Une bibliothèque récemment ouverte à Wadi al-Hosn à Arsal, la première de la ville, donne aux lecteurs accès à près de 3000 ouvrages en arabe, en français et en anglais, portant sur des sujets comme l'histoire, la littérature, les sciences et la culture.
Depuis son inauguration en avril, la Bibliothèque culturelle d'Arsal est régulièrement utilisée, les habitants déclarant à Al-Mashareq qu'elle montre le côté positif d'Arsal et aide la ville à se débarrasser de son image négative.
Cette ville de la frontière nord a plus souvent figuré aux actualités ces dernières années en tant que champ de bataille entre l'armée libanaise et des groupes extrémistes comme « l'État islamique en Irak et en Syrie » (EIIS) et le Front al-Nosra.
Waleed al-Hujairi, professeur d'histoire au lycée public d'Arsal, a raconté à Al-Mashareq qu'il avait eu l'idée de créer une bibliothèque alors qu'il suivait une formation.
« Vers la fin de cette formation, il nous a été demandé de travailler sur un projet de service dans la société civile, et je me suis dit qu'il n'y aurait rien de mieux qu'une bibliothèque pour sa mission pédagogique et les services qu'elle apporterait aux jeunes hommes et femmes d'Arsal », a-t-il expliqué.
Incubateur culturel
« Je travaille dans le secteur de l'éducation », a ajouté al-Hujairi, notant que les méthodes pédagogiques se sont éloignées de l'approche traditionnelle de l'apprentissage par cœur « pour laisser les élèves mener leurs propres recherches de découverte des informations. »
Or, pour ce type de recherche, une bibliothèque est nécessaire.
« J'ai mis la collection de livres que je possède à la disposition des élèves et des habitants d'Arsal afin qu'ils puissent en profiter, et j'ai trouvé un lieu approprié pour la bibliothèque », a-t-il déclaré.
Al-Hujairi a ajouté qu'il donne « vingt cours d'histoire par semaine à vingt classes différentes, et cela me permet d'interagir avec le plus grand nombre de jeunes entre 15 et 17 ans, qui représentent la génération sur laquelle les nations sont bâties ».
Il espère que la bibliothèque encouragera les jeunes à lire et leur donnera une raison d'éviter la drogue et l'extrémisme.
En occupant leur temps libre avec des cours, des séminaires et des activités, les jeunes peuvent bâtir une vie qui a un but et qui bénéficiera à la société civile, a-t-il ajouté.
La bibliothèque sert « d'indicateur de l'état culturel de la ville, car plus elle se fait connaître, meilleure est l'image qu'elle projette d'Arsal », a-t-il poursuivi.
Un attrait pour les étudiants
La bibliothèque a été un endroit très prisé des étudiants au moment des examens officiels en juin, en particulier pour les élèves de lycée, qui l'ont utilisée pour se préparer à ces examens.
« L'ouverture de la bibliothèque a coïncidé avec ma préparation aux examens officiels », a indiqué à Al-Mashareq la lycéenne Reem al-Hujairi.
« J'y ai lu quelques livres, en particulier ceux portant sur les sujets figurant aux examens, et cela m'a beaucoup servi », a-t-elle affirmé. « Je m'y rends actuellement pour lire des livres qui m'aideront à entrer à la faculté d'éducation de l'Université libanaise. »
La bibliothèque est « un projet très important à Arsal », a-t-elle déclaré, notant qu'en plus d'être utile, elle aide la ville à présenter une « image civilisée et culturelle ».
La bibliothèque est « très importante pour la diffusion des connaissances et de la culture afin d'améliorer le niveau d'éducation », a affirmé Huda al-Hujairi, qui étudie la littérature française. « Cette bibliothèque donne une image positive et belle de la ville. »
« Un très bel impact »
En plus de servir de ressource pour les étudiants, les livres présentés sur les rayonnages de la bibliothèque attirent les habitants de tous âges et les réfugiés syriens.
« L'ouverture de la bibliothèque a eu un très gros impact sur ma vie et ma façon de penser, parce que j'adore lire depuis mon enfance », a déclaré à Al-Mashareq la réfugiée syrienne Wesam Basha, mère de trois enfants.
« J'emprunte des romans et des livres sur la cuisine », a-t-elle rapporté, ajoutant qu'elle a lu toute l'œuvre du poète arabe Abou al-Tayyib al-Moutanabbi.
« Le fait que cette bibliothèque existe m'a aidée à surmonter le désespoir et la frustration que provoque la situation que nous connaissons en tant que réfugiés », a précisé Basha.
« C'est extraordinaire d'avoir un espace culturel à Arsal », a-t-elle déclaré.