Tripoli occupe une place « stratégique » pour le développement régional

Tripoli se prépare à la reprise économique en prévoyant plusieurs projets de développement destinés à renforcer le rôle de la ville dans l'économie libanaise et la reconstruction de la Syrie.

Tripoli « est face à une opportunité historique », a affirmé le Premier ministre Saad Hariri lors de la Conférence du développement organisée le 9 mai par la Fondation Safadi sous le titre « De Tripoli au reste du Liban – Progrès et développement ».

« C'est pourquoi nous travaillons pour mener à bien des projets d'infrastructure, des routes et des autoroutes vers l'est et l'ouest », a-t-il expliqué. « Les efforts se poursuivent pour lancer l'aéroport René Moaouad, la ligne de chemin de fer au nord, et la zone économique spéciale, et pour développer le port et activer la Foire [internationale Rashid Karami] et le complexe de l'université libanaise. »

« Tout ce travail est basé sur une vision stratégique pour le rôle futur de Tripoli dans la reconstruction de la Syrie et de l'Irak », a-t-il déclaré.

Encourager le commerce et le développement économique

Raya Haffar el-Hassan, présidente-directrice générale de la Zone économique spéciale de Tripoli (ZEST) et ancienne ministre de l'Économie du Liban, a salué l'intérêt du Premier ministre pour Tripoli.

« Cela fait longtemps que le gouvernement parle du développement des infrastructures et des services à Tripoli », a-t-elle indiqué à Al-Mashareq.

Aujourd'hui, le gouvernement étudie sérieusement des plans pour le développement économique de Tripoli et du nord du Liban, qui prévoient le début des opérations dans la ZEST, la construction d'autoroutes et la réactivation du réseau ferroviaire, la liaison entre le port de Tripoli et la frontière syrienne, et la création d'une autre zone de libre-échange à la Foire internationale Rashid Karami.

Le gouvernement réfléchit également à un mécanisme pour encourager le commerce, l'industrie, le transport maritime et « tout ce qui pourrait aider à redonner à la ville son rôle dans l'économie libanaise et qui contribuerait à la reconstruction de la Syrie », a-t-elle fait savoir.

« Avec l'aboutissement de ces projets, la ville retrouvera un rôle qui avait été délaissé pendant vingt ans », a ajouté el-Hassan.

Les ressources de Tripoli « constituent une plateforme logistique pour la reconstruction de la Syrie et de la région », a-t-elle conclu.

Emplacement stratégique de Tripoli

Tawfik Dabbousi, président de la Chambre de commerce, d'industrie et d'agriculture de Tripoli et du nord a lui aussi exprimé son espoir quant au futur économique de Tripoli.

« Nous savons très bien que le Premier ministre et son gouvernement entreprennent de rendre à Tripoli son ancien statut de levier de l'économie libanaise, et nous voulons donc que les institutions gouvernementales et le secteur privé administrent sérieusement les projets promis pour la ville », a-t-il déclaré à Al-Mashareq.

Tripoli possède une abondance de ressources nécessaires pour tous les types d'activité économique et commerciale, a expliqué Dabbousi, ajoutant que l'emplacement de la ville sur la mer Méditerranée et sa proximité avec la Syrie aide à attirer les investissements locaux et étrangers.

« Si le gouvernement mène à terme les projets de réhabilitation pour les infrastructures et les autoroutes et qu'il réactive le réseau ferroviaire et l'aéroport René Moaouad, cela sera non seulement favorable à Tripoli, mais également à [tout] le Liban, à la Syrie et à la communauté internationale », a-t-il affirmé.

« La région arabe, et la Syrie en particulier, a besoin du Liban, qui a lui-même besoin de Tripoli, de ses installations et des nombreuses et importantes qualifications de ses habitants », a-t-il fait savoir.

Les projets proposés à l'heure actuelle arrivent au moment où « des délégations du Moyen-Orient, de l'Asie et de l'Occident arrivent dans la ville pour évaluer le potentiel d'investissement dans le but d'utiliser [Tripoli] comme plateforme logistique pour la reconstruction de la Syrie », a-t-il poursuivi.

Reconstruction de la Syrie

Tripoli « attend depuis longtemps des projets du gouvernement, et il est temps de les lancer avant qu'il ne soit trop tard », a indiqué Khaldoun al-Sharif, ancien conseiller auprès du Premier ministre Najib Mikati.

La ville peut jouer un rôle majeur dans la reconstruction de la Syrie en raison de sa proximité avec Homs et la côte syrienne, a-t-il expliqué, ajoutant que les installations de la Syrie laissent à désirer.

« Pour ce faire, les travaux sur le port et la Zone économique spéciale et la construction d'infrastructures, de routes et de [réseaux] internet doivent être menés à bien, et une ligne de chemin de fer doit être construite pour relier le port et la frontière syrienne », a déclaré al-Sharif.

L'achèvement de ces projets aidera à stimuler l'économie libanaise et mettra Tripoli en première ligne pour contribuer à la reconstruction de la Syrie, a-t-il ajouté.

Le Liban doit être prêt pour la phase de reconstruction de la Syrie, qui commencera tôt ou tard, a déclaré Violette Ghazal Balaa, rédactrice en chef de l'Arab Economic News.

« Il incombe à la ville et à ses personnalités influentes de préparer les infrastructures logistiques qui feront de Tripoli une plateforme pour les entreprises internationales souhaitant participer à la reconstruction prochaine de la Syrie », a-t-elle affirmé à Al-Mashareq.

« Ce sera une opportunité et un défi pour la ville, qui a énormément souffert et a subi de lourds dégâts lors des violences qui l'ont privée de profits qui auraient permis d'améliorer sa situation économique et sociale », a-t-elle indiqué.

De plus, le développement de Tripoli stimulera « la croissance économique dans le nord et dans tout le Liban grâce aux centaines de nouveaux emplois dont ont besoin les jeunes Tripolitains », a déclaré Balaa.