Sécurité

Les forces d'élite vont protéger Shabwa après l'expulsion d'al-Qaïda

Par Abou Bakr al-Yamani à Sanaa

Mars 2016 : les forces de sécurité yéménites éteignent un incendie à l'endroit où une voiture piégée a explosé, dans le district de Mansoura à Aden. Il a été suspecté qu'al-Qaïda était responsable de cette attaque. [Saleh al-Obeïdi/AFP]

Mars 2016 : les forces de sécurité yéménites éteignent un incendie à l'endroit où une voiture piégée a explosé, dans le district de Mansoura à Aden. Il a été suspecté qu'al-Qaïda était responsable de cette attaque. [Saleh al-Obeïdi/AFP]

Une force de 3 000 membres chargées de protéger les civils et de maintenir la sécurité devrait entrer en service dan plusieurs directorats de la province de Shabwan ont déclaré des responsables à Al-Mashareq.

Les forces yéménites ont pris le contrôle du port de Balhaf, dans le sud du pays, et de ses installations d'exportation de gaz naturel liquéfié (GNL) en décembre, et la zone, qu'al-Qaïda utilisait pour faire du trafic d'armes, est revenue sous le contrôle du gouvernement.

Cette force d'élite est entraînée dans la province d'Hadramaout sous la supervision des Forces d'élite d'Hadramaout, avec l'aide de la coalition, et entrera en service dans les prochaines semaines, a indiqué Nasser al-Qamishi, gouverneur adjoint de Shabwa.

« Cette nouvelle force est faite de plusieurs unités militaires et de sécurité, et elle sera déployée sur deux tiers des directorats de la province de Shabwa », a-t-il précisé à Al-Mashareq.

Parmi ceux-ci, le directorat de la région d'Azzan, d'où al-Qaïda s'est retiré sans combats en août dernier, a rapporté al-Qamishi, ajoutant que cela révèle l'état de faiblesse actuel du groupe.

« La province de Shabwa est pratiquement exempte d'al-Qaïda », a-t-il déclaré, bien qu'il ait exprimé son inquiétude quant à la présence de poches restantes d'éléments d'al-Qaïda se cachant potentiellement dans le terrain montagneux de la région.

Plan de sécurité pour Shabwa

« Les responsables de la province ont approuvé un plan de sécurité comprenant tous les directorats de la province de Shabwa, commençant par une force militaire menée par Cheikh Khaled al-Athmi chargée de la protection du port de Balhaf », a indiqué al-Qamishi.

Cette force est déployée dans la majeure partie de la région de Balhaf, jusqu'au triangle d'al-Ayn et dans les régions voisines, a poursuivi al-Qamishi.

La nouvelle force sera déployée dans le reste du directorat Rudum, qui inclut Balhaf, et d'autres directorats jusqu'à Mayfaa, qui comprend la région d'Azzan, a-t-il expliqué.

Azzan a été à plusieurs reprises sous le contrôle d'al-Qaïda, mais le groupe a été battu et contraint de quitter la région à chaque fois, a-t-il précisé.

« La province de Shabwa est toujours convoitée par les groupes terroristes, en particulier al-Qaïda, pour ses ressources en pétrole et en gaz et le fait qu'elle est au milieu d'autres provinces, à savoir Hadramaout, Bayda, Mareb et Abyan, où al-Qaïda et d'autres groupes terroristes sont plus ou moins actifs », a déclaré al-Qamishi.

Signe de la faiblesse d'al-Qaïda

La facilité avec laquelle al-Qaïda a été chassé d'Azzan puis de Balhaf indique son état de faiblesse et de débilitation actuel, a déclaré à Al-Mashareq le chercheur en questions politiques Adnan al-Houmaïri.

C'est la preuve du succès des fréquentes campagnes militaires, a-t-il affirmé.

« Le retrait d'al-Qaïda de la région d'Azzan est l'indicateur le plus évident de la faiblesse du groupe, car cette région était un refuge pour les leaders et membres du groupe, vers lequel ils fuyaient lorsqu'ils étaient confrontés à des offensives de l'armée dans des provinces voisines », a-t-il expliqué.

« La coalition arabe a mené deux frappes aériennes contre des repaires d'al-Qaïda à Azzan, poussant ses éléments à quitter la zone », a indiqué al-Humaïri, ajoutant que des frappes ont ciblé des chefs d'al-Qaïda dans plusieurs autres provinces du sud.

Al-Qaïda a été chassé d'al-Moukalla, capitale de la province d'Hadramaout et des zones environnantes en avril, et de la province d'Abyan en juillet, a-t-il ajouté.

Ces victoires sont des indicateurs « des défaites successives subies par le groupe et de l'important nombre de leaders qu'il a perdus, le forçant à se retirer d'Azzan sans bataille militaire au sol », a-t-il affirmé.

La stabilité revient dans la région

Depuis qu'al-Qaïda a été chassé d'Azzan en août, « le directorat jouit d'un semblant de stabilité », a déclaré à Al-Mashareq Yaslam Bajnoub, secrétaire général du conseil local de Mayfaa.

Et cela malgré l'absence des forces de sécurité, qui sont nécessaires au maintien de la sécurité et à la résolution des conflits entre les résidents, a-t-il précisé.

Une coordination conjointe a été établie entre les résidents pour maintenir la sécurité jusqu'à l'arrivée des renforts dans les jours suivants, comme promis par le gouverneur provincial, a indiqué Bajnoub.

L'analyste politique Nayef Haïdan a prévenu que si la ville restait sans force de sécurité ou renforts militaires, elle serait « vulnérable aux ambitions de groupes terroristes qui essaient de temps en temps de prendre le contrôle d'Azzan ».

Al-Qaïda « se meurt », a-t-il affirmé à Al-Mashareq, sinon le groupe aurait profité de l'absence des forces de sécurité dans la zone.

« Al-Qaïda n'a plus de présence notable dans la province de Shabwa », a-t-il déclaré.

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