Le Yémen s'engage à éliminer le terrorisme à la suite des attentats de l'EIIL

Le gouvernement yéménite a promis de déraciner les foyers de terrorisme à la suite d'une attaque terroriste visant des recrus militaires rassemblées cette semaine près de la base d'al-Sawlaban à Aden.

Un attentat suicide de "l'Etat islamique en Irak et au Levant" (EIIL) a tué 52 soldats yéménites et blessé des dizaines d'autres le dimanche 18 décembre, la dernière attaque du groupe contre l'armée dans la ville, a rapporté l'AFP.

L'attaque a visé une foule de militaires qui s'étaient rassemblés pour toucher leurs salaires près de la base d'al-Sawlaban dans le nord-est d'Aden.

Elle intervient huit jours après une autre attaque de l'EIIL à al-Sawlaban qui a tué 48 soldats et blessé 29 autres, et constitue la quatrième attaque du genre cette année contre le même camp.

L'EIIL et son rival djihadiste Al-Qaïda ont profité d'un conflit entre le gouvernement et les combattants Houthis (Ansarallah) du Yémen pour renforcer leur présence dans une grande partie du sud.

Faillite morale

Après l'incident, le premier ministre Ahmed Obeid bin Daghr a promis l'engagement du gouvernement à poursuivre sa lutte contre le terrorisme.

"L'attentat terroriste, qui a coûté la vie à des dizaines de victimes, ne dissuadera pas le gouvernement de continuer sa guerre contre le terrorisme et les éléments subversifs qui cherchent à saper la sécurité et la stabilité", à une époque où Aden et les provinces libérées jouissent d'une sécurité nettement améliorée, a-t-il déclaré, selon l'agence de presse officielle SABA.

Lors d'une réunion à laquelle participait le chef d'état-major adjoint Ahmed Saif al-Yafei, le chef de la police d'Aden, le général Shalal Shaei, et le vice-premier ministre et ministre de l'Intérieur, le général de division Hussein Arab, bin Daghr ont souligné la nécessité d'une "sécurité renforcée et un plus haut niveau de vigilance pour confronter les cellules d'Al-Qaïda et tous ceux qui tentent de saper la sécurité et la stabilité du pays".

"Les attaques criminelles commises par les éléments terroristes ne sont que des preuves claires de leur faillite morale et du fait qu'ils sont dépourvus des valeurs et des enseignements de notre religion islamique ", a indiqué Bin Daghr.

Le président Abd Rabbo Mansour Hadi a placé la responsabilité de "tout échec ou rupture de la sécurité" directement sur les épaules des responsables des divers services de sécurité et militaires.

"En tant que responsables travaillant sur le terrain au sein de leurs agences et de leurs secteurs, ils sont responsables de la mise en place et du maintien de la sécurité en général", a déclaré Hadi, en les chargeant de mettre en œuvre les procédures et tactiques de sécurité requises" immédiatement et résolument ". a rapporté SABA

Lors d'une réunion avec des responsables de la sécurité et de l'armée à la suite de l'attaque, Hadi leur a également ordonné de "faire tout ce qui est nécessaire pour verser les salaires au personnel de sécurité tombé en martyr ou blessé lors de l'attentat terroriste, et offrir le soutien et le réconfort à leurs familles".

Plan de sécurité en place

Le vice-premier ministre et ministre de l'Intérieur, le général de division Hussein Arab, a affirmé la détermination du gouvernement à "éliminer tous les foyers de l'extrémisme et du terrorisme".

"Les autorités de sécurité vont traquer les assassins et les criminels et le bras de la loi les rattrapera tôt ou tard", a-t-il dit.

Lors d'une visite d'inspection à la base d'al-Sawlaban et à l'hôpital d'al-Joumhouriya pour vérifier l'état des blessés, Arab a déclaré que son ministère "a publié et distribué un plan de sécurité à tous les comités de sécurité dans toutes les régions", lorsque les plans ne sont pas mis en œuvre tels qu'ils ont été reçus.

Nasser Jobran, secrétaire-général de la région de Khormaksar à Aden, a déclaré que les hôpitaux étaient encore remplis de victimes de l'attentat du 10 décembre contre al-Sawlaban.

Jobran a appelé le gouvernement et les agences de sécurité à "mettre fin à la série de crimes commis par des terroristes, d'autant plus qu'il y a eu quatre attaques sur le camp d'al-Sawlaban cette année".

La première attaque a eu lieu le 23 mai, la deuxième le 6 juillet et la troisième et la quatrième le 10 et 18 décembre, a-t-il déclaré à Al-Mashareq.

Elimination des foyers du terrorisme

Le chercheur en politique Tariq al-Zauraiqi a déclaré que le gouvernement doit faire face fermement aux groupes terroristes et prendre les précautions nécessaires pour protéger le personnel de l'armée et de la sécurité ainsi que la communauté contre les attaques suicides.

"La lutte contre le terrorisme doit se faire en éliminant tous les foyers de terrorisme et les cellules dormantes dans un effort de collaboration entre les agences de sécurité, militaires et de renseignement pour empêcher la récurrence de ces attaques que l'EIIL et Al-Qaïda ont l'habitude de mener à sang froid", a-t-il dit à Al-Mashareq.

Après le démantèlement des foyers, le terrorisme doit être combattu dans tous ses aspects, et cela ne peut être réalisé sans l'instauration de la paix et l'unification de la sécurité et des appareils militaires au Yémen.

Cheikh Yahya al-Najjar, membre de l'Association des clercs du Yémen, a déclaré que la dernière attaque d'al-Sawlaban est "un crime très grave avec un impact humanitaire dévastateur".

"Les auteurs n'ont aucun rapport avec l'islam, malgré les allégations d'Al-Qaïda et de l'EIIL selon lesquelles ils appartiennent à l'Islam", a-t-il déclaré à Al-Mashareq. "L'Islam est innocent d'eux parce qu'il est venu promouvoir les valeurs de paix qui sont des valeurs humanitaires qui appellent à la construction et à la vie, pas à la mort et à la destruction".

Il a souligné que les érudits religieux condamnent ces attaques criminelles, et la société dans son ensemble rejette les actions des groupes extrémistes, indépendamment des noms qu'ils utilisent.