Santé

Un laboratoire jordanien imprime des membres en 3D pour les blessés de guerre

AFP

Cette photo datée du 16 janvier montre un enfant de 3 ans utilisant une prothèse de bras imprimée en 3D à l'hôpital de chirurgie reconstructrice de Médecins sans frontières à Amman. [Khalil Mazraawi/AFP]

Cette photo datée du 16 janvier montre un enfant de 3 ans utilisant une prothèse de bras imprimée en 3D à l'hôpital de chirurgie reconstructrice de Médecins sans frontières à Amman. [Khalil Mazraawi/AFP]

Le soldat irakien Abdoullah avait perdu la main gauche en combattant « l'État islamique en Irak et en Syrie » (EIIS), mais, grâce à un laboratoire d'impression en 3D situé en Jordanie, il est aujourd'hui équipé d'une prothèse.

Abdoullah avait été blessé par l'explosion d'une mine alors que les forces irakiennes combattaient le groupe à Mossoul l'an dernier. Il avait également subi de graves blessures à la main droite.

Ce jeune soldat de 22 ans fait partie d'un groupe d'amputés irakiens, syriens et yéménites qui bénéficient de soins cliniques prothétiques en 3D dans un hôpital géré par l'association caritative Médecins sans frontière (MSF).

« Il n'est pas facile de remplacer une main, mais ce nouvel appareil me donne au moins une certaine autonomie et des moyens. Je n'ai pas à dépendre trop de mon frère pour manger », a expliqué Abdoullah, qui a demandé à ne pas utiliser sa véritable identité.

Il a expliqué avoir été transféré de Mossoul vers un hôpital d'Erbil, avant d'être envoyé en Jordanie.

« Je me sens mieux aujourd'hui », a-t-il déclaré, en esquissant un petit sourire. « J'espère pouvoir également soigner ma main droite. »

Cette technique d'impression en 3D permet à l'équipe de créer des membres supérieurs simples sans parties mobiles, réduisant ainsi grandement les coûts de fabrication de prothèses de membres avancées et faites sur mesure, selon MSF.

Centre de production de prothèses

La Fondation MSF, l'une des ailes de l'organisation caritative dédiée à la recherche et au développement, a mis en place un centre de production de prothèses en juin dernier à Irbid, en Jordanie.

Une équipe de docteurs et de techniciens utilisent cette technique pour aider les personnes nées avec des malformations génétiques, ainsi que les blessés de guerre de toute la région.

Les médecins commencent par prendre des photos et des mesures, et les envoient au laboratoire d'Irbid, à 100 kilomètres au nord d'Amman.

Ces données sont alors entrées dans un système que les concepteurs utilisent pour créer un modèle virtuel du membre, qui est ensuite imprimé et envoyé à l'hôpital Al-Mowasah de MSF à Amman pour être placé sur le patient.

Ces dernières années, plusieurs organisations ont développé l'impression en 3D pour les amputés, mais MSF explique que son projet est une première au Moyen-Orient.

Le but de cette clinique est d'apporter des soins orthopédiques à autant de gens que possible affectés par les conflits dans la région. Il bénéficie aussi aux personnes nées avec des malformations.

Le coordinateur du projet, Pierre Moreau, a expliqué que cette clinique a traité quinze Syriens, Irakiens, Yéménites, Palestiniens et Jordaniens depuis son lancement.

« Nous avons choisi la Jordanie parce que nous y disposions de l'un des hôpitaux les plus grands et les plus sophistiqués, et parce qu'Amman est un endroit stable dans une région en guerre, et que nous pouvons ainsi avoir accès à des patients originaires de Syrie, d'Irak et du Yémen », a-t-il précisé.

Une fraction du coût

Le coût d'un appareil 3D va de 20 à 50 dollars, soit une fraction du coût des appareils prothétiques conventionnels, qui peuvent coûter des milliers de dollars.

« Vous pouvez concevoir quelque chose d'adapté à ce patient et très spécifique à l'activité de celui-ci », a ajouté Moreau.

Cette nouvelle technique a été développée par MSF en collaboration avec « Fab Lab », un laboratoire jordanien spécialisé dans la fabrication numérique.

L'un des autres patients à en avoir bénéficié est Ibrahim al Mahamid, de Daraa dans le sud de la Syrie, blessé à la main gauche lors d'un bombardement en 2013.

Chauffeur de taxi âgé de 33 ans, il avait été amputé de la main dans un hôpital de campagne en Syrie avant d'être envoyé en Jordanie.

« Cette nouvelle prothèse m'a donné l'espoir de pouvoir reprendre le travail et de pouvoir subvenir aux besoins de ma famille », a-t-il expliqué.

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1 COMMENTAIRE (S)

Politique Commentaire * INDIQUE CHAMP NÉCESSAIRE 1500 / 1500

Bon travail! Vous fabriquez des dispositifs pour corriger la colonne vertébrale en utilisant cette technologie pour un enfant de 8 ans. Combien ça coûtera? Et comment pouvons-nous vous contacter? Nous vivons à Irbid.

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