L'Église copte d'Égypte a indiqué lundi 14 mai qu'elle n'avait encore reçu aucune confirmation officielle de la date du retour des corps de 20 Égyptiens assassinés par « l'État islamique en Irak et en Syrie » (EIIS) dans la ville libyenne de Syrte en 2015.
Selon certains rapports, la Libye s'apprêterait à rendre les corps de ces victimes à l'Égypte lundi, a indiqué le site égyptien d'actualités Ahram Online.
« Les autorités ne nous ont pas encore notifié la date à laquelle nous recevrons les corps des martyrs », a expliqué le révérend Angaleos Ishak Massoud, secrétaire auprès du patriarche Théodore II.
Les autorités libyennes avaient découvert ces corps en octobre 2017 après que la ville fut reprise à l'EIIS.
La plupart des victimes étaient originaires de la ville de Samalout, dans le gouvernorat de Minya, en Haute-Égypte, et l'une d'elles était originaire du Ghana.
Les autorités ont été en mesure d'identifier les corps grâce à des analyses d'ADN prélevé auprès des familles des décédés.
« Une tragédie pour tous les Égyptiens »
Le 15 février, la branche libyenne de l'EIIS avait publié sur des sites extrémistes une vidéo montrant ces hommes kidnappés, portant une tenue orange, contraints de s'agenouiller sur une plage avant d'être poussés au sol et assassinés par des hommes masqués.
Plusieurs personnalités religieuses chrétiennes et musulmanes et des Égyptiens de toutes origines s'étaient rassemblés en grands nombres pour condamner ce meurtre, et des services religieux et des processions avaient été organisés.
Après une messe célébrée le 17 février 2015 dans la cathédrale St Marc d'al-Abassiya, dite par le patriarche Théodore II, des militants coptes et plusieurs responsables politiques avaient participé à une procession funéraire symbolique.
Des services similaires en mémoire des victimes avaient été organisés dans plusieurs églises du pays et dans le monde, en plus de messes dites trois jours de suite dans les villes d'origine des défunts.
Moins de 24 heures après la publication de cette vidéo, l'Égypte avait procédé à d'intenses frappes aériennes contre des camps de l'EIIS, des sites d'entraînement et de formation du groupe, et des dépôts d'armes et de munitions dans les villes libyennes de Derna et de Syrte, en coordination avec l'armée libyenne.
Le ministère égyptien des Dotations avait déclaré à l'époque que ce crime visait l'ensemble du peuple égyptien, soulignant la nécessité de lutter contre l'idéologie extrémiste et de l'éradiquer de la région et du monde.
Les autorités libyennes avaient arrêté un homme lié aux assassinats de 2015 en septembre 2017.
Cet activiste, qui avait « assisté aux faits et les avait supervisés », avait donné aux autorités des détails sur ce meurtre et nommé les autres auteurs, avait expliqué à l'époque le responsable de l'enquête du ministère public Al-Sadiq al-Sour.
Il avait également donné aux autorités des détails sur le lieu où se trouvaient les corps des victimes.