Avec un défilé militaire et de nombreuses activités culturelles pacifiques, les habitants de la province yéménite de l'Hadramaout ont fêté, mardi 24 avril, le deuxième anniversaire du départ d'al-Qaïda des villes du littoral de la province.
Encadrés par une forte sécurité, des habitants de tous âges ont pu assister au défilé des brigades et des unités du 2e district militaire lors d'une parade organisée à l'occasion de la libération de la province, le 24 avril 2016, qui mit un terme à une année de règne d'al-Qaïda.
Ces célébrations, dont le coup d'envoi a été donné lundi à al-Moukalla, la capitale de la province, ont proposé un ensemble d'activités, notamment des jeux populaires, des expositions artistiques et des compétitions sportives.
Des rues plus propres et mieux éclairées ont annoncé un meilleur avenir pour la province, et dans le même esprit, un prix a été décerné au quartier le mieux entretenu.
« Nous célébrons un jour au cours duquel l'Hadramaout et tout le pays fêtent la libération des mains d'al-Qaïda d'al-Moukalla et des régions environnantes », a expliqué à Al-Mashareq le général de brigade Salem Abdoullah al-Khanbashi, chef de la sécurité de l'Hadramaout.
« Le gouverneur de l'Hadramaout, le major général Faraj al-Bahsani, a souligné l'importance de bonnes préparations et la nécessaire bonne organisation de cet événement, pour bien refléter le bonheur du peuple de l'Hadramaout après la libération de ses villes », a-t-il poursuivi.
Une culture de la paix
Cette libération a été rendue possible grâce aux efforts des forces d'élite de l'Hadramaout, avec le soutien de la coalition arabe, a ajouté al-Khanbashi.
Il a attribué l'actuelle stabilité de la province « au rôle positif joué par les habitants et à leur coopération avec les agences de sécurité ».
Les médias locaux ont eux aussi contribué à « diffuser une culture de la paix, de l'amour et du rejet du terrorisme et de l'extrémisme » par le biais de différents canaux, a-t-il ajouté.
« La libération d'al-Moukalla d'al-Qaïda est un jour historique », a expliqué Yassin Omar Bamadhaf, directeur de la succursale de la Société yéménite d'assurance et de réassurance dans l'Hadramaout.
« Elle a permis à la ville de revenir à une situation normale après que des éléments d'al-Qaïda l'ont gouvernée au gré de leurs caprices », a-t-il déclaré à Al-Mashareq.
Aujourd'hui, al-Moukalla offre un visage différent de celui que la ville avait sous le règne d'al-Qaïda, que ce soit pour les commerces, les services ou les libertés publiques et privées, a-t-il ajouté.
Perte d'influence d'al-Qaïda
« La répression et les atteintes aux libertés avaient contraint les habitants des villes contrôlées par al-Qaïda à agir contre ces terroristes », a expliqué à Al-Mashreq Mohammed Zeyad, natif de la ville d'al-Moukalla et employé du secteur public.
« Tout le monde rejetait les actions menées par les éléments qui gouvernaient selon leurs caprices, tranchant mains et têtes sans procès dignes de ce nom », a-t-il poursuivi.
Un an après que les forces de la coalition dirigée par les Émirats arabes unis ont repris l'Hadramaout et Shaboua et battu al-Qaïda, la zone opérationnelle du groupe s'est réduite, a déclaré Adnan al-Humairi, spécialiste des groupes extrémistes.
Cela a poussé al-Qaïda « à adopter une stratégie de repositionnement dans des régions sûres, et à se cacher sous la forme de cellules dormantes », a-t-il expliqué à Al-Mashareq.
« L'alliance des tribus de l'Hadramaout a assuré un rassemblement populaire et politique aux forces de la coalition dirigée par les EAU pour combattre le terrorisme », a-t-il poursuivi. « À cela est venue s'ajouter la formation des forces d'élite de Shaboua et de l'Hadramaout. »
Ces forces d'élite contrôlent certaines régions, a-t-il précisé, « notamment les régions pétrolières stratégiques de la côte de l'Hadramaout et les ports d'importation et d'exportation de pétrole ».
Les opérations appuyées par la coalition visant al-Qaïda dans la région de Wadi Dawan de l'Hadramaout, d'Azzan et du district d'al-Saeed dans la province de Shaboua, et du district d'al-Mahfad dans l'Abyan fin 2017 et début 2018 ont réduit les activités du groupe, a-t-il ajouté.
« Les habitants ont repoussé les tentatives d'al-Qaïda de reprendre leurs zones, parce qu'ils ne voulaient pas que ces régions se transforment en zones de conflit », a-t-il ajouté. « La présence des forces de la coalition et d'unités militaires de soutien les a encouragés à s'opposer aux terroristes. »