Les écoles de la ville syrienne de Manbij se préparent à ouvrir pour la nouvelle année scolaire, tandis que les élèves et leurs parents achètent des fournitures sur les marchés locaux.
Les écoles qui étaient fermées pendant l'ère de « l'État islamique en Irak et en Syrie » (EIIS) ont rouvert peu après que le groupe a été chassé de la ville en août 2016, mais c'est la première fois que le retour à l'école semble normal, ont fait savoir les habitants.
« Des actions sont en cours pour peaufiner le début de la nouvelle année scolaire à Manbij et dans la campagne environnante », a déclaré Saleh Haj Muhammad, administrateur du comité d'éducation du conseil civil de Manbij.
Les écoles sont désormais réparées, nettoyées, et équipées, notamment avec des chauffages en prévision de l'hiver, a-t-il rapporté à Diyaruna.
Le conseil a également inauguré une initiative de formation d'enseignants afin de garantir que les écoles disposent d'un personnel qualifié, a précisé Haj Muhammad.
« Certes, les exigences ne sont pas toutes remplies, mais tout le monde est déterminé à poursuivre le processus éducatif et garantir son succès », a-t-il déclaré.
Ces dernières semaines, la commission d'éducation a, en coopération avec la coalition internationale, réhabilité l'école Zidane Hanaydil, que l'EIIS avait transformée en prison, a rapporté à Diyaruna l'enseignant et vice-président du comité Suhail Wali.
L'école rouvrira ses portes le 16 septembre, a-t-il indiqué, avec au moins 25 enseignants.
Au total, 300 écoles sont placées sous l'autorité du conseil, a indiqué Haj Muhammad : 34 dans la ville, et les autres dans la campagne alentour.
« Il devrait y avoir plus de 80 000 élèves, car énormément de parents inscrivent leurs enfants », a indiqué Haj Muhammad.
Stimulation de l'économie locale
« L'ouverture des écoles a vu le retour de l'encombrement dans la ville de Manbij et sur ses marchés, une scène que la ville avait oubliée lorsqu'elle était sous le contrôle de l'EIIS », a rapporté Hussein Khalil, membre des forces de sécurité intérieure à Manbij.
Le groupe avait fermé les écoles lorsqu'il contrôlait la ville, en transformant certains en camps d'entraînement pour ses combattants et d'autres en prisons, a-t-il rapporté à Diyaruna.
Les habitants se rendent sur les marchés de la ville pour acheter des vêtements et des fournitures à leurs enfants, a fait savoir Khalil, ce qui a aidé à stimuler l'activité commerciale.
Il a attribué cette forte présence d'acheteurs au « climat sécuritaire calme dont bénéficie la région grâce aux actions du conseil militaire de Manbij et des forces de sécurité intérieure, qui mènent des patrouilles nuit et jour ».
Cette amélioration de sécurité était visible pendant l'aïd al-Adha, où la ville était bondée, a affirmé Khalil.
Le comité d'éducation du conseil s'est concentré sur la réhabilitation des bâtiments scolaires et la formation des enseignants, a expliqué Maysam al-Mahmoud, membre du comité et enseignante locale.
« Afin d'encourager les élèves à revenir à l'école et de créer des liens forts avec eux, le comité d'éducation leur a demandé de participer aux campagnes de nettoyage avec les enseignants », a-t-elle déclaré à Diyaruna.
Cela a eu un impact positif évident sur les parents et les élèves, a-t-elle rapporté.
Retour des activités culturelles
« La vie est revenue à la normale dans la ville de Manbij, tous les organes de service travaillant d'arrache-pied pour réparer, restaurer et réhabiliter les principales installations de service », a indiqué Mohammed Burhan, habitant de Manbij et ingénieur agronome.
Cela concerne en particulier les routes et le réseau électrique et de distribution d'eau, a-t-il précisé à Diyaruna, ajoutant que les travaux se poursuivent pour éliminer les restes de la guerre.
Des événements culturels sont désormais organisés à Manbij, a-t-il poursuivi, dont récemment un colloque intellectuel organisé le 3 septembre par le Forum d'études Al-Furat.
« Plusieurs responsables publics, politiques et militaires y ont participé, et des débats ont été organisés sur de nombreuses questions culturelles traitant de la vie quotidienne des habitants », a fait savoir Burhan, et de l'avenir politique de la Syrie.
Cet événement a vu « une interaction remarquable entre les participants et les panélistes », a-t-il ajouté, soulignant que ces débats s'étaient tenus dans une atmosphère « que la ville n'avait pas connue depuis des années ».
De tels événements encouragent la liberté d'expression et le militantisme culturel et politique, a-t-il conclu.