L'université de Sanaa a renvoyé un grand nombre de professeurs et membres du personnel dans une purge généralement considérée comme servant les intérêts des Houthis, en les remplaçant par des loyalistes, expliquent à Al-Mashareq des responsables familiers de la situation.
L'université attribue cette décision à leur absence prolongée, mais les opposants prétendent que le but est de se débarrasser de ceux qui ne soutiennent pas les Houthis (Ansarallah).
Dans une déclaration du 10 octobre, le Syndicat des professeurs d'université et de leurs assistants a qualifié cette décision « d'arbitraire » et a appelé ses membres à la contester.
L'université de Sanaa se prépare à renvoyer 68 professeurs après que le conseil de l'établissement a approuvé le licenciement de plus de 100 membres de faculté, a rapporté à Al-Mashareq le président de l'université Fawzi al-Saghir.
La décision a été prise car ils étaient « absents du travail pendant de longues périodes », a-t-il fait savoir.
« Cette décision du conseil de l'université en ce qui concerne le renvoi de 122 employés et professeurs de l'université sera effective après une période de grâce de deux mois aménagée pour leur retour et le règlement de leur situation », a-t-il précisé.
À ce jour, 21 professeurs sont revenus et ont rectifié leur statut, a-t-il ajouté.
« Les procédures liées au renvoi de 122 professeurs ont commencé et ont été rendues publiques en mars », a-t-il déclaré. Mais le conseil n'a traduit cette décision en action qu'en octobre, pour donner à ceux qui souhaitent revenir l'occasion de le faire.
« Une décision ultérieure sera rendue sur le renvoi de plus de 60 professeurs d'université qui sont absents du travail sans justification juridique claire », a-t-il conclu.
Le syndicat rejette la décision
Pour sa part, le syndicat a déclaré qu'il se réserve le droit de prendre toutes les mesures juridiques nécessaires pour protéger les droits de ses membres concernés par la décision.
« Cette décision de licenciement a été prise par le conseil de l'université sur un vote majoritaire », a rapporté Hisham Naji, qui siège au conseil d'administration du syndicat.
La plupart des professeurs ont été remplacés par des personnes loyales aux Houthis, a-t-il indiqué à Al-Mashareq.
« Cette décision est contraire aux lois et règlements, et elle n'a pas pris en compte les circonstances extraordinaires de plusieurs professeurs », a-t-il affirmé.
L'université a le droit de renvoyer les professeurs qui sont absents depuis longtemps, a fait savoir Naji. Mais la plupart des professeurs inclus dans la décision craignent que leur retour à Sanaa « mette leur vie et leur liberté en danger ».
« La situation que connaissent ces professeurs doivent être prise en compte, car ils sont menacés d'arrestation dès leur retour pour leur objection aux règles des Houthis », a-t-il ajouté.
« Le syndicat a souligné pour tous ses membres l'importance de répondre à ces actions de façon ferme et de s'élever contre toute procédure de renvoi ou de nomination qui serait contraire aux lois et règlements et aux normes académiques et administratives », a-t-il déclaré.
Le syndicat a mis en garde contre les tentatives répétées de vider l'université de Sanaa de ses professeurs qualifiés spécialisés dans divers domaines scientifiques, a-t-il poursuivi.
Le processus de remplacement de ceux qui ont été renvoyés doit se faire « selon les normes et les besoins académiques », a affirmé à Al-Mashareq Ali al-Ammar, professeur de médias à l'université de Sanaa.
Il ne doit pas être motivé et mis en œuvre par une décision centrale, a-t-il insisté, « car cela est contraire à la loi et se base sur les caprices et les désirs de [décideurs] influents, qu'il s'agisse d'individus ou d'un groupe ».
Quiconque n'est pas venu travailler, qu'il s'agisse d'un enseignant, d'un médecin, d'un soldat, d'un officier, etc., a été considéré comme favorable à l'agression contre le Yémen et doit donc être renvoyé une fois pour toutes.
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