Terrorisme

Les Houthis soutenus par l'Iran maltraitent des civils yéménites

Nabil Abdoullah al-Tamimi à Aden

Des combattants houthis défilent à Sanaa le 16 octobre. Les Houthis utilisent des tactiques semblables à celles du CGRI iranien pour renforcer leur contrôle de la population, déclarent des experts. [Mohammed Huwais/AFP]

Des combattants houthis défilent à Sanaa le 16 octobre. Les Houthis utilisent des tactiques semblables à celles du CGRI iranien pour renforcer leur contrôle de la population, déclarent des experts. [Mohammed Huwais/AFP]

Les atrocités commises contre la population civile par les Houthis (Ansarallah) soutenus par l'Iran ressemblent de près à celles perpétrées par le Corps des Gardiens de la révolution islamique (CGRI), ont indiqué des experts à Al-Mashareq.

Ces exactions comprennent des répressions violentes contre des manifestants et le recrutement d'enfants envoyés combattre dans les rangs du groupe, ont-ils rapporté.

Le 6 octobre, les Houthis ont mené une campagne d'arrestations contre des étudiants de l'université de Sanaa qui avaient appelé à participer à une manifestation de « révolution des affamés ».

Une grande campagne lancée sur les réseaux sociaux appelait les Yéménites à manifester contre l'effondrement du riyal et la très mauvaise situation économique dans les zones tenues par les Houthis.

La milice avait interdit ces manifestations, qu'elle considère comme une menace à son autorité.

Les Houthis ont alors envoyé sur le campus de l'université de Sanaa les bataillons féminins de Zainabiyat, dont les membres s'en sont prises aux manifestantes en faisant usage de bâtons et de matraques électriques.

Elles ont arrêté plusieurs étudiantes accusées de troubles à l'ordre social et d'être des agents de gouvernements étrangers.

Les Houthis « ont révélé leur odieuse utilisation de la force contre des dizaines d'étudiants et d'étudiantes », a déclaré Adel al-Shujaa, du comité général du Congrès général du peuple (CGP).

« Les mauvais traitements et l'arrestation des femmes sont sans précédent », a-t-il indiqué à Al-Mashareq.

« Ceux qui s'en prennent aux étudiants avec des véhicules blindés et des armes lourdes montrent l'état de faiblesse et de confusion qu'ils connaissent », a-t-il ajouté.

Des tactiques utilisées par le CGRI

« Il est évident que les exactions commises par les Houthis sont inspirées par l'Iran, car elles ressemblent à celles commises par le CGRI », a indiqué le politologue Waddah al-Jalil à Al-Mashareq.

Le CGRI est en effet engagé dans des répressions violentes contre des manifestants, les dernières ayant eu lieu entre le 28 décembre et le 1er janvier, lorsque des manifestants ont défilé dans tout l'Iran contre l'état déplorable de l'économie et l'ingérence du régime iranien dans les guerres régionales par le biais de ses intermédiaires.

Vingt-cinq personnes ont trouvé la mort lors de ses manifestations, selon les autorités.

Les Houthis utilisent les mêmes tactiques que le CGRI, a affirmé al-Jalil, y compris « le fait de forcer les militants de l'opposition à avouer des choses fausses », comme cela a été le cas avec le journaliste yéménite Ali al-Sharaabi, contraint de faire de faux aveux sous la torture dans une vidéo enregistrée et diffusée par la milice le 5 octobre.

Ils recrutent également des enfants soldats pour grossir leurs rangs, a-t-il indiqué, notant qu'ils n'hésitent pas à enlever des enfants dans les écoles, à leur faire subir un lavage de cerveau et à faire chanter leurs parents.

De la même manière, le CGRI est accusé d'envoyer des enfants afghans immigrés et réfugiés combattre en Syrie dans les rangs de la Brigade Fatemiyoun.

Il a aussi créé les premières troupes de scouts du pays en 2010 avec l'aide de formateurs venus du Liban et d'Iran.

Des nouvelles publiées par les milices affiliées au CGRI en Syrie ont annoncé la mort d'un grand nombre de ces enfants soldats au combat, avait déjà fait savoir à Al-Mashareq Fathi al-Sayed, chercheur au Centre al-Sharq d'études régionales et stratégiques.

Les Houthis représentent une menace « non seulement pour le Yémen, mais pour toute la région », a déclaré al-Jalil, soulignant que leurs agissements mettent en péril le tissu social yéménite et plongent les pays de la région dans des guerres internes et des conflits sectaires.

Aucun respect pour la vie des civils

« Le CGRI supervise l'entraînement des Houthis et leur fournit des armes et tout ce dont ils ont besoin au combat », a rapporté Abdoul Hafeez al-Nahari, directeur adjoint du service de presse du CGP.

Ils leur enseignent également la façon de traiter les manifestants et de torturer les prisonniers et les militants qui s'opposent à eux, a-t-il précisé à Al-Mashareq.

Les pratiques des Houthis ont révélé « leur manque de respect pour la vie des civils », a-t-il déploré, indiquant l'utilisation de bombes camouflées en pierres par la milice, qui ont déjà coûté la vie à des dizaines de Yéménites, parmi lesquels des enfants.

Ces engins ont été rattachés à l'Iran, selon un rapport de mars par Conflict Armament Research, un groupe de suivi des armes.

« La responsabilité de ces exactions [contre les civils] repose sur les Houthis et l'Iran », a-t-il affirmé.

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1 COMMENTAIRE (S)

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Le commentaire est faible sur les pratique houthis sur le terrain, y compris leurs violations, crimes, atrocités et leurs abus, tout cela est honteux.

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