Des experts et des observateurs des affaires iraniennes déclarent à Al-Mashareq qu'ils saluent les sanctions imposées aux entités agissant en Iran et coupables de nombreux crimes contre le peuple iranien.
Ces entités fonctionnent en tant que branches internes du Corps des Gardiens de la révolution islamique (CGRI) et sont directement responsables de la répression des libertés et d'autres restrictions à l'encontre du peuple iranien, ont-ils expliqué.
Le Trésor américain a récemment imposé des sanctions à six Iraniens et trois entités basées en Iran : Ansar-e-Hezbollah, le Hanista Programming Group et la célèbre prison Evin à Téhéran.
Ces sanctions concernent également trois dirigeants d'Ansar-e-Hezbollah, dont celui chargé de Mashhad, pour son rôle dans une attaque contre le consulat d'Arabie saoudite en 2016.
Le Trésor américain « prend des mesures visant à tenir le régime iranien pour responsable des atteintes aux droits de l'homme en cours, de la censure et d'autres actes méprisables qu'il commet contre ses propres citoyens », a fait savoir le secrétaire du Trésor Steven Mnuchin.
Un outil de répression interne
« Il est très important de faire pression sur le CGRI afin de l'affaiblir intérieurement grâce à des sanctions imposées contre ses branches à l'intérieur et l'extérieur de l'Iran », a affirmé à Al-Mashareq Abbas Mohammadi, conférencier à la faculté de droit de l'université de Téhéran.
« Avec le temps, ces pressions mèneront sans doute à l'allègement des restrictions imposées au peuple iranien, qui entravent lourdement leurs libertés », a-t-il indiqué.
« Le groupe Ansar-e-Hezbollah est l'outil de répression principal en Iran, et la question ne se limite pas à ces pressions directes, mais concerne également les atteintes aux libertés individuelles par le biais du Hanista Programming Group », a-t-il précisé.
Selon le Trésor américain, Hanista crée et distribue des applications de messagerie conçues comme des alternatives à Telegram, qui a été bloqué par le gouvernement, et ces applications permettent au gouvernement de surveiller et de suivre les téléphones des utilisateurs.
Ces applications de messagerie sont conçues pour surveiller et détecter toute dissidence interne, notamment chez les étudiants et les groupes de jeunes, a-t-il déclaré, soulignant que les réseaux sociaux sont devenus le moyen le plus efficace pour appeler à la manifestation en Iran.
Sanctions contre des groupes internes
« Il n'est pas possible d'imposer des sanctions contre les branches du CGRI en dehors de l'Iran sans les imposer à ses branches à l'intérieur », a expliqué à Al-Mashareq le colonel Rashid Mohammed al-Marri, ancien membre du service des stupéfiants de la police de Dubaï.
« Toutes les branches sécuritaire, militaire et économique du CGRI travaillent ensemble pour préserver la révolution et garantir l'expansion externe », a-t-il indiqué.
« Cela explique le type d'entités, d'institutions et l'identité des individus auxquels des sanctions ont été imposées par les États-Unis et certains États du Golfe, où la liste des sanctions est périodiquement mise à jour », a-t-il rapporté.
Ces pressions internes et externes réduiront sans aucun doute les capacités des personnes physiques et morales concernées, et donc les capacités du CGRI lui-même, a-t-il noté.
Al-Marri a souligné le besoin de mises à jour constantes de la liste avec un suivi régulier « pour empêcher l'évasion par ces groupes, qui peuvent changer leur nom ou remplacer leurs responsables pour tenter d'échapper aux restrictions imposées par les sanctions ».
Le CGRI est derrière Ansar-e-Hezbollah
Le chercheur Sheyar Turko, spécialiste du CGRI et de ses méthodes de financement et de prolifération, a expliqué à Al-Mashareq qu'Ansar-e-Hezbollah « est l'une des branches du CGRI, mise en place en 1995 pour mener à bien ses politiques et ses plans ».
Il est « similaire aux groupes du Hezbollah au Liban, en Irak et en Syrie, et est dirigé à l'heure actuelle par Hussein Allahkaram », qui a aussi été désigné dans les dernières sanctions américaines pour avoir commis de graves violations contre les droits de l'homme pour le compte du gouvernement iranien.
Le travail de ce groupe se limite à l'Iran, et peut être décrit comme le mélange d'une agence de renseignements interne, d'une force de sécurité interne et de l'appareil hesbah (« police religieuse ») employé par « l'État islamique en Irak et en Syrie » (EIIS), a-t-il expliqué.
Le groupe reçoit un soutien direct « d'officiers du CGRI proches des plus hautes autorités en Iran affiliées au leader de la révolution iranienne », a-t-il déclaré, ajoutant que cela transparait sous la forme de financements, de formations militaires et d'armements.
C'est un groupe « qui existe en dehors des institutions du gouvernement et qui a été créé et géré délibérément de cette façon, afin de tenir le gouvernement quitte de toute responsabilité pour ses actions et le comportement de ses membres », a-t-il indiqué.
« Les autorités iraniennes dépendent grandement de ce groupe pour réprimer toute protestation, comme celles qui ont eu lieu en 1999 et 2009, et celles qui se sont déroulées au cours des derniers mois », a fait savoir Turko.
« Le groupe utilise le maintien de la discipline religieuse comme prétexte pour sa prolifération et ses actions », a-t-il rapporté, comme le fait de pousser les femmes à porter le hijab.
Il mène également « des patrouilles régulières dans la plupart des grandes villes d'Iran, et est présent dans les universités et les lieux connus pour être des sites de rassemblements organisés par des dissidents ou des étudiants », a-t-il conclu.
Des dizaines de miliciens Houthis soutenus par l'Iran ont été tués et des dizaines de miliciens Farsi du Hezbollah soutenus par l'Iran ont été tués le 25 juin 2018. Plusieurs quartiers de la capitale du Yémen Sana'a sont très tendus après que des miliciens houthis ont kidnappé des dizaines d'enfants et de jeunes au dessous de l'âge de 17 ans et les a envoyés sur les champs de bataille sur la côte ouest. Les habitants de Madhbah, Shamlan, al-Qaa et Neqam, les zones les plus pauvres et les plus peuplées de la capitale, ont déclaré à la chaîne d'information al-Ain que les milices houthis avaient massivement déployé leurs éléments dans ces quartiers. Ils travaillent jour et nuit pour kidnapper des enfants et des jeunes sans emploi et les emmener dans des endroits inconnus avant que des patrouilles houthis armées ne les emmènent dans des camps de recrutement sans que leurs familles ne sachent quoi que ce soit à ce sujet.
Répondre1 COMMENTAIRE (S)