Sécurité

Les Forces maritimes combinées combattent des contrebandiers de la mer d'Arabie

Par Mohammed Samir à Manama et Ragheb al-Saneh au Caire

Une grue décharge de l'aide alimentaire fournie par l'UNICEF depuis un bateau cargo dans le port d'al-Hodeida sur la mer Rouge le 27 janvier. Al-Hodeida est un point d'entrée vital pour l'aide des Nations unies au Yémen, mais les îles au large sont utilisées par des contrebandiers. [Abdo Hyder/AFP]

Une grue décharge de l'aide alimentaire fournie par l'UNICEF depuis un bateau cargo dans le port d'al-Hodeida sur la mer Rouge le 27 janvier. Al-Hodeida est un point d'entrée vital pour l'aide des Nations unies au Yémen, mais les îles au large sont utilisées par des contrebandiers. [Abdo Hyder/AFP]

Les efforts des Forces maritimes combinées (FMC) pour combattre le trafic d'armes dans la mer d'Arabie sont essentiels pour contrer le financement du terrorisme, ont expliqué des experts à Al-Mashareq.

Les Forces maritimes combinées ont intercepté le 1er février un navire utilisé pour passer en contrebande près d'une demi-tonne d'héroïne à travers l'ouest de l'océan indien.

Des officiers de marine à bord de vaisseaux de guerre des FMC ont saisi 414 kilos d'héroïne pour une valeur de plus de 124 millions de dollars sur ce navire et se sont débarrassés de la drogue en mer.

Les FMC sont un partenariat naval multinational dont la mission est de promouvoir la sécurité, la stabilité et la prospérité sur près de 8,2 millions de kilomètres carrés d'eaux internationales et quelques-unes des plus importantes voies maritimes du monde.

Le but principal de cette force de 32 nations est de combattre le terrorisme, d'empêcher la piraterie, d'encourager la coopération régionale et de favoriser un environnement maritime sûr.

Depuis novembre, les forces combinées ont saisi et détruit 11,5 tonnes d'héroïne valant plus d'un milliard de dollars sur sept bateaux.

« Après le succès de la saisie de près de douze tonnes de stupéfiants, les bâtiments des FMC sont impatients de regagner les eaux du nord de la mer d'Arabie pour pouvoir continuer à jouer leur rôle dans la lutte contre la contrebande qui aide le terrorisme », a déclaré un responsable des FMC.

« Les marins et les soldats des FMC sont impatients de revenir sur les lieux de leurs précédents succès », a fait savoir un autre responsable des FMC. « Les bâtiments des FMC souhaitent augmenter le total de douze tonnes de stupéfiants saisies récemment. »

Déjouer les tentatives de contrebande

Les Forces maritimes combinées ont déployé « des efforts considérables » pour protéger les côtes du Yémen contre les trafiquants de drogue et d'armes, a affirmé à Al-Mashareq le ministre adjoint de l'Information Saleh al-Humaidi.

La longueur de la côte, qui s'étend sur plus de 2 500 km, « a compliqué la tâche des autorités de sécurité locales », a-t-il fait savoir.

Le déclenchement de la guerre au Yémen – qui a commencé par un coup d'État perpétré par les Houthis (Ansarallah) soutenus par l'Iran – a rendu les choses encore plus difficiles, a-t-il rapporté, permettant aux trafiquants d'augmenter leurs activités de contrebande.

« Les FMC ont remarqué ce problème et ont déjoué plusieurs tentatives de contrebande », a-t-il indiqué, ajoutant qu'au cours des dernières années, ces forces combinées ont également saisi suffisamment d'armes dans les eaux internationales « pour armer une brigade de troupes terrestres ».

À elles seules, par exemple, les cargaisons saisies entre le 27 février et le 20 mars 2016 « comptaient 4 000 pièces d'armes de petit calibre, 100 lance-roquettes, 49 mitrailleuses, 20 mortiers et neuf missiles anti-blindés », a-t-il détaillé.

« De grandes quantités de drogues à destination du Yémen ont également été saisies », a-t-il ajouté.

« Les FMC doivent poursuivre leurs actions antiterroristes efficaces en empêchant les tentatives de contrebande, en particulier celles financées et dirigées par l'Iran », a déclaré le politologue émirien Khalid al-Qasimi à Al-Mashareq.

L'Iran a utilisé les îles de la mer Rouge au large d'al-Hodeidah pour faire passer illégalement des armes aux Houthis, a-t-il rapporté, notant que les patrouilles des FMC dans la zone aident à limiter les canaux de contrebande.

« La frontière yéménite est vaste et largement ouverte, en mer comme sur terre », a-t-il fait savoir. « Ni l'armée yéménite ni personne ne peut contrôler et en garantir la sécurité contre le terrorisme. »

Protection d'un passage stratégique

« La lutte contre la drogue n'est plus une affaire interne que chaque pays peut mener de son côté », a déclaré le colonel Rashid Mohammed al-Marri, ancien officier du service antidrogue de la police de Dubaï.

« La mer d'Arabie est au centre des efforts internationaux, car c'est une zone stratégique, un point de passage pour l'exportation, le transport et la livraison de drogue », a-t-il déclaré à Al-Mashareq.

La plupart des pays du Golfe coopèrent pleinement avec les actions des FMC, a ajouté al-Marri, notant que cela se fait par le biais d'un commandement commun des opérations, pour suivre la surveillance quotidienne et intervenir si nécessaire.

« De nombreuses raisons motivent cet intérêt international pour la région de la mer d'Arabie », a expliqué Khalid al-Zubi, professeur à la faculté de droit de l'université d'Ajman.

L'immensité de la région nécessite une coopération internationale pour la contrôler, car c'est une artère vitale pour les routes de contrebande, notamment du trafic de drogue, a-t-il indiqué, notant que les FMC mènent des opérations quotidiennes qui incluent la surveillance de navires.

Aimez-vous cet article?

0 COMMENTAIRE (S)

Politique Commentaire * INDIQUE CHAMP NÉCESSAIRE 1500 / 1500