Les Nations Unies ont lancé dimanche 21 janvier le plan d'intervention humanitaire du Yémen de 2018, demandant près de 3 milliards de dollars pour atteindre plus de 13 millions de personnes ayant reçu une aide vitale.
C'est le plus grand appel humanitaire consolidé pour le Yémen jamais lancé, a déclaré l'ONU dans un communiqué de presse dimanche.
Les 2,96 milliards de dollars serviront à répondre à une crise sans cesse croissante au Yémen, où la guerre, la famine imminente et le choléra menacent de tuer des milliers de personnes et de mettre des millions de vies en danger.
L'appel, fait au nom des agences de l'ONU et des partenaires humanitaires, est intervenu alors que 11,3 millions de personnes "ont urgemment besoin d'aide pour survivre", a indiqué le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) dans un communiqué.
"Une génération d'enfants grandit dans la souffrance et la privation", a déclaré OCHA.
"Près de deux millions d'enfants ne vont pas à l'école, 1,8 million d'enfants de moins de cinq ans souffrent de malnutrition aiguë, dont 400 000 souffrent de malnutrition aiguë sévère et risquent dix fois plus de mourir s'ils ne reçoivent pas de traitement médical".
Les trois quarts de la population yéménite, soit plus de 22 millions de personnes, ont besoin d'une aide humanitaire, selon le communiqué.
1,5 milliard de dollars en aide nouvelle de la coalition arabe
Au lendemain de l'appel à l'aide de l'ONU, la coalition arabe a annoncé une aide humanitaire de 1,5 milliard de dollars au Yémen.
La coalition a également déclaré qu'elle "augmenterait les capacités des ports yéménites à recevoir des importations humanitaires", étant donné qu'elle est de plus en plus critiquée pour avoir imposé un blocus paralysant sur le pays.
Le dernier paquet d'aide fait suite à l'injection de fonds saoudiens de 2 milliards de dollars la semaine dernière à la banque centrale du Yémen.
"La coalition va coordonner ... 1,5 milliard de dollars de nouveaux fonds d'aide humanitaire pour la distribution entre les agences des Nations Unies et les organisations humanitaires internationales", a annoncé la coalition dans un communiqué.
Le nouveau programme d'aide vise à ouvrir des voies terrestres, maritimes et aériennes au Yémen pour faire passer les importations mensuelles à 1,4 million de tonnes métriques contre 1,1 million l'année dernière, selon le communiqué.
La coalition a promis 40 millions de dollars pour l'expansion des ports afin d'accueillir d'autres cargaisons humanitaires, ajoutant qu'elle établirait un couloir aérien entre Riyad et la province centrale de Marib pour effectuer plusieurs vols d'aide d'avions cargos C130.
La coalition a déclaré qu'elle mettrait en place 17 "couloirs de sécurité" supplémentaires pour faciliter le transport terrestre pour les organisations humanitaires opérant dans les intérieurs reculés du Yémen.
"La coalition met ses ressources militaires à la disposition de ces opérations humanitaires de grande envergure", a déclaré le porte-parole de la coalition, Turki al-Maliki.
"Nous soutenons une mission humanitaire minutieusement planifiée et professionnellement dotée d'un pouvoir et d'une précision militaires pour garantir que l'aide humanitaire atteigne les personnes qui en ont besoin pour soulager leurs souffrances".
'Le soutien doit être mobilisé pour le Yémen'
Le plan d'intervention humanitaire du Yémen de 2018 a été lancé en raison de la complexité de la situation politique et militaire et de l'incertitude de parvenir à une solution politique par le dialogue, a déclaré le vice-ministre du Plan et de la Coopération internationale.
Le conflit prolongé "affecte négativement la situation humanitaire", a-t-il déclaré à Al-Mashareq, soulignant qu'une solution urgente est nécessaire pour arrêter l'effondrement du pays.
"Le plan d'intervention humanitaire 2017 du Yémen n'a réussi qu'à lever 60% des fonds prévus", a-t-il déclaré.
Al-Masouri a exhorté l'ONU et la communauté internationale à mobiliser davantage de soutien pour soulager les souffrances des Yéménites.
Il a également appelé l'ONU à exercer plus de pression sur les factions belligérantes pour engager un dialogue qui mènerait à une solution politique et mettrait fin aux souffrances de millions de personnes.