Terrorisme

L'Arabie saoudite s'attaque aux partisans de l'EIIL

Par Sultan al-Barei à Riyad

Le Tribunal pénal spécialisé de Riyad a remis des peines sévères contre les individus reconnus coupables d'être entrés en contact avec des groupes extrémistes. [Photo fournie par Saudi Press Agency]

Le Tribunal pénal spécialisé de Riyad a remis des peines sévères contre les individus reconnus coupables d'être entrés en contact avec des groupes extrémistes. [Photo fournie par Saudi Press Agency]

Les autorités saoudiennes persévèrent dans leurs efforts pour révéler et poursuivre les groupes extrémistes opérant dans le royaume, dans le cadre de la guerre en cours contre le terrorisme.

Lundi 19 septembre, le ministère de l'Intérieur a annoncé que trois cellules liées à « l'État islamique en Irak et au Levant » (EIIL) avaient été démantelées.

Les forces de sécurité ont arrêté 17 membres de ces cellules, dont une femme et trois ressortissants étrangers, qui auraient formé un réseau terroriste qui prévoyait d'attaquer des installations militaires et d'autres cibles dans le royaume.

Entre-temps, les tribunaux saoudiens délibèrent sur des affaires impliquant des Saoudiens qui ont soutenu, promu ou juré allégeance à l'EIIL, et ont infligé des peines aux partisans et soutiens reconnus.

Le 17 août, le Tribunal pénal spécialisé de Riyad a jugé un Saoudien coupable d'avoir soutenu l'EIIL et l'a condamné à sept ans d'emprisonnement et l'a interdit de voyage pour la même durée après sa libération.

Il a été prouvé qu'il a tenté de rejoindre le groupe et était en contact avec un élément de l'EIIL pour faciliter son départ d'Arabie saoudite pour aller se battre en Syrie.

Depuis la mi-août, le même tribunal délibère sur l'affaire d'une cellule de six membres qui ont prêté serment d'allégeance à al-Qaïda, le procureur général demandant la peine de mort pour le chef de la cellule.

La cellule est accusée d'avoir planifié une attaque à la bombe contre un complexe résidentiel à Riyad, l'assassinat d'un prince et l'enlèvement d'un détective de police, et d'avoir reçu un entraînement sur la fabrication d'explosifs, entre autres accusations.

Dissuader les jeunes

« Le peine de prison pour un jeu ayant supporté l'EIIL et ayant accroché son emblème dans sa maison a été grandement discuté dans les cercles [sociaux] en Arabie saoudite, surtout dans les groupes de jeunes », a déclaré Fadel al-Hindi, superviseur du Centre pour la recherche sociale et des sciences humaines de l'université du roi Abdelaziz.

L'affaire a également suscité un vif débat sur les réseaux sociaux, a-t-il expliqué à Al-Mashareq, notant que la plupart des gens étaient en faveur du verdict comme dissuasion pour ceux qui courent le risque d'être attiré par la machine médiatique du groupe.

En examinant le jugement, al-Hindi a conclu : «Nous trouvons qu'il est juste et nécessaire, à cette étape délicate dans le royaume et la région au vu de la propagation de l'idéologie takfiriste et terroriste ».

L'implication avec des groupes extrémistes commence en suivant leur actualité, a-t-il affirmé, et se poursuit avec la communication avec des éléments du groupe, qui commencent à laver le cerveau des personnes vulnérables afin de les recruter.

Une fois cette phase terminée, les recrues reçoivent des tâches à accomplir pour le groupe, qui peuvent aller jusqu'à des actes de terrorisme, a-t-il expliqué.

« Ainsi, placer un obstacle dissuasif sur le chemin de ceux qui soutiennent l'EIIL permettrait en partie de stopper l'attrait de la jeunesse pour les idées takfiriste », a-t-il déclaré.

La condamnation du jeune partisan de l'EIIL était principalement basée sur la loi de cybercriminalité, a-t-il noté, ce qui constitue une avancée majeure dans les décisions de justice liées au terrorisme.

Trois fronts

Les récentes peines infligées par des tribunaux saoudiens à des éléments et des partisans de l'EIIL « sont nécessaires à une époque où le royaume est en guerre contre le terrorisme », a indiqué le général de division Mansour al-Shehri, officier à la retraite de l'armée saoudienne et attaché militaire.

Rendre ces verdicts publics aura un effet dissuasif qui découragera les jeunes de s'approcher ou de communiquer avec des éléments de l'EIIL, lesquels prolifèrent sur les médias sociaux et les forums internet, a-t-il soutenu à Al-Mashareq.

La guerre du royaume contre le terrorisme est menée sur trois fronts, a-t-il précisé.

« Le premier est les rues d'Arabie saoudite, en améliorant la sécurité, en les confrontant et en s'occupant des terroristes fermement s'ils tentent de s'en prendre aux civils ou au personnel de sécurité», a-t-il déclaré.

Le second se trouve dans les tribunaux, où les terroristes et leurs complices doivent répondre de leurs actions, a-t-il ajouté, et le troisième consiste à « contrer et réfuter les idées terroristes par une sensibilisation nationale, morale et religieuse ».

Ceci montrera aux gens que l'idéologie promue par les groupes extrémistes violents n'a rien à voir avec la charia, a-t-il poursuivi, et ne fait que servir leurs propres intérêts et fait du tort aux citoyens et au pays dans lequel ils vivent.

Encercler l'EIIL

Les tribunaux saoudiens ont jugé des affaires récentes impliquant des personnes agissant seules et des groupes, a indiqué le colonel Jamal al-Noukhaifi, de la police saoudienne.

À en voir le nombre d'arrestations et d'attaques contrecarrées, a-t-il confié à Al-Mashareq, l'EIIL a apparemment échoué dans ses opérations de recrutement.

Les nouveaux recrus n'ont pas d'expérience militaire ou de combat, a-t-il expliqué, et le groupe ne semble pas les avoir suffisamment préparé à mener ses tâches.

« Il est évident que les forces de sécurité saoudiennes ont réussi à encercler les éléments de l'EIIL et à isoler les nouveaux recrus, et ont pu démasquer des personnes qui gardaient leur loyauté et leur soutien à l'EIIL secretment, ou dans des cercles très restreints», a-t-il déclaré.

La guerre contre le terrorisme commence à porter ses fruits dans le pays, a affirmé al-Noukhaifi, signalant la récente arrestation d'un élément yéménite de l'EIIL à Asir.

Le 10 août, ce membre de l'EIIL a écrasé un officier de sécurité, Mehthel al-Soulouli, alors qu'il sortait d'une mosquée après les prières de l'aube, puis l'a poignardé.

« Des enquêtes rapides et efficaces ont mené à l'arrestation du terroriste et à la saisie de la voiture dont il s'est servi pour sa tentative d'attaque, et le couteau qu'il a utilisé », a précisé al-Noukhaifi, ajoutant qu'une action si rapide agira certainement comme dissuasion pour quiconque pense mener une attaque sur le territoire saoudien.

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OK, l'EIIL de la branche Haftar ou Mahmoud al-Sissi et la branche Dahlan sous les auspices des renseignements américains, ou l'EIIL des Houthis et de Saleh sous les auspices de l'Iran ? Quelle branche ? Les radars américains couvrent chaque centimètre carré de la région. Comment est-ce que ceux qui s'opposent à l'Amérique et à la Russie peuvent-ils avoir tout ce que vous écrivez alors que vos armes, avions et radars couvrent chaque centimètre carré ? Tous les peuples savent ceci : que c'est le terrorisme, le vol et les meurtres perpétrés par des agences de renseignements qui veulent donner le contrôle aux fils de Sion et aux adorateurs de la croix au détriment de tous les monothéistes musulmans, afin de les tuer, de voler leurs richesses et de prendre les survivants comme esclaves pour les faire adorer d'autres dieux qu'Allah. Tout ce terrorisme est créé par des agences de renseignements. Lisez ce qu'ils ont fait en Algérie, en Irak et d'autres pays où ils ont tué tout ce qui est lié à l'islam et à la morale. La mission des informateurs partout est de tromper et de distraire les gens.

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