Les Jordaniens et les Syriens ont fêté la réouverture du passage frontalier Nassib-Jaber le mois dernier, bien que certains commerçants se soient dits inquiets de l'augmentation des taxes de transit imposées par les autorités syriennes.
Le 15 octobre, la Jordanie a rouvert son principal point de passage frontalier avec la Syrie, qui est une route commerciale essentielle du Moyen-Orient, après une fermeture de plus de trois ans.
Ce passage rouvre une voie terrestre directe entre la Syrie et la Jordanie, mais également un trajet via son voisin au sud vers l'Irak à l'est, et vers le Golfe au sud.
Les supermarchés, les cafés et les aires de repos abandonnés qui jalonnent l'autoroute internationale entre la Jordanie et la Syrie reprennent peu à peu leur activité, des Jordaniens et des Syriens commençant à circuler de nouveau depuis la réouverture des frontières.
Des agences de voyages jordaniennes proposent des voyages quotidiens vers la Syrie, notamment vers Damas et la province de Daraa dans le sud du pays, après plusieurs années d'interruption.
Une agence de voyages jordanienne a récemment fait savoir sur Facebook qu'elle organisait des déplacements quotidiens vers la capitale syrienne dans des bus « sûrs et équipés de l'air conditionné », a rapporté l'AFP.
« Qui parmi nous ne souhaite pas revivre les bons jours en Syrie ? », demande-t-elle.
Des chefs d'entreprise jordaniens « optimistes »
Mohammad, qui possédait une boutique de vêtements dans le centre de la ville frontalière jordanienne de Ramtha, attendait impatiemment la réouverture de ce passage frontalier.
« Nous voulons reprendre les affaires », a-t-il affirmé à Al-Mashareq, ajoutant que le centre-ville de Ramtha est appelé « le souk syrien » en raison du grand nombre de magasins et de commerçants qui y vendent des produits syriens.
« Avant, mon magasin était toujours bondé », a-t-il indiqué. « Je faisais l'aller-retour avec la Syrie dans la même journée pour ramener des vêtements. »
Mais la fermeture du passage frontalier a mis à mal le commerce de Mohammad, l'obligeant à vendre des articles chinois, lesquels sont lourdement taxés par les douanes jordaniennes.
Comme beaucoup d'autres propriétaires de magasins et commerçants de Ramtha, Mohammad pense que la réouverture du passage frontalier fera renaître les entreprises locales.
Le passage frontalier de Jaber, comme on le nomme en Jordanie, est une « artère économique majeure entre la Jordanie, la Syrie et d'autres pays arabes », a déclaré Abdel Salam Thiabat, directeur de la Chambre de commerce de Ramtha.
Son importance stratégique réside dans le fait que c'est le seul passage qui relie la Syrie aux marchés étrangers, a-t-il expliqué à Al-Mashareq.
La réouverture de la frontière « profitera à l'économie et à l'industrie jordanienne », a-t-il fait savoir, les dernières années ayant asphyxié les communautés qui dépendent du commerce des deux côtés de la frontière, entraînant la fermeture de nombreuses entreprises.
Inquiétude sur les taxes de transit
Mohammad Hyasat, un commerçant jordanien, a déclaré que la fermeture du commerce terrestre traversant la Syrie a gravement handicapé les exportations.
La réouverture de la frontière revitalisera les entreprises, a-t-il affirmé à Al-Mashareq.
« L'exportation de produits via le port d'Aqaba en Jordanie prenait des semaines, sans compter les coûts de transport », a-t-il indiqué, ajoutant que le commerce par voie terrestre est trois fois plus abordable.
Mais Hyasat a exprimé sa déception quant aux taxes perçues ces deux dernières semaines par le gouvernement syrien auprès des convois venant de Jordanie.
Des responsables syriens espèrent que la reprise du commerce terrestre à la frontière sud de la Syrie fera entrer dans les caisses de l'État des liquidités dont il a grand besoin.
Avant le conflit, le passage Nassib-Jaber récoltait deux millions de dollars en taxes douanières, a rapporté AFP.
Le mois dernier, le Premier ministre syrien Imad Khamis a annoncé que les taxes à Nassib pour un camion de quatre tonnes avaient été augmentées, passant de 10 à 62 dollars.
« Avant la fermeture des frontières, les Jordaniens étaient exemptés du paiement des [taxes de transit] », a fait savoir Hyasat. « Nous voulons que nos échanges commerciaux avec la Syrie reprennent où ils se sont arrêtés. »
Le vol est une honte!
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Le commerce n'a pas encore repris. La Jordanie a refusé de laisser entrer un grand nombre de camions parce qu'ils ne respectent pas les normes. Elle n'a encore envoyé aucun camion en Syrie. Il y a une erreur de langue. Quels sont les frais de transit? Corrigez s'il vous plaît. La Syrie a des ports à travers la mer et l’Irak vers les marchés étrangers, et le passage frontalier de Nassib n’est pas le seul, comme vous l’avez dit.
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Malheureusement, cet article ne contient pas de chiffres sur le volume des échanges commerciaux, le nombre de passagers, les entreprises de dédouanement, le nombre de camions et les pertes économiques subies par la Jordanie, qui ont dépassé le milliard [dollars US] après la fermeture de la frontière. L’article ne montre pas l’importance de la réouverture du passage en chiffres. Les chambres de commerce et les agriculteurs jordaniens sont également concernés et la concurrence accrue a des effets négatifs sur la Jordanie. Vous devrez être justes. En tant que propriétaire d’une agence de voyage, je n’ai pas profité de la réouverture de la frontière car les gens se rendent en Syrie dans leur propres voitures.
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