À l'école primaire publique de Bar Elias, dans la vallée libanaise de la Bekaa, des centaines d'enfants syriens réfugiés reçoivent une éducation officielle grâce aux programmes mis en place par des organisations donatrices et l'État libanais.
Plus de 850 élèves syriens réfugiés sont inscrits aux cours de l'après-midi, et 500 autres aux cours du matin.
Samar Jumrak, réfugiée syrienne, a regardé à travers une vitre sa fille Raghad, âgée de 7 ans, qui assistait à son cours de mathématiques à l'école de Bar Elias.
Elle a souri avec satisfaction et a applaudi lorsque sa fille a donné une bonne réponse.
Jumrok a déclaré à Al-Mashareq qu'elle regarde depuis derrière la vitre parce que « je suis très intéressée par les progrès de mes trois enfants à l'école ».
« Je suis également leurs performances à l'école lors des réunions périodiques du conseil des parents d'élèves », a-t-elle rapporté.
L'éducation est « notre préoccupation principale »
De nombreux parents syriens comme Jumrok viennent à l'école chaque semaine pour les réunions parentales, et pour suivre l'éducation de leurs enfants.
« L'éducation de nos trois enfants a été notre préoccupation principale depuis notre déplacement d'al-Qusayr il y a six ans », a-t-elle affirmé.
« Mon mari et moi avons immédiatement cherché une école convenable, parce que nous voulions qu'ils aient une éducation, même si c'était aux dépens de la nourriture et des vêtements », a rapporté Jumrok.
« Nous n'avons pas pu tous les inscrire dans une école privée, alors nous avons pensé que l'école publique de Bar Elias était appropriée pour remplir certaines de nos aspirations envers eux », a-t-elle relaté.
L'école de Bar Elias est l'une des près de 300 écoles publiques du Liban qui proposent un enseignement officiel à plus de 200 000 élèves syriens dans le cadre de programmes d'éducation accélérée officiels et non officiels financés par le Fonds fiduciaire régional de l'UE en réponse à la crise syrienne (fonds MADAD).
Ces programmes sont mis en œuvre en coopération avec l'UNICEF.
Les enfants de Jumrok assistent aux cours de l'après-midi, de 14 heures à 18 heures tous les jours, cinq jours par semaine, et ce sont « d'excellents élèves », à en croire Ihsan Araji, le directeur de l'école.
« Les réfugiés syriens veulent offrir à leurs enfants la meilleure éducation possible », a-t-il indiqué à Al-Mashareq.
Ils suivent régulièrement les performances de leurs enfants, ils dialoguent avec l'école pour chaque petite question, ils assistent aux réunions parentales périodiques, et ils font part de leurs observations, a-t-il fait savoir.
Araji a félicité les élèves syriens : « la plupart d'entre eux sont impatients d'acquérir une éducation et des connaissances, et leur taux de réussite est très élevé. »
« Le fonds MADAD nous permet de fournir une éducation de qualité aux élèves syriens », a-t-il rapporté, notant que le financement de l'UE « couvre les frais de scolarité des élèves, leurs livres, leurs fournitures, leur transport, le salaire des enseignants et les services d'aide psychosociale ».
Atténuer la tragédie du déplacement
Mohammed al-Lafi, un anesthésiste syrien déplacé de Quneitra à la région de la Bekaa au Liban depuis 2014, est le père de cinq enfants, dont trois fréquentent l'école primaire de Bar Elias.
« Je fais de mon mieux depuis notre arrivée au Liban pour donner une éducation à mes enfants, car c'est pour moi une priorité qui passe avant toute chose », a-t-il déclaré à Al-Mashareq.
Consacrer la session de l'après-midi de l'école à l'éducation des élèves syriens réfugiés « a aidé à résoudre un problème majeur qui touche des milliers d'enfants syriens privés d'une éducation à cause du conflit armé en Syrie », a-t-il poursuivi.
Al-Lafi a ajouté que l'inscription de ses trois enfants à l'école « a considérablement atténué la tragédie du déplacement ».
Il a qualifié ce que ses enfants apprennent à l'école de « bon, car bien qu'ils participent au cours de l'après-midi, ils sont inscrits dans le programme d'éducation officielle et suivent tous les cours du programme ».
De plus, le personnel enseignant et administratif est « prêt à fournir une éducation de haute qualité », a-t-il poursuivi.
Mohammed Barrak, un réfugié syrien de Homs, a déclaré à Al-Mashareq que le fait d'apporter une éducation à ses quatre filles est « une priorité afin de leur garantir un avenir stable et sûr ».
Il a ajouté que malgré les conditions difficiles, « je fais tout mon possible pour qu'elles aient une bonne éducation, parce que ce faisant, j'efface de leur esprit les peines dans lesquelles nous sommes noyés ».
Grâce à l'éducation, « je les mets sur le chemin d'une bonne pensée et j'instille en elles l'espoir d'un avenir radieux », a-t-il affirmé.
Je suis syrien.
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Malheureusement, le niveau de toutes les écoles publiques n’est pas bon; le niveau d’enseignement dans l’école de mes enfants n’est pas bon du tout.
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