Économie

Les taxes douanières nuisent au commerce libanais, déclarent des commerçants

Junaid Salman à Beyrouth

Un véhicule arrive au passage frontalier de Nassib-Jaber entre la Jordanie et la Syrie le 15 octobre, jour de sa réouverture, dans le gouvernorat jordanien de Mafraq. [Khalil Mazraawi/AFP]

Un véhicule arrive au passage frontalier de Nassib-Jaber entre la Jordanie et la Syrie le 15 octobre, jour de sa réouverture, dans le gouvernorat jordanien de Mafraq. [Khalil Mazraawi/AFP]

Alors que les exportateurs libanais attendaient depuis longtemps la réouverture du passage frontalier de Nassib-Jaber entre la Jordanie et la Syrie, la récente hausse des taxes de transit par le régime syrien a retardé le retour à ce trajet.

Ce passage servait de route principale pour le commerce au Moyen-Orient avant que la Jordanie ne le ferme en 2015. Grâce à sa réouverture le 15 octobre, les agriculteurs libanais pourront à nouveau transporter leurs produits agricoles et manufacturés vers les pays arabes et du Golfe, ce qui est moins coûteux que l'expédition maritime.

L'Association des industriels libanais a déclaré qu'elle saluait la réouverture de ce passage, parlant d'une « artère vitale pour le Liban » et ajoutant que cette fermeture de trois ans avait fait beaucoup de mal au secteur des exportations industrielles, en particulier.

Mais peu après cette réouverture, les exportateurs ont été confrontés à des obstacles, comme l'augmentation des taxes de transit par le régime syrien.

Des agriculteurs libanais récoltent des olives le 20 octobre 2017 dans un champ de la ville de Batroumin, au nord de Beyrouth. Avec la réouverture du passage frontalier de Nassib-Jaber, les agriculteurs libanais pourront à nouveau transporter leurs produits agricoles et manufacturés vers les marchés des pays arabes et des pays du Golfe par la route. [Joseph Eid/AFP] 

Des agriculteurs libanais récoltent des olives le 20 octobre 2017 dans un champ de la ville de Batroumin, au nord de Beyrouth. Avec la réouverture du passage frontalier de Nassib-Jaber, les agriculteurs libanais pourront à nouveau transporter leurs produits agricoles et manufacturés vers les marchés des pays arabes et des pays du Golfe par la route. [Joseph Eid/AFP] 

« L'ouverture du passage de Nassib-Jaber a un effet très important sur l'économie du Liban », a affirmé Fadi Abboud, ancien président de l'Association des industriels libanais.

Il est vital pour l'économie du Liban, « car c'est la seule sortie terrestre du Liban vers le monde arabe », a-t-il expliqué à Al-Mashareq, décrivant la décision de le rouvrir comme l'événement économique le plus important du Liban en 2018.

« Il avons besoin d'une attention officielle de la part des autorités libanaises et que soit créé un comité s'occupant du problème des tarifs douaniers côté syrien », a-t-il déclaré.

Le passage facilite le tourisme

Le passage n'est pas seulement important pour le transport de marchandises, mais il facilite aussi le tourisme régional, a fait savoir Abboud, notant que près de 160 000 Jordaniens avaient visité le Liban en 2010.

Ce chiffre a chuté de 80 % après la fermeture du passage, a-t-il ajouté.

De nombreux touristes de la région préfèrent prendre la route pour se rendre au Liban, car le voyage est moins coûteux, a indiqué Ziad Bakdash, vice-président de l'Association des industriels libanais.

Pendant ce temps, a-t-il précisé à Al-Mashareq, les camions libanais attendent toujours pour reprendre le travail, car la Syrie a augmenté les frais de transit pour les camions ayant une capacité de transport de 24 tonnes, les faisant passer de 500 à 800 dollars par rapport aux prix d'avant la fermeture.

Avec ces nouveaux tarifs, les coûts d'exportation vers l'Arabie saoudite par voie terrestre sont passés à 3000 dollars, a-t-il indiqué, plus que le coût du transport par la mer.

« Si cette augmentation des tarifs augmente les coûts de façon significative, les exportateurs continueront à exporter leurs produits par la mer », a affirmé Bakdash.

Le transport terrestre est essentiel pour certains

Le transport terrestre est crucial pour les exportateurs, car il permet d'atteindre plus rapidement le Golfe, a expliqué Bakdash.

Ce temps de transit réduit est important pour les agriculteurs, a-t-il déclaré, car certains produits agricoles ne supportent pas un voyage de deux semaines par la mer.

Il a demandé aux responsables libanais d'encourager les autorités syriennes à revenir aux anciens tarifs, notant que l'Accord arabe de facilitation permet au Liban d'augmenter ses frais de transit pour les véhicules si la Syrie augmente les siens

En 2010, 25 % des exportations totales du Liban passaient par le passage de Nassib-Jaber, a fait savoir à Al-Mashareq Marwan Barakat, économiste en chef et directeur des recherches de la banque Audi.

« [Même] si les tarifs imposés aux camions libanais par la Syrie augmentent, le passage sera toujours avantageux pour les exportations qui l'utilisent », a-t-il déclaré, ajoutant que les exportations terrestres étaient quasi inexistantes durant la fermeture de ce passage.

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