Alors que les forces égyptiennes s'efforcent de couper les sources de revenus qui alimentent l'affilié de « l'État islamique » (Daech) Wilayat Sinaï, le groupe a recours au trafic de drogue pour financer ses opérations, ont indiqué des responsables militaires.
Cette activité illégale et socialement irresponsable est motivée uniquement par l'argent, ont-ils affirmé, notant qu'elle contredit clairement les prétendues croyances religieuses du groupe.
Le groupe ayant subi de lourdes pertes au Sinaï, et ses sources étrangères de revenus ayant énormément diminué, la drogue est devenur sa principale source de financement.
En 2017, les forces armées ont signalé 312 cas de contrebande au Sinaï, a déclaré lundi 1er janvier le colonel Tamer al-Rifaie, porte-parole de l'armée égyptienne.
Les forces égyptiennes ont saisi des centaines de kilos de plusieurs drogues, a-t-il rapporté, dont du cannabis, de l'héroïne, de l'opium et de la cocaïne, ainsi que des pilules et des ampoules de stupéfiants.
Elles ont également réussi à trouver et à détruire des plantations de stupéfiants : 104 feddans de cannabis et 256 feddans de pavots à opium, a-t-il détaillé.
Le 25 décembre, l'armée a découvert un dépôt contenant une énorme quantité de cannabis et cinq véhicules garés contenant de la drogue, a ajouté al-Rifaie.
Daech doit acheter la loyauté
« Daech a besoin d'argent pour acheter la loyauté de ses membres et avoir des armes pour ses opérations terroristes, et c'est pour cela que le groupe a recours au trafic de drogue », a déclaré le major général et expert militaire Mukhtar Qandeel à Al-Mashareq.
Des enquêtes ont révélé que Daech a conclu des partenariats avec des trafiquants de drogue qui s'occupaient auparavant de la contrebande d'armes pour le groupe, a-t-il indiqué.
Ces enquêtes montrent que « le groupe a utilisé la vente de drogue pour générer des revenus, en raison du succès des opérations de renseignements égyptiennes et internationales dans la coupure de leurs sources de financement principales », a-t-il expliqué.
« Le démantèlement du groupe en Syrie et en Irak a poussé ses membres au Sinaï à chercher des sources alternatives de financement », a ajouté Qandeel.
La vaste région peu peuplée du nord du Sinaï lui permet de cultiver facilement ces plantes loin de la vigilance de la police et de l'armée, a-t-il indiqué.
Le terrain montagneux de la zone « facilite la contrebande », a fait savoir Ahmed Ban, expert en groupes extrémistes.
« Daech au Sinaï a commencé il y a plusieurs mois à chercher de nouveaux moyens pour financer ses opérations terroristes », a déclaré Ban à Al-Mashareq.
« La contrebande est désormais une source de revenus vitale pour le groupe, la culture et la vente de drogue étant un moyen fiable de faire de l'argent dans la région du Sinaï », a-t-il expliqué.
Il existe un conflit religieux au sein de Daech en ce qui concerne le trafic de stupéfiants, a-t-il fait remarquer, mais comme al-Qaïda en Afghanistan avant lui, le groupe a continué pour alléger la pression sur ses finances.
« Le coup de grâce pour Daech »
Wilayat Sinaï essaie de contourner les actions de l'armée visant à perturber ses revenus grâce au trafic de drogue, a déclaré à Al-Mashareq le major général et expert militaire Thawrat al-Nasiri.
« La guerre de l'Égypte contre le groupe terroriste au Sinaï est presque terminée, et lorsque l'armée aura réussi à mettre fin au trafic de drogue de Daech, cela sera le coup de grâce pour le groupe au Sinaï », a-t-il poursuivi.
Des enquêtes menées par le ministère public en Egypte indiquent que « la drogue est devenue une source de financement importante pour le groupe, lui permettant de compenser les pertes récurrentes d'armes », a-t-il rapporté.
« Les récents succès des forces de sécurité, qui ont confisqué de grandes quantités de stupéfiants et ont éliminé des trafiquants de drogue de Daech, signifient que [les forces égyptiennes] sont bien préparées pour la dernière bataille contre Daech », a-t-il ajouté.
Al-Nasiri a déclaré être convaincu que cela éliminerait une partie du commandement de Daech, notant que le groupe a déjà perdu ses armes et ses sources de financement.
Il a également perdu le soutien populaire et n'a pas réussi à attirer de nouvelles recrues après l'attaque de la mosquée d'al-Rawdha le 24 novembre, a-t-il précisé.
« Le trafic de drogue du groupe va à l'encontre des principes religieux auxquels il prétend croire », a-t-il affirmé.
Cela prouve que ses combattants « ne sont rien d'autre que des assassins au nom de la religion qui cherchent à satisfaire leurs intérêts personnels grâce à la vengeance et en s'enrichissant », a-t-il conclu.
Le souhait de ma vie est de ne pas voir Ahmed Moussa à la télé.
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