Terrorisme

L'ingérence iranienne alimente la montée de l'extrémiste au Yémen

Par Abou Bakr al-Yamani à Sanaa

Le 25 septembre, les forces pro-gouvernementales yéménites ouvrent le feu sur des éléments Houthis d'Ansarallah postés dans les collines de la région de Sharija, à la frontière des régions de Taez et Lahj. [Saleh al-Obeidi/AFP]

Le 25 septembre, les forces pro-gouvernementales yéménites ouvrent le feu sur des éléments Houthis d'Ansarallah postés dans les collines de la région de Sharija, à la frontière des régions de Taez et Lahj. [Saleh al-Obeidi/AFP]

Le soutien du régime iranien aux Houthis a généré une instabilité au Yémen qui a conduit à la propagation de groupes comme al-Qaïda et « l'État islamique en Irak et au Levant » (EIIL), ont affirmé des experts.

Le soutien du Corps des Gardiens de la révolution islamique (CGRI) iranien à Ansarallah a été la raison principale du déclenchement de la guerre, ont-ils indiqué, et son soutien constant au mouvement chiite est la raison pour laquelle le conflit se poursuit sans résolution depuis son début en mars 2015 .

Le coup d'État organisé par les Houthis le 21 septembre 2014 a empêché les institutions étatiques de fonctionner, a déclaré à Al-Mashareq Abdoulsalam Mohammed, directeur du Centre des études stratégiques d'Abaad.

Les groupes armés extrémistes comme al-Qaïda et l'EIIL ont profité de l'absence de l'autorité de l'État pour s'infiltrer dans le pays, a-t-il expliqué, ajoutant que la nature sectaire du coup d'État a également donné à ces groupes extrémistes sunnites un prétexte pour agir sur une base idéologique.

Après qu'Ansarallah a pris le contrôle de Sanaa, a-t-il poursuivi, al-Qaïda s'est emparé d'Abyan et a libéré la majorité des prisonniers d'al-Qaïda à Sanaa et dans d'autres provinces.

Al-Qaïda a également pris le contrôle d'al-Moukalla, dans la province d'Hadramaout, le 1er avril 2015, et a pillé les banques de cette ville portuaire – ces actions ont été rendues possibles par le coup d'État et l'effondrement de l'État, a déclaré Mohammed.

Al-Qaïda et l'EIIL ont tous deux proliféré dans les provinces du sud et de l'est au cours des deux dernières années , a-t-il indiqué, ajoutant que cela a été aidé par « le soutien iranien aux Houthis », qui les a également « aidés à mener à bien leurs plans pour prendre le contrôle des institutions de l'État ».

Cependant, a-t-il poursuivi, « en raison des caractéristiques spéciales de la société yéménite », ceci n'a pas réussi à transformer la guerre en conflit sectaire entre les sunnites et les chiites.

La cohésion sociale, l'opposition publique au coup d'État, et un désir de restaurer l'État, ont également aidé à empêcher la guerre sectaire, a-t-il affirmé.

« L'opposition au coup d'État par les instances civiles et militaires du pays a empêché son exploitation pour lancer une persécution sectaire », a déclaré Mohammed.

Le soutien du CGRI alimente l'instabilité

Le soutien du CGRI aux Houthis, un mouvement sociopolitique mené par les troupes chiites du nord du Yémen, pourrait pousser des groupes armés sunnites à accumuler des armes et des guerriers en préparation d'une possible bataille, a déclaré l'expert en stratégie Adnan al-Houmairi.

Ce soutien externe du CGRI a donné naissance à l'instabilité au Yémen à travers le conflit, la guerre et la division des institutions de l'État, a-t-il expliqué à Al-Mashareq.

Les forces de sécurité du Yémen ont été particulièrement touchées, a-t-il indiqué, « ce qui permet aux groupes terroristes de proliférer et de s'étendre, et pas seulement al-Qaïda et l'EIIL, mais aussi d'autres groupes armés ».

La prolongation de la guerre est dans l'intérêt d'al-Qaïda, a-t-il affirmé, car il a annoncé son contrôle de plusieurs zones « et mène également des attentats suicide dans plusieurs régions à une échelle plus grande qu'avant la guerre ».

Pendant le conflit, l'EIIL a aussi annoncé sa présence au Yémen, a-t-il ajouté, et a mené une série d'attaques suicides meurtrières à Aden et al-Moukalla.

De par son soutien aux Houthis, le CGRI « soutient l'instabilité de la région, car c'est dans son intérêt et celui des alliés [de l'Iran] dans la région », a-t-il déclaré.

Le soutien aux Houthis aide le régime iranien à étendre son influence, a-t-il indiqué, mais les renforcer « motive aussi des forces qui leur sont opposées sur le plan idéologique à se renforcer elles-mêmes avec de l'argent et des armes ».

Cela a été le cas lorsqu'al-Qaïda a saisi des armes de l'armée après s'être emparé d'al-Moukalla, a-t-il déclaré, sous prétexte que les Houthis ont également capturé des armes et des ressources du gouvernement.

Le régime iranien soutient les Houthis car il pense que cela va favoriser son influence dans la région, a indiqué à Al-Mashareq Saeed Abdoul Moumin, chercheur en affaires stratégiques.

« L'environnement au Yémen est devenu plus favorable à la prolifération de nouveaux groupes armés, et d'une façon pire qu'avec al-Qaïda et l'EIIL actuellement », a-t-il expliqué, mettant en garde contre la prolongation de la guerre au Yémen.

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1 COMMENTAIRE (S)

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O, vous les enfants de porcs, vous voulez tuer les yéménites et vous ne voulez pas qu'ils se défendent?! L'Iran est le maître que vous devez adorer. Au nom d'Allah, l'Iran vous écrasera, et les Houthis sont proches de Riyad.

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