azm al-Shabab, qui s'adresse aux réfugiés syriens et aux communautés libanaises qui les accueillent. [Photo fournie par Mervat Mohammed Amin]

Ce cadre de miroir en plastique a été créé à partir de matériaux recyclés dans la cadre du projet Azm al-Shabab, qui s'adresse aux réfugiés syriens et aux communautés libanaises qui les accueillent. [Photo fournie par Mervat Mohammed Amin]

Chaque matin, la réfugiée syrienne Mervat Mohammed Amin récupère des cartons vides, des chutes de métal et d'autres déchets jetés non loin de son domicile près de la vieille ville de Sidon et se charge d'en faire des objets beaux et utiles.

Amin, enseignante de maternelle, passe plusieurs heures à travailler à ce projet, ayant appris à recycler les déchets dans un atelier organisé par Caritas, en collaboration avec World Vision et Islamic Relief Society.

Cet atelier fait partie du projet Azm al-Shabab (Détermination des jeunes) lancé en novembre 2017, et se poursuit dans certaines régions du Liban où résident de nombreux réfugiés syriens.

Ce projet, financé par le Fonds d'affectation spéciale de l'Union européenne en réponse à la crise syrienne (fonds Madad), s'adresse aux réfugiés syriens et aux communautés d'accueil, afin de favoriser l'intégration et l'autonomisation, ainsi que pour renforcer les capacités des jeunes.

Un sac en toile de jute et des chutes de velours ont été transformés en tablier équipé de poches pour ranger des outils de couture. [Photo fournie par Mervat Mohammed Amin]

Un sac en toile de jute et des chutes de velours ont été transformés en tablier équipé de poches pour ranger des outils de couture. [Photo fournie par Mervat Mohammed Amin]

Cet organisateur de bureau a été fabriqué à partir de boîtes de cacao et de fèves recyclées . [Photo fournie par Mervat Mohammed Amin]

Cet organisateur de bureau a été fabriqué à partir de boîtes de cacao et de fèves recyclées . [Photo fournie par Mervat Mohammed Amin]

Objets fabriqués par des enfants avec du carton, du papier et du tissu. [Photo fournie par Mervat Mohammed Amin]

Objets fabriqués par des enfants avec du carton, du papier et du tissu. [Photo fournie par Mervat Mohammed Amin]

En plus de créer des objets pour elle-même, Amin a commencé à apprendre à plusieurs enfants syriens et libanais, à des jeunes et à des adultes comment occuper leur temps de façon productive.

« Après mon déplacement forcé de la campagne de Damas vers Sidon il y a six ans, j'ai été confrontée à des conditions difficiles », a déclaré cette mère de deux enfants à Al-Mashareq. « Je me suis soudain retrouvée sans travail, et sans avoir l'habitude de rester à la maison. »

Amin a rencontré par hasard une travailleuse sociale du projet Azm al-Shabab, « et elle m'a demandé de faire du bénévolat et de l'aider dans sa mission », a raconté Amin.

« J'ai senti que le moral me revenait », a-t-elle déclaré, après avoir reçu une formation qui a m'a appris à apporter un soutien psychologique à la population de réfugiés et à les aider à s'intégrer dans la communauté.

Quand elle rentrera en Syrie, a-t-elle poursuivi, elle pourra utiliser ces compétences pour servir ses compatriotes.

Mais la chose la plus importante qu'elle a apprise est de savoir transformer des déchets en objets décoratifs, et d'apprendre à d'autres personnes à le faire, révélant ainsi « les talents et la passion des enfants pour l'artisanat ».

Avoir un impact

Asraa Mohammed, une réfugiée syrienne de 26 ans originaire de Douma qui vit avec sa famille à Sidon, a expliqué qu'elle avait rêvé d'étudier la médecine.

Le temps qu'elle a passé en tant que bénévole avec Islamic Relief Society l'a depuis fait dévier vers la psychologie sociale et les arts, a-t-elle expliqué à Al-Mashareq.

« Diverses circonstances m'ont empêchée de terminer mon éducation secondaire au Liban, parce que j'ai été absente de l'école pendant trois ans », a-t-elle indiqué, ajoutant qu'elle poursuit encore son éducation.

Le temps qu'elle a passé avec Islamic Relief Society l'a aidée à s'intégrer dans la société libanaise et à aider ses compatriotes en partageant ce qu'elle avait appris, a-t-elle ajouté.

« J'ai gagné beaucoup d'expérience, et cela m'a aidée à avoir un impact sur la vie des jeunes avec lesquels je travaille », a-t-elle poursuivi.

« Je recycle des déchets pour les transformer en objets d'art, et les jeunes avec lesquels je travaille acquièrent des compétences qui les aideront à gagner de l'argent et à éviter les dangers de la rue », a-t-elle expliqué.

Assimilation des réfugiés syriens

Plus de 18 000 jeunes Libanais et Syriens bénéficient du projet Azm al-Shabab, a indiqué Sandy Esber, directrice de projet pour Caritas, à Al-Mashareq.

Ce projet propose divers programmes et activités, a-t-elle expliqué, et « commence par former les jeunes et développer et renforcer leurs aptitudes personnelles et sociales ».

Il se poursuit par « la mise en place d'activités et de projets à impact rapide, comme la restauration de parcs, de terrains de jeu publics et de maisons, ainsi que l'organisation d'activités sportives qui rassemblent les Libanais et les Syriens », a-t-elle rapporté.

À travers toutes ses activités, a indiqué Esber, le projet Azm al-Shabab vise à « parvenir à davantage d'assimilation entre les Libanais et les réfugiés de différentes nationalités, afin qu'ils bénéficient d'une intégration sociale et humaine ».

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1 COMMENTAIRE (S)

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De merveilleuses créations! Continuez!

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