Sécurité

Les centres arabes antiterroristes unissent leurs efforts

Par Waleed Abou al-Khaïr au Caire

Des experts internationaux participent à la troisième Conférence internationale sur la lutte contre l'extrémisme, organisée dans la bibliothèque d'Alexandrie. [Waleed Abou al-Khaïr/Al-Mashareq]

Des experts internationaux participent à la troisième Conférence internationale sur la lutte contre l'extrémisme, organisée dans la bibliothèque d'Alexandrie. [Waleed Abou al-Khaïr/Al-Mashareq]

Des experts internationaux réunis dans la ville portuaire égyptienne d'Alexandrie ont souligné le besoin de surveiller l'idéologie extrémiste et de consolider les efforts des centres arabes de recherche antiterroriste.

La troisième Conférence internationale sur la lutte contre l'extrémisme, qui s'est tenue dans la bibliothèque d'Alexandrie (Bibliotheca Alexandrina) du 17 au 19 janvier, fait partie d'une série d'événements et de forums organisés par la bibliothèque afin de combattre l'idéologie extrémiste.

La conférence a attiré 300 participants venus de pays tels que l'Égypte, le Soudan, l'Arabie saoudite, la Jordanie, le Maroc, la Tunisie, le Koweït, les Émirats arabes unis, Oman, le Yémen, la Syrie, l'Algérie, la Libye, la Mauritanie, le Bahreïn, le Liban, l'Irak, la Somalie et Djibouti.

Pendant ce rassemblement de trois jours, les participants ont exploré les façons de renforcer les relations existant entre les centres arabes de recherche spécialisés dans l'extrémisme.

Ceci a été fait à travers des forums qui ont rassemblé divers centres de recherche, universitaires, clercs, politiciens et diplomates pour discuter des moyens pour contrer l'extrémisme, a déclaré Rania Hassan, membre de l'équipe d'organisation de la conférence.

Les participants ont cherché à mieux comprendre les raisons et les motivations derrière la propagation du terrorisme, et à identifier les manières de lutter efficacement contre ce dernier, a-t-elle indiqué à Al-Mashareq.

« La diversité des spécialisations des participants a grandement enrichi la conférence », a-t-elle affirmé.

L'ancien Grand mufti d'Égypte, Cheikh Ali Gomaa, qui a survécu à une tentative d'assassinat en août contre sa personne en raison de ses positions antiterrorisme et de sa quête de promotion de la modération, faisait partie des intervenants, a précisé Hassan.

« La raison de cette diversité chez les participants est attribuable au fait que l'extrémisme est devenu un phénomène mondial qui requiert des efforts et des idées concertés pour le combattre efficacement », a poursuivi Hassan.

Les sujets abordés lors de la conférence ont varié, a-t-elle indiqué, une session de dialogue étant dévouée aux « femmes et à l'extrémisme, notamment aux pressions que les femmes subissent dans les régions de présence des groupes extrémistes ».

Une autre session a porté sur « la sensibilisation contre l'extrémisme et le terrorisme grâce à la loi », a déclaré Hassan, et une autre a débattu de la façon dont les médias devaient traiter les sujets liés à l'extrémisme.

Le lien entre la diversité religieuse et l'extrémisme a également été discuté, a-t-elle ajouté, et une session sur l'implication des jeunes dans l'extrémisme a été l'une des sessions les plus importantes et a attiré l'attention de tous les participants.

Guérir les divisions sectaires

La conférence a aidé à définir le terrorisme « et en particulier les façons dont il infiltre l'esprit des jeunes », a indiqué à Al-Mashareq Cheikh Khalid ben Khalifa Al Khalifa, directeur général du Centre culturel Isa du Bahreïn.

L'idéologie extrémiste cherche à exploiter l'islam pour attiser les préjugés sectaires, a-t-il affirmé, notant qu'elle a malheureusement réussi à infiltrer certains pays en créant des divisions sociales utilisant ces préjugés.

La priorité actuelle devrait donc être de « définir le terrorisme et de révéler et de disséminer la vérité sur l'islam », a-t-il déclaré, ajoutant que la religion a été déformée par ceux qui font l'apologie de l'idéologie extrémiste.

Un autre problème est « l'incitation aux luttes sectaires par des terroristes dans certains pays, ce qui mène les jeunes pris au piège par les idées extrémistes à perdre leur sens du patriotisme », a indiqué Khalifa.

La perte de loyauté à la patrie mène naturellement les jeunes à devenir fidèle au groupe ou parti qui leur a lavé le cerveau, a-t-il poursuivi.

« C'est là que le rôle des institutions gouvernementales, privées et communautaires intervient, pour maintenir le sentiment de loyauté et de patriotisme d'une façon qui dissuade le terrorisme », a-t-il déclaré.

Culture de citoyenneté

La promotion d'une culture de citoyenneté est l'un des plus importants moyens de lutte contre l'idéologie terroriste et l'extrémisme, a indiqué à Al-Mashareq Hamid Shehab, professeur à l'université de Bagdad.

« À travers la citoyenneté, il est possible d'encourager l'esprit de la loi et la connaissance de la justice pour défendre la souveraineté du pays, afin de bloquer l'idéologie extrémiste », a-t-il expliqué.

Si l'on permet à cette idéologie de se répandre, elle sera accompagnée « d'actes de subversion et de terrorisme ».

Le principe de citoyenneté et de connaissance de la loi peut être inculqué de plusieurs façons, a-t-il précisé, y compris grâce aux institutions pédagogiques, aux médias et aux réseaux sociaux.

Ces principes peuvent aussi être favorisés à travers des activités culturelles, comme l'art, la télévision, le théâtre et le cinéma, a-t-il conclu.

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1 COMMENTAIRE (S)

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Bonjour. Ce sont de fausses luttes.

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