Des batailles sont en cours dans la zone d'al-Durayhimi, dans le sud d'al-Hodeidah, depuis samedi 4 août entre les Houthis (Ansarallah) soutenus par l'Iran et les forces yéménites, ont rapporté les médias locaux.
Les forces yéménites progressent vers al-Durayhimi, et les Houthis ont pris d'assaut des maisons dans cette banlieue, chassant les habitants pour y prendre position.
Samedi, l'armée a envoyé des renforts venus des Brigades des géants et des forces de la Résistance nationale afin de libérer le centre du district.
Les Houthis ont déployé des snipers dans le district pour empêcher la progression des forces conjointes, notamment depuis le côté nord-ouest d'al-Durayhimi, après en avoir chassé les habitants.
Les milices ont également fermé la route de l'est de Lawya dans le village d'al-Shajan, ont empêché les habitants de partir et les ont forcés à revenir dans leurs maisons pour pouvoir les utiliser comme boucliers humains, ont indiqué des sources locales et des organes de presse.
Un membre de l'aile politique des Houthis a déclaré samedi que la milice souhaitait participer aux pourparlers de paix arbitrés par l'ONU visant à mettre fin au conflit au Yémen.
Salim Meghles a fait savoir que l'aile politique des Houthis n'est « pas opposée à des consultations » ayant pour but « d'arriver à un cadre général pour les négociations ».
« Nous ne sommes pas contre l'idée de nous rendre dans un pays neutre pour participer à de telles consultations », a-t-il déclaré à l'AFP.
L'envoyé du Yémen à l'ONU, Martin Griffiths, a expliqué jeudi au Conseil de sécurité qu'une « solution politique » pour mettre fin à la guerre au Yémen est « disponible » et que les belligérants seront invités à des discussions le 6 septembre à Genève.
Les Emirats arabes unis ont indiqué dimanche qu'ils soutiendront ces pourparlers. « Nous avons toujours soutenu l'envoyé spécial [Martin Griffiths], et nous allons continuer de le faire », a affirmé Reem al-Hashemi, ministre d'Etat émirati à la Coopération internationale.
L'Arabie saoudite reprend l'exportation de pétrole par Bab el-Mandeb
Dans le même temps, l'Arabie saoudite a déclaré samedi qu'elle reprenait ses expéditions de pétrole par le détroit de Bab el-Mandeb, mettant fin à une suspension de dix jours déclenchée par des attaques houthies au large du Yémen, a rapporté l'AFP.
Cette décision a été prise après des mesures de la coalition pour « garantir la sécurité de la navigation dans ce détroit et la mer Rouge », a déclaré Khaled al-Falih, ministre saoudien de l'Energie cité par l'agence officielle Saudi Press Agency.
Des mesures avaient été prises « en coordination avec la communauté internationale », a ajouté Falih, sans donner plus de détails.
Le gouvernement yéménite a déconseillé aux pêcheurs de sortir des eaux nationales et les a encouragés à ne pas s'approcher des navires de la coalition.
Le gouvernement a indiqué dans un communiqué que la présence de bateaux de pêche dans les zones d'opérations est exploitée par les Houthis pour cibler des bateaux de transport et pour menacer la navigation.
Ce communiqué a également exhorté les pêcheurs à ne pas permettre aux Houthis d'utiliser des bateaux de pêche pour mener des opérations terroristes dans les eaux internationales.
Fermeture des bureaux de change sans licence
La Banque centrale du Yémen sévit contre les bureaux de change dans le cadre de ses mesures pour empêcher le riyal yéménite de perdre davantage de valeur face aux monnaies fortes.
A ce jour, 26 bureaux de change ont été fermés à Marib et onze à al-Mahrah, ont fait savoir les médias locaux. Cette campagne est en cours dans toutes les provinces libérées.
Ces mesures interviennent alors que le riyal yéménite continue de perdre de la valeur face aux monnaies étrangères. Samedi, le taux était de 525 riyals contre un dollar américain, un record.
« La banque a pris plusieurs mesures pour empêcher la valeur du riyal de baisser davantage, y compris en retirant 22 millions de dollars du dépôt saoudien afin de couvrir l'importation de produits de première nécessité », a fait savoir aux médias locaux le gouverneur de la Banque centrale, Mohammed Zammam.
« Elle effectuera d'autres retraits du dépôt pour couvrir les importations de ces produits, et nous mènerons des campagnes pour fermer les bureaux de change illégaux », a-t-il précisé.
La guerre a provoqué une importante pénurie de monnaies fortes, a-t-il expliqué, notant que « les revenus du pétrole représentent désormais la seule source de monnaies, et ils ne dépassent pas les 100 millions de dollars par mois ».
« L'autre raison de la détérioration de la monnaie est la spéculation de certaines personnes pour leurs fins personnelles au détriment de l'économie du pays », a-t-il ajouté.
Mustafa Nasr, président du Centre d'études et de médias économiques, a déclaré que certaines entreprises ont mis fin à leurs ventes, causant l'augmentation du prix des produits alimentaires de base.
« Le ministère de l'Industrie [et du Commerce] doit surveiller les prix, les ventes et les achats, et contrôler les augmentations des prix, qui doivent correspondre à celle du dollar américain », a-t-il expliqué à Al-Mashareq.
« Le Yémen importe sa nourriture, et l'augmentation des monnaies fortes affecte donc directement les prix et aggrave les souffrances du peuple, 90 % des habitants ayant besoin d'aide », a-t-il conclu.