Le gouvernement yéménite envisage d'exporter du pétrole depuis Shabwa et de diriger les fonds vers la Banque centrale pour endiguer la chute du riyal yéménite et éviter un effondrement de l'économie, ont rapporté des économistes à Al-Mashareq.
Ce plan est lié au dépôt saoudien de 200 millions de dollars auprès de la Banque centrale du Yémen le 3 octobre, qui a permis de renforcer le riyal yéménite face aux devises étrangères, ont-ils précisé.
En janvier, l'Arabie saoudite a déposé 2 milliards de dollars auprès de la Banque centrale du Yémen, située à Aden, la capitale temporaire, pour tenter de soutenir le riyal yéménite.
Le riyal yéménite a perdu plus des deux tiers de sa valeur depuis mars 2015.
Plus tôt ce mois-ci, la Banque centrale du Yémen a fait passer les taux d'intérêt sur les dépôts à 27 %, un taux record, après que le riyal yéménite a perdu plus de 36 % de sa valeur depuis janvier, a signalé l'AFP.
Cette baisse a entraîné une forte augmentation du prix de la nourriture et du carburant, déclenchant des manifestations dans tout le sud du pays début septembre, et poussant le gouvernement à relever les salaires du secteur public de 30 %.
« Le dépôt saoudien de 200 millions de dollars sur le compte de la banque le 3 octobre est une intervention d'urgence visant à mettre un terme à la détérioration du riyal yéménite », a expliqué Mohammed Zammam, gouverneur de la Banque centrale, lors d'une conférence de presse le 11 octobre.
« Le gouvernement va commencer l'exportation de pétrole depuis la province de Shabwa et le transfert de fonds vers la Banque centrale à Aden », a fait savoir Zammam, dans une déclaration faite depuis le siège de la Banque centrale à Aden.
Cela vient s'ajouter aux revenus générés par les exportations de pétrole du champ pétrolier de Masila dans l'Hadramaout, qui sont estimés à près de 150 millions de dollars tous les deux mois.
Sur ce montant, 30 millions de dollars vont au budget opérationnel de la compagnie pétrolière PetroMasila, la province de l'Hadramaout perçoit plus de 20 millions, et 50 millions servent à couvrir les frais de carburant pour la production d'électricité à Aden et dans les environs, a-t-il détaillé.
Stabilité temporaire
« Le récent dépôt de l'Arabie saoudite a eu un impact positif sur les taux de change, et a permis de calmer le secteur bancaire », a déclaré à Al-Mashareq Moustafa Nasr, président du Centre d'études et de médias économiques.
Les mesures mises en place par la Banque centrale, y compris la création de lettres de crédit pour l'importation d'aliments de base et l'augmentation à 27 % des intérêts payés sur les dépôts, « auront un impact évident dans les mois à venir », a-t-il affirmé.
« L'impact positif de cet apport saoudien est similaire à celui du dépôt de 2 milliards de dollars fait en début d'année, qui avait apporté une stabilité temporaire », a-t-il relaté.
Il est important que tous les pays de la coalition arabe apportent leur soutien pour stabiliser le riyal, a-t-il déclaré, notant que les Houthis (Ansarallah), soutenus par l'Iran, ont épuisé les réserves en liquide de monnaies étrangères au cours de la première année de la guerre.
Après avoir pris le contrôle de la Banque centrale à Sanaa, les Houthis avaient dilapidé les réserves en devises étrangères, forçant le président yéménite Abdrabbo Mansour Hadi à déplacer la Banque centrale à Aden.
Cela a été une cause directe de la détérioration du riyal yéménite face aux devises fortes, a expliqué Nasr.
« La reprise des exportations de pétrole par le gouvernement dans la province de Shabwa et le champ de Masila stimulera les revenus en devises étrangères pour le trésor de la Banque centrale », a indiqué l'économiste Abdoul Jalil Hassan à Al-Mashareq.
Cela améliorera la capacité de la Banque centrale du Yémen à contrôler le secteur bancaire et à combattre la spéculation monétaire, a-t-il indiqué.
Hassan a appelé le gouvernement yéménite à reprendre l'exportation de gaz liquéfié depuis la province de Shabwa et de pétrole depuis la province de Marib.
Ceci « rendra à la banque son rôle leader dans le maintien de la stabilité du riyal yéménite et empêchera ainsi l'effondrement de l'économie », a-t-il conclu.
Ce sont des mensonges, imbéciles!
Répondre1 COMMENTAIRE (S)