Sécurité

Le Yémen remet la réponse sur al-Hodeidah à l'envoyé des Nations unies

Nabil Abdoullah al-Tamimi à Aden

L'envoyé spécial des Nations unies au Yémen Martin Griffiths écoute Faisal Amin Abou-Rass, sous-secrétaire du ministère des Affaires étrangères des Houthis, à l'aéroport international de Sanaa avant son départ le 19 juin. [Mohammed Huwais/AFP]

L'envoyé spécial des Nations unies au Yémen Martin Griffiths écoute Faisal Amin Abou-Rass, sous-secrétaire du ministère des Affaires étrangères des Houthis, à l'aéroport international de Sanaa avant son départ le 19 juin. [Mohammed Huwais/AFP]

Le gouvernement yéménite a remis dimanche 22 juillet sa réponse écrite à l'envoyé spécial des Nations unies au Yémen Martin Griffiths concernant une proposition sur al-Hodeidah qu'il avait présentée lors de sa visite du 10 juillet à Aden.

Cette réponse écrite du Premier ministre du Yémen Ahmad Obaid bin Dagher a été remise à Griffiths lors d'une rencontre organisée à Riyad.

« Le gouvernement du Yémen réitère son engagement en faveur d'une paix juste et complète basée sur les trois conditions de référence », a rappelé la note de bin Dagher.

Ces conditions sont le retrait complet des Houthis (Ansarallah) appuyés par l'Iran de Sanaa et des autres villes qu'ils contrôlent, la remise des armes à l'Etat, et la restauration de l'autorité légitime, a poursuivi bin Dagher.

Une vue générale du port d'al-Hodeidah le 24 juin. [Abdo Hyder/AFP]

Une vue générale du port d'al-Hodeidah le 24 juin. [Abdo Hyder/AFP]

Le Premier ministre a souligné la nécessité pour les Houthis d'afficher leurs bonnes intentions avant toute négociation potentielle, en libérant tous les détenus et en facilitant la fourniture de l'assistance humanitaire aux populations dans tout le pays.

Griffiths a salué les efforts du gouvernement yéménite en soutien au processus de paix et à l'obtention d'une solution politique, expliquant que les Nations unies travailleront avec les parties dans les jours qui viennent pour cristalliser les visions potentielles.

« La route menant à la paix est encore difficile »

Les observateurs ont toutefois mis en garde qu'une résolution militaire de la situation à al-Hodeidah restait encore une possibilité, dans le cas où les Houthis refuseraient de se retirer.

« Dans sa réponse à la proposition de Griffiths, le gouvernement yéménite a souligné son adhésion aux trois conditions de référence », a expliqué le politologue Saleh al-Baidani à Al-Mashareq.

« Ce faisant, il a rejeté la balle dans la cour des Nations unies pour qu'elles exercent des pressions sur l'autre partie pour mettre en œuvre une paix basée sur les résolutions internationales », a-t-il indiqué.

« A mon sens, la route vers la paix est encore difficile au vu de l'insistence du gouvernement légitime sur les trois conditions de référence, et l'insistence des Houthis sur les options de la guerre et le pari qu'ils font sur le status quo », a-t-il ajouté.

« Le changement désiré dans cette équation ne se produira pas à moins que des changements majeurs ne se produisent sur le terrain », a-t-il ajouté, comme un retrait des Houthis d'al-Hodeidah.

Comme l'a expliqué à Al-Mashareq le politologue Waddah al-Jalil, « le comportement des Houthis signifie qu'ils ne sont pas prêts à concéder du terrain sur les avancées qu'ils ont obtenues ces dernières années ».

Dans une série de posts sur les médias sociaux, le ministre d'Etat des Affaires étrangères des EAU Anouar Gargash a déclaré que les efforts politiques de l'envoyé onusien conduiraient au retrait des Houthis d'al-Hodeidah.

Si tel n'est pas le cas, a-t-il indiqué, l'option militaire restera toujours ouverte.

« Nous attendons que les efforts de l'envoyé spécial des Nations unies Martin Griffiths entraînent le retrait des Houthis d'al-Hodeidah, ce qui épargnerait une confrontation armée à la ville », a-t-il poursuivi.

« Nous voyons un front où les milices houthies se barricadent au sein d'une population en colère. Nous voyons également des échappées notoires chez les milices et des efforts de recrutement et de rétribution futiles », a-t-il poursuivi.

Opérations militaires en cours

Dimanche 22 juillet, les forces yéménites ont lancé des opérations de grande envergure pour nettoyer les poches de combattants houthis dans les fermes d'al-Qarima et d'al-Mashariq, à l'est et au sud-est d'al-Tuhayat, ont indiqué des médias locaux.

Ces opérations, lancées au sud d'al-Hodeidah, ont permis d'infliger de lourdes pertes aux Houthis, dont beaucoup ont été tués, blessés ou capturés.

Sur le front de Saada dans le nord du Yémen, les forces yéménites appuyées par la coalition arabe ont libéré et sécurisé vendredi plusieurs positions stratégiques à l'ouest de Baqim après de violents combats avec les Houthis.

« L'armée et les forces de sécurité, appuyées par la coalition [arabe], ont fait avorter une tentative d'infiltration des Houthis sur des sites militaires, à l'ouest de Baqim », a expliqué à des médias locaux le général de brigade Yasser Mejali, commandant le 63e brigade d'infanterie.

Ces forces ont lancé une contre-attaque au cours de laquelle elles ont libéré les parties restantes d'al-Tebab al-Bidh et d'autres positions proches de Abwab al-Hadid, à l'ouest de Baqim, a-t-il conclu.

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