Sécurité

Le Liban renforce la sécurité à sa frontière avec la Syrie

Par Jounaid Salman à Beyrouth

Les soldats libanais ont pris position aux abords d'Arsal, dans les contreforts de la chaîne montagneuse de l'est. [Photo fournie par la Direction de l'Orientation de l'armée libanaise]

Les soldats libanais ont pris position aux abords d'Arsal, dans les contreforts de la chaîne montagneuse de l'est. [Photo fournie par la Direction de l'Orientation de l'armée libanaise]

L'armée libanaise a renforcé sa présence le long de la frontière commune entre le Liban et la Syrie, en établissant un nouveau régiment de gardes-frontière pour repousser les tentatives d'infiltration et les attaques extrémistes, ont déclaré des experts militaires à Al-Mashareq.

Au cours des dernières semaines, l'armée, grâce à un financement britannique, a mis sur pied le 4e régiment de gardes-frontière, qui apportera son soutien aux trois autres régiments chargés de sécuriser la frontière de 375 km avec la Syrie.

Le 4e régiment disposera d'équipement de communications et de caméras de haute technologie, de plateformes mobiles d'observation, de miradors frontaliers et de véhicules tout-terrains pour aider à sécuriser et mobiliser les positions libanaises, a rapporté le site libanais Naharnet.

Les régiments de gardes-frontière seront déployés sur toute la longueur de la frontière, du nord du Liban à sa frontière sud-est, a décrit le commandement de l'armée libanaise à Al-Mashareq dans un communiqué exclusif.

« Le rôle de ces régiments est de protéger la frontière et d'assurer la sécurité aux villes et villages libanais proches », a déclaré le commandement.

Les régiments sont également chargés de « combattre les groupes terroristes et empêcher les opérations d'infiltration et de contrebande dans les deux sens, en plus de surveiller les activités suspectes à la frontière », a précisé le communiqué.

Tours de contrôle et surveillance

« L'année dernière, une unité militaire britannique à superviser la construction de douze tours de contrôle dans la ville frontalière de Ras Baalbek, avec pour mission principale la surveillance et l'observation », a ajouté le commandement de l'armée.

Ces tours sont connectées à une salle d'opérations, qui utilise les renseignements reçus pour activer des troupes au sol, comme cela fut le cas plus tôt cette année à Ras Baalbek, a expliqué le commandement.

Le 10 mars, des unités d'élite de l'armée libanaise ont pris pour cible un grand groupe de combattants de « l'État islamique en Irak et au Levant » (EIIL) situés à trois kilomètres des postes avancés de l'armée, aux abords de Ras Baalbek.

Ces unités « ont tué cinq terroristes et en ont blessé plusieurs autres, en plus d'avoir détruit les installations et les véhicules militaires du groupe, certains équipés de mitrailleuses lourdes », a fait savoir l'armée.

Les deux premiers régiments de gardes-frontière ont commencé leurs opérations en 2009, lorsque « des armes étaient passées en contrebande de la Syrie au Liban », a indiqué le général de brigade Khalil Helou, expert militaire et officier de l'armée libanaise à la retraite.

« Sécuriser la frontière nord du Liban avec la Syrie est relativement facile en raison de l'existence d'une barrière naturelle, sous la forme de la grande rivière du nord (Nahr al-Kabir al-Shamali) », a-t-il déclaré à Al-Mashareq.

« La frontière est quant à elle bordée d'une chaîne de montagnes qui est parsemée d'environ 400 passages illégaux, rendant son contrôle beaucoup plus difficile », a-t-il poursuivi.

Système militaire intégré

« Les deux premiers régiments ont été entraînés avec une approche moderne, la formation ayant été menée par des Britanniques et des Allemands », a indiqué Helou, ajoutant que plusieurs tours de contrôle ont été récemment bâties pour sécuriser la frontière.

Ces tours sont occupées par un grand nombre de soldats, a-t-il précisé, et peuvent surveiller tout type de mouvement humain ou non humain.

Elles font partie « d'un système militaire intégré » qui est activé dès qu'une activité suspecte est détectée, a-t-il expliqué. Ceci alerte des patrouilles militaires et les dirigent vers la source de la perturbation, les données étant transmisses automatiquement au commandement militaire par un système électronique.

La longue frontière avec la Syrie demandera davantage de régiments de gardes-frontière pour aider à « mieux sécuriser la zone et limiter la contrebande d'armes », a affirmé Helou.

« Sécuriser la frontière avec la Syrie est une tâche rendue difficile par le terrain accidenté de la chaîne montagneuse de l'est et l'absence de toute démarcation des frontières entre les deux pays », a déclaré le général de brigade Hicham Jaber, directeur du Centre des études stratégiques du Moyen-Orient et officier de l'armée à la retraite.

Ceci est exacerbé par « la présence de groupes armés opérant le long de 40 km de la chaîne », a-t-il précisé à Al-Mashareq, y compris l'EIIL et le Front Fatah al-Cham, anciennement appelé Front al-Nosra.

« L'armée surveille actuellement les poches cachées [de combattants] à la frontière », a-t-il indiqué, notant que « pour la sécurisation de la frontière, l'armée a besoin de véhicules rapides et sophistiqués qui permettent des déplacements rapides entre les points frontaliers ».

« Il est important de s'en remettre aux patrouilles plutôt qu'à des postes de contrôle fixes et facilement identifiables », a-t-il déclaré, ajoutant que l'armée a également besoin de caméras et d'équipements de surveillance.

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1 COMMENTAIRE (S)

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Oui, c'est un excellent article. Grâce à l'armée libanaise et la résistance islamique, nous battrons ces idiots. Comme l'a dit son éminence Sayyid Hassan Nasrallah, c'est une formule parfaite : le peuple, l'armée et la résistance.

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