Sécurité

Les revendications des Houthis sur la protection des intérêts yéménites invalidés par le soutien iranien

Par Abou Bakr al-Yamani à Sanaa

Des combattants houthis fraîchement recrutés chantent des slogans en paradant dans un véhicule militaire lors d'un rassemblement à Sanaa le 3 janvier. [Mohammed Huwaïs/AFP]

Des combattants houthis fraîchement recrutés chantent des slogans en paradant dans un véhicule militaire lors d'un rassemblement à Sanaa le 3 janvier. [Mohammed Huwaïs/AFP]

Cela fait des années que le Corps des Gardiens de la révolution islamique (CGRI) forme et arme les Houthis (Ansarallah), un fait qui sape l'affirmation des Houthis selon laquelle ils se battent pour protéger les intérêts nationaux du Yémen, ont indiqué des responsables et analystes yéménites.

Le peuple yéménite rejette le coup d'État financé par l'Iran et organisé par les Houthis, ainsi que tous les autres projets qui visent à diviser le pays et son peuple, a déclaré le Premier ministre Ahmed Obaïd ben Dagher la semaine dernière.

Un rapport présenté lors de la réunion du 18 janvier du Conseil de sécurité des Nations unies sur la mise en œuvre de la résolution 2231 du Conseil de sécurité a soulevé des questions sur les actions de l'Iran et du Hezbollah.

Ce rapport détaille la prise de deux envois d'armes soupçonnés provenir d'Iran : l'un par la Marine française dans le nord de l'océan indien en mars dernier, l'autre par la Marine australienne au large des côtes d'Oman en février dernier.

D'autres inquiétudes tournent autour d'une déclaration faite en juin par le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, selon lequel son groupe reçoit ses salaires, le paiement de ses frais, ses armes et ses missiles d'Iran.

Des confessions faites par des transfuges houthis révèlent que l'Iran et le Hezbollah ont fourni des experts militaires aux Houthis.

Dans un programme diffusé à la télévision nationale, l'ancien commandant de l'unité houthie des missiles balistiques Abou Ahmed a révélé que des experts du CGRI et du Hezbollah avaient entraîné son unité pendant quatre mois et demi dans des sites de la province de Saadah.

« Coup d'État contre le consensus national »

Comme l'explique à Al-Mashareq Yassin al-Tamimi, spécialiste des affaires politiques, « l'un des mensonges mis à jour est l'affirmation que la milice houthie sectaire appuyée par l'Iran défend les intérêts nationaux ».

C'est la même affirmation reprise par l'ancien président yéménite destitué Ali Abdallah Saleh, a-t-il déclaré, soulignant que la vérité est que les Houthis et les partisans de Saleh sont ceux qui ont sacrifié les intérêts nationaux lorsqu'ils ont fomenté un coup d'État.

En organisant ce coup, les Houthis ont renversé le consensus national et imposé une guerre à la population, en poursuivant leurs visées politiques de prendre la direction de l'État et ses moyens, poursuit-il.

« Des rapports internationaux fiables ont révélé la vaste implication de l'Iran dans l'exportation d'armes aux Houthis au Yémen, et la fourniture d'un soutien logistique de terrain par le biais des experts du CGRI et du Hezbollah », a-t-il déclaré.

« Les forces navales internationales ont saisi d'importants envois destinés au Yémen », a-t-il indiqué, notamment la prise par les forces yéménites en janvier 2013 d'un bâtiment iranien chargé d'armes, le Jihan 1, dans le golfe d'Aden.

L'intervention crée une instabilité régionale

« Aujourd'hui, la bataille au Yémen semble être en partie une guerre par procuration menée par les Houthis et par [l'ancien président] Saleh pour le compte de l'Iran », a-t-il affirmé.

« L'Iran est pris dans des batailles pour contrôler la région en général et les voies maritimes internationales par le biais de ses milices militaires qui sont formées, financées et dotées de soutien politique et médiatique en Irak, au Liban, en Syrie et au Yémen », a indiqué à Al-Mashareq le politologue Rashad al-Sharaabi.

L'Iran, par le biais du CGRI, « fait ceci pour le contrôle politique, militaire et économique sous une couverture sectaire et doctrinale qui a rendu toute la région instable » et a augmenté le potentiel d'explosions de violence, a-t-il poursuivi.

Il existe « de nombreuses preuves » d'un soutien iranien aux Houthis, a affirmé al-Sharaabi, notamment les envois d'armes saisis dans les eaux internationales par la Marine américaine et la coalition en mer d'Arabie et dans le golfe d'Aden ces dernières années.

« Lorsque les Houthis sont entrés dans Sanaa et ont pris le pouvoir en septembre 2014, les autorités houthies se sont empressées de signer un accord avec le camp iranien sur l'opération de vols quotidiens de l'aviation civile iranienne vers le Yémen », a-t-il ajouté.

L'Iran a utilisé ces vols pour fournir des armes et du matériel militaire, a déclaré al-Sharaabi.

Toutefois, la forme la plus importante du soutien iranien reste les entraînements menés en Syrie, au Liban et en Iran par le Hezbollah et le CGRI, a-t-il précisé.

Une longue relation avec l'Iran

« Le Yémen n'a reçu aucun soutien au développement de la part de l'Iran pour son peuple ; l'Iran n'a fait que supporter les groupes sectaires armés », a-t-il indiqué.

« Les Houthis entretiennent depuis longtemps des liens avec l'Iran. Les leaders houthis et le fondateur [du mouvement] Badr Eddin al-Houthi et son fils Hussein ont tous été en Iran », a noté le directeur du Centre Abaad d'études stratégiques, Abdoulsalam Mohammed.

« Durant les six guerres auxquelles le groupe a participé, il a profité de la situation politique et sécuritaire complexe pour obtenir un important soutien politique et médiatique de l'Iran », a-t-il expliqué à Al-Mashareq.

« Depuis 2011, le soutien iranien aux Houthis a été délégué au Hezbollah », a-t-il poursuivi. « Plusieurs groupes ont été entraînés au Liban et en Iran, et des formateurs libanais et iraniens ont été envoyés au groupe, dont certains ont été arrêtés avant le coup d'État du 21 septembre 2014.»

Les Houthis reçoivent « un soutien logistique, de l'argent et des armes par le biais de la milice du Hezbollah et du CGRI, et les milices houthies ont également été poussées dans les guerres menées par les milices affiliées à l'Iran en Irak et en Syrie », a-t-il déclaré.

En février 2015, quelques mois seulement après avoir pris le contrôle de Sanaa, les Houthis ont mis en place un pont aérien entre Sanaa et Téhéran, a expliqué à Al-Mashareq le militant des droits de l'Homme et professionnel des médias Moussa al-Nemrani.

De plus, les saisies récurrentes d'envois d'armes depuis l'Iran aux Houthis « confirment la vérité sur l'intervention iranienne et son soutien logistique aux Houthis », a-t-il ajouté.

Les confessions de l'ancien commandant de l'unité des missiles des Houthis confirment également l'implication de l'allié stratégique de l'Iran dans la région, le Hezbollah, dans la formation des Houthis et le soutien sur le terrain à la bataille en cours, a-t-il indiqué.

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11 COMMENTAIRE (S)

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Vous ne voyez pas la flagrante transgression de l'Arabie saoudite et pourtant, vous comptez sur vos allégations non fondées concernant l'Iran. Il faut sérieusement douter de votre santé mentale!

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Selon cette norme, la soi-disant opposition syrienne ne lutte pas pour la Syrie parce qu'elle est soutenue par l'Amérique, l'Occident, la Turquie et les pays du Golfe. De votre bouche, je vous condamne!

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Comment peuvent les auteurs du coup d'état combattre en faveur du Yémen ?!! Ils défendent le Yémen de qui? c'est une énorme blague, je vous jure. Nous savons que la guerre civile était là depuis l'époque de l'évincé Saleh, i.e. 2 années avant l'opération "tempête décisive". Alors, contre qui défendaient-t-ils le Yémen?!! La guerre était entre les yéménites!

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C'est l'évincé qui est celui qui soutient. Il nous trompe. Il est devenu la pauvreté, la faim et la crise. Il y a aussi Al-Qaïda et les chiites. Le Yémen ne se calmera que lorsqu'il éliminera le petit Pharaon.

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Les Yéménites sont des hommes de persistance et d'actions patriotiques. Ils ne peuvent pas compter sur le monde extérieur, que ce soit l'Iran ou le Hezbollah. Ils sont des hommes dotés de force et d'un grand pouvoir, sauf les traîtres et les mercenaires qui se sont vendus au diable pour l'argent salle et qui se sont appelés 'les forces légitimes". Ils étaient appuyés par les forces du diable et d'agression menées par l'Arabie saoudite, parrain du terrorisme. Je sais que mes commentaires ne seront pas les bienvenues sur votre site parce que je dit la vérité.

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La véritable manipulation du sang et de l'argent du peuple est dans le coup d'État de mauvais augure.

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Qu'Allah vous maudisse, adorateurs du feu !

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La famille d'Affash qui a été évincé et les Houthis favorables à l'Iran utilisent al-Qaïda et l'EIIL pour mener des opérations terroristes destructrices dans les zones libérées après les défaites cinglantes qu'ils ont subies. Le garçon d'Iran et le vieil homme de Sanhan sont les ennemis du peuple et des révolutions du 26 septembre et de février 2011, et ils doivent être traînés en justice.

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L'Iran est l'excuse qu'ils utilisent pour justifier leurs erreurs. Le Yémen est connu, et ceux qui ne connaissent pas le Yémen doivent lire l'histoire yéménite. [illisible]. C'est leur but; Sinon comment cela peut-il être écrit alors que le sang des innocents est répandu tous les jours avec les appareils de leur mère et de leur bien-aimé, le royaume du mal? Ils répandent le sang innocent sans crainte. La réintégration d'une personne justifie-t-elle la mort de dizaines et même de milliers de civils? Peut-elle être acceptée? O, vous qui faites des études, que diriez-vous le Jour du Jugement? Direz-vous que nous écrivons pour la mère du mal?

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Très bien.

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Il est logique que l'Iran, avec toutes les menaces l'entourant, souhaite avoir des alliés. Il doit donc payer n'importe quel prix afin d'obtenir le résultat nécessaire.

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