Sécurité

Les Egyptiens appellent à un effort unifié contre le terrorisme

Par Waleed Abou al-Khaïr au Caire

Un écolier égyptien dans le village de Gharb Assouan, près d'Assouan, le 13 mars. Les intervenants d'une récente conférence au Caire se sont intéressés principalement à l'éducation et son effet dissuasif sur la propagation du terrorisme en Egypte et dans le monde. [Khaled Desouki/AFP]

Un écolier égyptien dans le village de Gharb Assouan, près d'Assouan, le 13 mars. Les intervenants d'une récente conférence au Caire se sont intéressés principalement à l'éducation et son effet dissuasif sur la propagation du terrorisme en Egypte et dans le monde. [Khaled Desouki/AFP]

La pensée extrémiste violente doit être confrontée intellectuellement et idéologiquement, ont affirmé les universitaires égyptiens participant à une récente conférence au Caire, suggérant que les canaux culturels pourraient être les meilleurs moyens d'éradiquer les opinions dangereuses.

Cela est dû au fait que les terroristes et les extrémistes se cachent derrière beaucoup de masques culturels et religieux, ont-ils expliqué, alors que le terrorisme n'a aucun lien avec la religion.

La conférence des 24 et 25 octobre, sponsorisée par le ministère de la Culture et organisée par le comité des sciences politiques du Conseil suprême de la culture, s'est concentrée sur le rôle des institutions de l'Etat dans la lutte contre le terrorisme.

Les discussions ont tourné autour des moyens de contrer le terrorisme, les participants concluant que toute confrontation du terrorisme doit être exhaustive et doit impliquer les forces culturelles, médiatiques et de sécurité.

Des intervenants prennent part à une conférence les 24 et 25 octobre au Caire, qui a principalement porté sur le rôle des institutions de l'Etat dans la lutte contre le terrorisme. [Waleed Abou al-Khaïr/Al-Mashareq]

Des intervenants prennent part à une conférence les 24 et 25 octobre au Caire, qui a principalement porté sur le rôle des institutions de l'Etat dans la lutte contre le terrorisme. [Waleed Abou al-Khaïr/Al-Mashareq]

Le ministre de la Culture Hilmi Nimnim, a assisté à la première session, avec un grand nombre d'universitaires et de spécialistes du contre-terrorisme, beaucoup étant restés pour les deux jours de présentations et de séminaires.

« Il est injuste de relier le terrorisme ayant lieu dans la région et la diffusion de l'idéologie terroriste à l'islam », a déclaré Nimnim à Al-Mashareq.

« Le terrorisme a de nombreux visages. Il se cache parfois derrière des slogans politiques, parfois derrière l'islam », a-t-il indiqué, notant que l'Egypte a été touchée par des vagues de terrorisme depuis 1945, qui apparaissent et disparaissent après un certain temps .

« Le terrorisme en Egypte a touché et assassiné des intellectuels laïques et ceux qui ont adopté une idéologie islamique modérée », a-t-il précisé.

« Le but principal du terrorisme est de démolir le concept fondamental de l'Etat, de la patrie et du patriotisme, parce que ces concepts sont les plus puissants outils pour lutter contre l'idéologie terroriste obscurantiste », a-t-il ajouté.

Sensibiliser

La conférence a mis en lumière le rôle de l'éducation, de la culture, des médias, de la jeunesse et des institutions religieuses « dans la lutte contre le fléau de notre temps, à savoir le terrorisme », a déclaré Haïtham al-Shafei, qui enseigne à la faculté de droit de l'université du Caire.

Dans chacun de ces domaines, a-t-il affirmé à Al-Mashareq, « le terrorisme ne peut être stoppé qu'avec une confrontation complète et claire des tactiques terroristes ».

Il est donc impératif de sensibiliser sur les dangers de l'idéologie extrémiste violente « non seulement chez les jeunes étudiants éduqués, mais aussi au niveau populaire », a-t-il affirmé.

Les efforts de sensibilisation doivent cibler les jeunes travailleurs de la rue, a-t-il indiqué, ajoutant que cela ne peut être fait qu'à travers les médias et les institutions religieuses, car ces derniers sont en contact direct avec cette couche de la population.

Ceci s'applique non seulement à l'Egypte, mais aussi à tous les pays du monde, a déclaré al-Shafei.

Mounira al-Shafei, étudiante en sciences politiques à l'université du Caire, a indiqué à Al-Mashareq qu'elle était attirée par la conférence en raison de son emphase sur l'éducation et son effet dissuasif sur la propagation du terrorisme en Egypte et dans le monde.

L'éducation primaire, secondaire et supérieure est importante pour « former la pensée des étudiants pour s'assurer qu'ils sont immunisés et capables de rejeter les idées terroristes et les tentatives par certains de les instiller » dans les jeunes esprits, a-t-elle affirmé.

« Il vaut mieux travailler vite pour immuniser ce segment de la population aux idées terroristes en leur donnant l'occasion d'exprimer leurs opinions clairement et de travailler autant que possible à réaliser leurs espoirs et leurs attentes », a-t-elle déclaré.

De telles conférences sont un « rayon d'espoir pour les jeunes étudiants d'université, surtout car tout le monde les considère comme les remparts de la société, ce qui tend à renforcer leur volonté à résister à des idées étranges que certains voudraient leur inculquer », a-t-elle conclu.

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