Sécurité

L'armée libanaise démantèle une cellule du Front al-Nosra à Tripoli

Par Nohad Topalian à Beyrouth

L'armée libanaise montre les armes et les munitions saisies à la cellule du Front al-Nosra à Tripoli. Des responsables de renseignements de l'armée ont arrêté les onze membres de la cellule en décembre. [Photo fournie par la Direction du conseil de l'armée libanaise]

L'armée libanaise montre les armes et les munitions saisies à la cellule du Front al-Nosra à Tripoli. Des responsables de renseignements de l'armée ont arrêté les onze membres de la cellule en décembre. [Photo fournie par la Direction du conseil de l'armée libanaise]

L'arrestation à Tripoli des onze membres d'une cellule affiliée au Front al-Nosra (FAN), désormais appelé Front Fatah al-Cham, est saluée comme un succès pour la sécurité, alors que les forces de sécurité continuent à traquer le leader en fuite, Shadi al-Mawlawi.

Ces arrestations ont eu lieu après que la Direction de renseignements de l'armée libanaise ait reçu des informations concernant les projets de la cellule, déclenchant l'état d'alerte et le déploiement de 10 000 membres des forces de sécurité et 3 000 membres en civil dans des zones sensibles pour le réveillon du Nouvel An, selon les médias.

Al-Mawlawi, qui se cacherait dans le camp d'Aïn el-Hilweh, a ordonné à la cellule « d'envoyer des voitures piégées dans les faubourgs de Beyrouth et d'assassiner des civils et des officiers de l'armée en service et à la retraite », a fait savoir l'armée dans un communiqué du 3 janvier.

Sur la base des confessions des membres de la cellule, a précisé le communiqué, plusieurs lieux de Tripoli ont été fouillés et « une grande quantité d'explosifs, une ceinture d'explosifs, des appareils de détonation à distance, des armes, des munitions et un pistolet équipé d'un silencieux ont été saisis ».

Le 4 janvier, le commissaire auprès du tribunal militaire, le juge Saqr Saqr, a accusé quinze personnes, parmi lesquels les onze éléments du FAN , d'avoir « prévu de perpétrer des actes terroristes au réveillon du Nouvel An, de faire exploser des voitures piégées à Beyrouth, Tripoli et Dahyeh (faubourgs sud de Beyrouth) », a rapporté la National News Agency.

Le jour suivant, le président Michel Aoun a convoqué la première réunion du Haut conseil de la défense, où il a souligné « l'importance de la confrontation préventive contre les groupes terroristes et le besoin de coordination entre les agences de sécurité ».

Coopération de sécurité

Les efforts de sécurité coordonnés et la collecte de renseignements ont mené à l'arrestation de la cellule du FAN en décembre, ont indiqué des analystes de sécurité et des responsables.

« La traque des terroristes avait commencé avant le réveillon de la nouvelle année », a indiqué Rouba Mounther, une journaliste spécialisée dans les groupes terroristes qui écrit pour le journal al-Joumhouria.

L'armée a arrêté les membres de la cellule en trois fois, a-t-elle expliqué à Al-Mashareq, « à la suite d'une traque et d'un suivi d'informations reçues sur les mouvements du terroriste du FAN Shadi al-Mawlawi ».

L'enquête initiale a conduit à l'arrestation de trois individus, et a par la suite permis l'arrestation de deux autres, et ensuite à l'appréhension des six autres membres du réseau en une nuit, a-t-elle ajouté.

« Il a été découvert que la cellule est affiliée au FAN et qu'elle s'apprêtait à envoyer des voitures piégées dans les faubourgs sud [de Beyrouth] pour attaquer des lieux de culte chrétiens, et qu'elle prévoyait d'assassiner d'actuels et d'anciens officiers [militaires] dont les noms étaient associés aux opérations menées contre les terroristes », a-t-elle fait savoir.

La cellule prévoyait également de s'en prendre à des restaurants, des lieux touristiques et des boîtes de nuit au réveillon du Nouvel An, selon Mounther.

« Ses éléments ont reçu pour ordre de se faire sauter au cas où ils n'atteindraient pas leurs cibles, pour causer le plus grand nombre de pertes civiles possibles », a-t-elle indiqué.

Les informations de renseignements ont déclenché une alerte de sécurité, a-t-elle rapporté, des membres des forces de sécurité étant déployés pendant toute la période des fêtes dans toutes les zones, y compris les sites religieux et les endroits touristiques.

Le Liban a évité un « désastre »

L'arrestation de la cellule « a évité au Liban un tragique désastre aux conséquences horribles », a affirmé le général de brigade Naji Malaeb, spécialiste militaire et de sécurité à la retraite de l'armée libanaise.

L'activité du FAN à Tripoli a diminué suite à la récente période de troubles après laquelle l'armée s'est déployée dans la ville, a-t-il indiqué à Al-Mashareq.

« Mais la reprise de son activité à Tripoli pose la question de savoir si elle est liée à la situation en Syrie, ou si ses cellules et réseaux ont été reconstitués », a-t-il ajouté.

La présence de cellules terroristes à Tripoli peut être attribuée à la négligence et à la pauvreté, a affirmé Malaeb, « qui ont permis aux groupes terroristes d'acheter les gens » et de répandre « l'extrémisme religieux ».

« Cependant, l'œil vigilant des agences de sécurité et des technologies modernes qu'elles utilisent pour repérer les cellules , ainsi que le climat politique réconciliateur en cours, ont permis [aux agences de sécurité] d'obtenir leurs plus importants succès et d'arrêter la cellule », a-t-il déclaré.

« Aujourd'hui, Tripoli est sous surveillance et les agences de sécurité sont vigilantes et bénéficient de la confiance internationale », a-t-il ajouté.

Un important succès

Cette cellule terroriste du FAN est « une prise très précieuse », a indiqué le général de brigade Khalil al-Helou, président du mouvement du Message libanais et ancien officier de l'armée.

« L'arrestation a aidé à stabiliser la situation de sécurité pendant les fêtes et a évité au Liban une tragédie comparable à celle de la boîte de nuit Reina à Istanbul », a-t-il déclaré à Al-Mashareq.

Cette réussite est due à l'expérience des agences de sécurité, à leurs connaissances et leur souci du détail, a-t-il expliqué, et à la coopération de toutes les couches de la population avec les agences.

« [Le FAN] est revenu dans l'arène que "l'État islamique en Irak et au Levant" (EIIL) lui ait volé la vedette pendant trois ans, et les agences se concentrent sur sa lutte à un haut niveau de compétence », a-t-il indiqué.

« L'arrestation de cette cellule est importante, et les agences sont très intéressées par ce que révéleront les enquêtes », a-t-il ajouté.

« Il y a un échange d'informations avec des agences internationales de renseignements à cet effet, et tout le monde attend les [résultats des] enquêtes pour apprendre ce qu'Al-Qaïda préparait. »

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1 COMMENTAIRE (S)

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Puisse Allah accorder santé et force aux jeunes de l'héroïque armée libanaise ! En tant qu'habitant de Tripoli, j'espère que la sécurité continuera à être établie à Tripoli parce que, pour parler franchement, ces cellules et ces groupes qui sapent la sécurité ont forcé de nombreux jeunes de Tripoli à partir pour l'inconnu plutôt que de rester avec leurs familles et leurs proches. Merci au sage commandement de l'armée !

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